• Challenge,  Mes ancêtres

    Un mois avec Louis LINARD

    Ce mois d’avril est synonyme de nouveau défi généalogique. Les généablogueurs sont invités à choisir un ancêtre, et à répondre chaque jour à une question le concernant.

    J’ai choisi pour nous accompagner pendant 30 jours mon arrière-arrière-arrière-grand-père Louis LINARD (mon sosa 248). Ainsi cet article sera mis à jour quotidiennement avec une nouvelle question.

    1. La naissance

    Le 18 juillet 1834 à minuit, Anne DUPUIS met au monde Louis LINARD au hameau de Beauregard, à Herry. Le samedi  19 juillet dès 7 heures du matin, Gabriel LINARD, père de Louis, journalier âgé de 36 ans, déclare la naissance de son fils. Il est accompagné de deux voisins, Richard BLIN et Jean CHAROCHE qui sont également journaliers.

    Comme pour tous les ancêtres nés depuis la révolution, je n’ai pas recherché son acte de baptême. Aucune information donc, sur son parrain et sa marraine. A noter pour plus tard : voir s’il est possible de récupérer cet acte auprès des archives diocésaines de Bourges.

    Acte de naissance – Registre d’état civil d’Herry 1823-1842 – 3E 2276 – Archives du Cher

    2. Le mariage

    Le 5 mars 1859 à 17 heures, Louis LINARD se présente à la mairie d’Herry pour épouser Rosalie BEAUNEZ. Il est alors âgé de 24 ans, aucun de ses parents n’est présent car ils sont tous les deux décédés. Sa femme est âgée de 17 ans et est également originaire d’Herry ; c’est la fille de Jean BEAUNEZ dont j’ai parlé plusieurs fois.

    Les témoins à ce mariage sont du côté de Louis : son frère Jean, manœuvre âgé de 28 ans demeurant au hameau de Beaucaire, ainsi qu’un ami, Génefort DEBRET, tailleur d’habits de 36 ans demeurant à Herry. Du côté de la mariée  sont présents François DUSSAULT, un oncle journalier de 43 ans vivant à l’Usage d’Herry ainsi que son frère Ciprien BEAUNEZ, journalier âgé de 37 ans et vivant au Chêne d’Herry.

    Seul Génefort DEBRET, l’ami de Louis, signera l’acte.

    Les différents lieux-dits d’Herry rencontrés dans les actes de naissance et de mariage de Jean LINARD

    3. Le déroulement du mariage

    Je n’ai pas d’idée de ce qu’a pu être le repas de noces de mes aïeux, mais je m’intéresse à ce qui s’est déroulé avant le mariage.

    Une semaine avant leur union (un dimanche d’ailleurs), Louis LINARD et Rosalie BEAUNEZ se retrouvent avec leur famille chez Maître COURSIER, à Herry, pour établir leur contrat de mariage. Rosalie se présente avec l’autorisation de son père, car elle est mineure.

    Si l’apport financier de la future mariée n’est pas précis, car la succession suite au décès de sa mère en décembre dernier n’est pas encore finalisé, nous apprenons que Louis apporte :

    – 200 francs comptant ;

    – 200 francs en meubles et objets mobiliers ;

    – 1559,50 francs qui proviennent d’obligations, de quittances, d’un emprunt et d’ intérêts. On apprend d’ailleurs qu’il a prêté de l’argent à son plus jeune frère ;

    Soit au total : 1959,50 €, ce qui est assez élevé pour les contrats que j’ai pu retrouver dans mon arbre.

    Si les parents de Louis sont décédés, c’est son oncle Jacques LINARD qui l’assiste. Étonnement le père de Rosalie n’est pas cité dans les personnes présentes.

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

    Petit retour en arrière, lors de ma visite aux archives. J’avais les informations pour retrouver l’acte de mariage de Rosalie BEAUNEZ et Louis LINARD. J’ouvre la liasse du premier trimestre 1859 de Maître COURSIER, et j’examine les actes un à un. Je trouve ainsi l’inventaire après décès de la mère de Rosalie (bingo !), puis un contrat de mariage en date du 23 janvier 1859 entre François BALUT et une demoiselle BEAUNEZ. Tiens, peut-être sa sœur ?

    Et là, que lis-je … il s’agit de Rosalie ! Mais comment se fait-il qu’elle ait signé un contrat de mariage seulement un mois avant d’en signer un nouveau avec Louis ? Je retrouve bien la publication des bans le 30 janvier et le 6 février 1859 dans la commune où réside François BALUT.

    Archives de l’Allier

    Dans le contrat j’apprends que François apportait la somme de 900 francs, soit plus de 1000 francs de moins que Louis LINARD.

    L’explication la plus plausible me semblait être un décès, mais François BALUT épouse le 25 septembre 1859 une certaine Madeleine CHARLES à Herry, ce n’est donc pas l’explication.

    Pour quelle raison le mariage entre Rosalie BEAUNEZ et François BALUT a été annulé ? Mystère…

    4. Les informations sur son décès

    Le 18 mars 1864, quelques jours après son cinquième anniversaire de mariage, Louis LINARD décède à 10 heures du soir. Il est âgé de 29 ans et vivait au hameau de Beauregard à Herry, son lieu d’origine. Ce sont son frère Jean LINARD et son beau-frère Antoine LEFAUX, tisserand, qui déclarent le décès ; tous deux vivent au hameau de Beaucaire.

    Il est rare de connaître les raisons d’un décès… le seul détail que je possède vient de l’inventaire après décès dressé le 24 avril. Outre l’estimation des biens du défunt, le notaire précise l’argent qui est dû : frais de labour, argent emprunté … et facture du médecin :

    « […] Par M. PERRIER médecin à la Charité pour soins et visites données au défunt pendant la longue maladie de celui-ci quatorze francs ».

    Minutes de Paul DUMOULIN, notaire à Herry, mars-mai 1864 – E/23782 – Archives du Cher

    5. Le passé militaire

    Au milieu de l’acte de mariage de Louis LINARD et Rosalie BEAUNEZ est inséré un document concernant le passé militaire de Louis LINARD… En effet ce dernier a été exempté de service militaire … pour atrophie du bras gauche. Encore un détail supplémentaire sur Louis ! Entre cette information et son décès si jeune, j’imagine qu’il devait être de faible constitution…

    LINARD LOUIS BEAUNEZ ROSALIE M 1859
    Actes de mariage d’Herry 1853-1862 – 3E 3705 – Archives du Cher

    6. Louis LINARD et la presse

    Je n’ai pas trouvé trace de notre Louis LINARD dans la presse, il faut dire que la plupart des journaux disponibles ont commencé à paraître après son décès. Mais j’ai retrouvé deux fois son fils Louis.

    La première fois dans le numéro du 19 avril 1928 de Centre-Express, où l’on relate un cambriolage dont il fut victime. Un samedi matin il part aux champs, ferme ses volets ; à son retour à 11 heures le volet de la cuisine est ouvert et une vitre brisée. Cinq cent trente francs sont dérobés ; au passage l’un des billets de cent francs est tombé des poches du cambrioleur. Il raconte le vol à des voisins qui ont vu passer deux jeunes  gens « d’aspect assez minable ».

    Lors de la déposition la gendarmerie reconnait la description de deux frères vivant Saint-Satur. Ces derniers nient le cambriolage … mais avouent s’être rendus chez un voisin chez qui ils ont volés dix francs. Le cambrioleur semble être une autre personne …

    On retrouvera une seconde fois son fils Louis LINARD dans la presse huit ans plus tard, pour évoquer son suicide…

    La Dépêche du Berry 24 février 1936

    7. Quels évènements historiques a vécu Louis LINARD ?

    Source : « Bescherelle – Chronologie de l’histoire de France » et » Les Fléaux atmosphériques en Sancerrois, en Charitois et Haut Berry » – Jean-Claude Bonnet

    8. Quelle était son instruction ?

    De ce que j’ai vu dans les divers actes, Louis LINARD ne signait pas.

    Je ne sais pas si ce bâtiment existait déjà à l’époque de Louis LINARD.

    9. Dans quel environnement géographique évoluait-il ?

    Herry, commune du canton de Sancergues. Il y avait historiquement un prieuré et une abbaye commendataire d’hommes de l’ordre de Cîteaux. Cette dernière fut pillée et brûlée en 1562 durant les guerres de religion. Le canal latéral à la Loire, qui va de Digoin à Briare, passe à proximité du bourg d’Herry. Il fut mis en service en 1838, alors que Louis LINARD était âgé de 4 ans.

    Lui-même est né et est mort au hameau de Beauregard, à près de 4 kilomètres du bourg. Il ne devait pas s’y rendre tous les jours ! Quelques informations complémentaires sur Herry et sa campagne en 1804 : les gens de ce lieux sont laborieux, et le territoire des environs est excellent pour le blé et les fourrages (Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France – Tome Second)

    Ci-dessous quelques cartes postales anciennes du bourg d’Herry repositionnées sur la carte (vous verrez mieux en l’agrandissant).

     

    10. S’est-il beaucoup déplacé ?

    Louis LINARD s’est déplacé au cours de son existence, mais dans un rayon assez modeste… Il est né et décédé au hameau de Beauregard. Il n’a pas fait de service miliaire, ce qui pouvait être l’occasion à cette époque de partir assez loin de son domicile. Lors de son mariage il était domestique dans la commune voisine de Saint Martin des Champs, au hameau de Vergnol, et l’on voit que ce dernier est en fait limitrophe avec la commune d’Herry. Il a également vécu au hameau de Beaucaire et du Chêne d’Herry, mais ça nous le verrons une prochaine fois. La semaine prochaine nous parlerons de recensements, et j’espère terminer mes recherches d’ici là.

    Échelle : de Beauregard au bourg d’Herry il y a près de 4 kilomètres.

    11. Comment se déplaçait-il ?

    J’ai espéré que son inventaire après décès me donne l’information. Dans l’écurie se trouve : une truie, une vache, une chèvre, trois poules et une cane. Pas de trace de cheval ni d’un quelconque attelage ou de matériel pour travailler les champs . Mais Louis et sa femme auraient pu les vendre de son vivant vu son état de santé… J’imagine malgré tout  que Louis LINARD se déplaçait à pied. D’ailleurs son petit-fils, et mon aïeul François LINARD fut sabotier.

    12. Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il ?

    J’ai trouvé la première mention d’une professions dans son acte de mariage, où il est précisé qu’il est journalier. Il était d’ailleurs parti dans une commune voisine pour travailler.

    13. Quels autres métiers ont été recensés ?

    En-dehors de journalier, Louis LINARD a également été désigné comme manoeuvre, ce qui semble être équivalent. Il faut dire qu’en ne vivant que 30 ans il n’a pas eu le temps d’avoir d’autre profession…

    14. Comment apparaît-il dans les recensements ?

    J’ai la chance de retrouver Louis LINARD dans les recensements, quasiment depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Il est recensé pour la première fois en 1836 avec sa famille à Herry, il est alors âgé de 18 mois. Cinq ans plus tard, nous le retrouvons toujours à Herry ; sa soeur Marie ne vit plus avec eux et une Rose (ou Rosalie ?) a rejoint la fratrie. Sa première belle-mère vit avec eux, sa mère étant décédée deux ans auparavant.

    S’en suit une longue période de vingt ans où je ne retrouve pas Louis : le recensement de Herry en 1851 n’est pas exploitable, et il est introuvable en cette commune en 1856. J’ai alors cherché dans la commune de Groises où est née sa seconde belle-mère et de Saint-Martin-des-Champs où il vivait lors de son mariage, sans plus de succès. La dernière piste serait le village de Vinon, là où est décédée sa seconde belle-mère … mais pas de recensement pour cette commune en 1856 !

    Nous le retrouvons donc en 1861 à Herry (hameau de Beaucaire) où il vit avec sa femme Rosalie et leur fils Louis, mon aïeul. Un frère et une soeur de Rosalie, Marie Louise et Théodore, vivent avec eux. Mais ça vous l’expliquerait un prochain jour…

    15. Quel était le parler de sa région ?

    Je ne pense pas me tromper en disant que mon ancêtre devait parler berrichon. Mais chaque canton, voire chaque village, pouvait avoir des expressions propres. En voici quatre originaires d’Herry que j’ai trouvé dans « Vocabulaire du Berry et des provinces voisines recueilli par un amateur du vieux langage – Pierre-Amedee-Emilien-Probe chevalier Jaubert  »

    – Galope-science : sobriquet d’un ignorant

    – Genièvre : sobriquet d’un homme dont les cheveux grisonnent comme une touffe de genevrier

    – Gueule-fraîche : un ivrogne

    – L’oeille : l’oreille

    16. Comment s’habillait-il ?

    Dans son inventaire après décès, j’apprends que Louis LINARD possédait 28 chemises, 7 pantalons, 5 blouses,  3 cravates et 3 gilets. Le tout valait 90 francs, soit l’estimation du prix de sa vache et sa chèvre.

    17. Combien a-t-il eu d’enfants ?

    Le mariage de Louis a été bref : à peine plus de cinq ans. De cette union il n’aura que deux fils : Louis, mon aïeul né en 1859 et Jean-Baptiste né en 1861.

    Dix mois après son décès, Rosalie épouse un nouvel homme : Louis PERROY, avec qui elle aura au moins huit enfants. Il faut dire que Rosalie a eu son premier enfant à 18 ans et qu’elle n’avait que 23 ans lors de son second mariage.

    18. A-t-il assisté au mariage de ses enfants ?

    Lorsque Louis LINARD meurt, ses garçons sont âgés de trois et deux ans. Il n’a donc pas assisté à leur mariage.

    Son premier fils et mon aïeul, Louis, a épousé Marie Madeleine SERVEAU à Saint-Bouize le 17 novembre 1884. Cette dernière fut couturière.

    Son second fils, Jean Baptiste, a épousé un an plus tôt Pauline DUBOIS à Vinon, le 29 mai 1883. Leur beau-père, second époux de Rosalie est témoin de ce mariage.

    La localisation de ce mariage est un indice de plus pour me laisser penser que durant la période où je ne retrouve pas Louis (père) dans les recensements, il devait vivre avec sa deuxième belle-mère dans cette commune.

    19. Le patronyme LINARD

    Ce patronyme se retrouve surtout dans le Cher et la région Centre, en Champagne-Ardenne et en Lorraine. Les explications sur son origine sont diverses : il pourrait venir de localités (dans la Creuse et la Dordogne), ou bien d’une variante de Lienard qui est une forme de Léonard (nom composé du latin leon = lion et du germanique hard qui signifie fort, c’est-a-dire fort comme un lion ).

    20. Qui était son père ?

    Gabriel LINARD est né le 9 prairial an VII aux petites vallées, commune de Feux.  Il connaîtra la succession « classique » des professions en étant tour à tour : domestique, manoeuvre / journalier, cultivateur et enfin propriétaire à la fin de sa vie.

    Il épouse Anne DUPUIS le 10 janvier 1819 à Herry, il est alors âgé de 19 ans. J’ai retrouvé huit enfants de ce couple, dont Louis le septième. Anne décède en 1839, Gabriel épouse un an plus tard Catherine MORIN à la Chapelle-Montlinard. Je n’ai retrouvé qu’un enfant de ce couple ; Catherine décède en 1847. Gabriel épouse enfin Marguerite POISSON à Groises en 1848, mais ce mariage durera moins de deux ans. En effet, le 2 janvier 1851 Gabriel LINARD décède à Herry à l’âge de 51 ans.

    21. Qui était sa mère ?

    Anne DUPUIS est née le 2 vendémaire an VII, au hameau de Beauregard d’Herry, lieu qui reviendra souvent dans la vie de Louis. Elle est âgée de 20 ans lorsqu’elle épouse Gabriel LINARD, dans sa commune. Elle sera journalière et ménagère, comme beaucoup de femmes de mon arbre.

    Je lui ai trouvé huit enfants, que je présenterai plus tard. Elle meurt le 5 janvier 1839, toujours au hameau de Beauregard, à l’âge de 40 ans.

    22. Quelle était sa fratrie ?

    Lorsque Louis nait en 1834, il a quatre frères et soeurs âgés de 15 à 3 ans : Félicité, Marie, Étienne et Jean. Il y eu deux autres sœurs, Anne et Marguerite, décédées au bout de quelques jours de vie, et que Louis ne connaîtra pas

    Une autre soeur naît en 1836, Rosalie.

    Leur mère Anne décède en janvier 1839, puis en juillet vient le tour de Marie âgée de 17 ans. Leur père Gabriel se remarie, et de cette union naît Pierre en 1841. La suite n’est que tristesse… en 1842 Étienne et Rosalie décèdent à deux jours d’écart ; ils sont alors âgés de 13 et 6 ans. L’aînée Félicité décède en 1849 à l’âge de 30 ans.

    Lorsque Louis se marie en 1859, il ne reste donc plus que ses frères Jean et Pierre alors que la fratrie comptait neuf enfants. Et encore … Pierre meurt deux semaines après le mariage de son frère à l’âge de 17 ans.

    Seul Jean vivra plus de 30 ans ; il décède à l’âge de 76 ans.

    23. Les relations avec les membres de sa famille

    Grace aux actes notariés trouvés en fin d’année dernière, j’ai quelques éléments sur les relations qu’a pu avoir Louis avec des membres de sa famille, malgré sa courte existence.

    Dans le testament de son beau-père (qu’il me reste à trouver), Louis est désigné tuteur des plus jeunes frère et soeur de sa femme Rosalie : Marie Louise et Théodore. Suite à son décès, c’est le frère le plus âgé de Rosalie, Cyprien, qui devient le nouveau tuteur. Je le sais grâce au compte de tutelle à tutelle en ma possession, faisant référence au conseil de famille du 17 avril 1864 (qu’il me faut également trouver). A cette même date, au conseil de famille, Jean LINARD le frère de Louis a été désigné subrogé tuteur de ses neveux.

    Il me reste un point à éclaircir : le plus jeune frère de Louis, Pierre, est décédé au hameau du Chêne d’Herry, là où vivait Louis qui est témoin du décès. Vivait-il avec eux ? Il doit sans doute être fait mention d’une tutelle quelque part.

    24. Pouvez vous retracer sa généalogie sur 4 générations ?

    Si l’on considère que Louis est ma première génération, je suis à peu près sûre de mes informations jusqu’à ses grand-parents, car j’ai vérifié tous les événements de mon arbre jusqu’à la 8ème génération de manière exhaustive. Pour la suite… j’ai bien des individus, mais la présence de sources est plutôt aléatoire… Je retrouve des journaliers, domestiques ou laboureurs qui vivaient dans la même zone géographique.

    25. Quelle était sa religion ?

    Je n’ai aucune information sur la religion, je suppose qu’il devait être catholique.

    26. Louis LINARD chez le notaire

    J’ai trouvé deux actes concernant Louis LINARD, qui m’ont aidé à rédiger les points précédents

    – Son contrat de mariage avec Rosalie BEAUNEZ ;

    – Son inventaire après décès ;

    Dans l’inventaire, il est fait mention d’un acte pour l’achat de leur maison à Beauregard D’Herry ; j’ai la référence il ne me reste plus qu’à me rendre aux archives. Et comme je l’ai écrit précédemment, Louis fut cité dans le testament de son beau-père Jean BEAUNEZ, qu’il me faudra chercher également.

    27. Avez vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?

    Vu l’époque à laquelle vivait Louis LINARD, je n’ai aucune photo de lui, sa femme ou son fils.

    28. Quels étaient ses repas ?

    Difficile de savoir ce qu’il pouvait manger ! Dans son inventaire après déces, je sais qu’il possédait une truie, une vache, une chèvre, trois poules et une cane. Je suis donc certaine qu’il mangeait des œufs, des produits laitiers et parfois de la viande. Je connais des recettes berrichonnes que l’on confectionne encore aujourd’hui, mais était-ce la même chose à cette époque ? Mystère…

    29. Y a t’il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ?

    Louis LINARD ayant vécu il y a plus de 150 ans, rien ne nous est parvenu. C’est sans doute aussi dû au fait que son fils s’étant suicidé, il ne fallait plus parler de lui… ce qui a sans doute plongé cette branche dans l’oubli.

    30. Comment a-t-il participé à la vie de la communauté ?

    Je n’ai aucune trace d’une participation au conseil municipal ou autre.

  • Mes ancêtres

    Il y a 200 ans … le décès de Françoise VATTAN

    Le 8 février je publiais un article sur les 200 ans du mariage de Jean BEAUCHARD et Marguerite ROY ; aujourd’hui nous fêtons les 200 ans du décès de Françoise VATTAN … mère de Marguerite. Elle aura donc assisté de justesse au mariage de sa fille.

    Françoise VATTAN est née et a été baptisée le 9 septembre 1757 à Menetou-Râtel. Elle est la fille de Jean VATTAN, manoeuvre, et de Solange ROUSSET. Son parrain est François DUBOUT, son grand-oncle marchand, frère de sa grand-mère Marguerite DUBOUT. Son grand-père maternel Etienne ROUSSET fut Sergent des terres de Beaujeu ; de ce que j’en ai compris, son rôle était plutôt semblable à celui d’un huissier. Il semble par ailleurs qu’il ne savait pas signer.

    Son autre grand-père Jean VATTAN était manoeuvre.

    Françoise épouse le 9 février 1779 Silvain ROY en la commune de Menetou-Râtel, tous deux sont âgés de 21 ans. Silvain sera désigné comme manoeuvre, laboureur ou encore vigneron. Ils auront au moins huit enfants de cette union.

    Nous en arrivons au triste anniversaire, le 16 mars 1820, Françoise décède dans la commune de Sens-Beaujeu, au lieu-dit Chezal Riffé. Les témoins sont  Jean JULIEN âgé de 50 ans et Philippe ROY, l’un de ses fils âgé de 35 ans.

  • Mes ancêtres

    Les oeuvres d’art de pépé Guy

    En ce mois de mars, les généablogueurs racontent l’histoire d’objets liés à leurs ancêtres et parvenus jusqu’à eux. J’allais rédiger mon article lorsque la nouvelle du décès de Guy, le grand-père de mon mari, nous est parvenue.

    Le choix de l’objet, ou plutôt des objets, fut donc une évidence !

    Pépé Guy s’est découvert une âme d’artiste un peu sur le tard. Si mon grand-père André a beaucoup fabriqué de meubles en bois, Guy a réalisé des sculptures en bois… à la tronçonneuse ! Il a ainsi créé toute une famille de chats en taille réelle, dont l’un d’entre eux se trouve chez nous.

    Il a également travaillé sur diverses sculptures chez lui, dont une statue de la Vierge, qui se trouvait dans une niche au cœur d’un arbre touffu. Elle était ainsi visible depuis leur maison.

    Un jour la statue fut enlevée.

    Quelques temps plus tard mon beau-père l’a descendue de son coffre lors d’une visite. La statue est donc maintenant en notre possession, même s’il n’est pas très facile de lui trouver une belle place à la maison. Il faut dire qu’avec ses presque 1m30 elle est assez lourde !

    Le clou de notre collection est notre cadeau de mariage. Il me semble que sur l’emballage il y avait d’écrit que c’était encombrant et inutile. Mais c’est le cadeau le plus personnel qui nous ait été fait ce jour là.

  • Considérations généalogiques

    Salon de généalogie Paris XVème

    Ma dernière grande expédition pour me rendre à un événement généalogique datait de fin 2017 pour  Gene@2017. Ce vendredi 6 mars 2020, c’était au tour du salon de généalogie Paris  XVème, que j’ai visité pour la première fois.

    La matinée a commencé par un café des généablogueurs, proposé par les organisateurs du salon. L’occasion de retrouver des généalogistes que je connais de longue date, et d’autres que je ne connaissais que virtuellement.

    Très beau cadre pour le salon !

    Nous avons ensuite rejoint les visiteurs venus en nombre rencontrer les exposants ou assister à des conférences. J’ai commencé par un long tour des exposants. Je suis passée rapidement sur les stands d’interlocuteurs que je connais pour être déjà « cliente », comme Hérédis, Geeanet ou Filae. Je peux également citer les bénévoles du Fil d’Ariane ou du Cercle Généalogique du Haut Berry.

    J’ai discuté de mes recherches avec le cercle généalogique des cheminots à qui j’ai soumis le cas de l’oncle de Justin LEGER, Étienne PORCHER,  qui fut cantonnier et garde-barrière avec sa femme Eugénie BALLIN dans la Somme (le récit ici). Rien dans leur base de données, mais je suis repartie avec la marche à suivre pour contacter les archives de la SNCF.

    Le tour des stands fut également l’occasion d’acheter des livres pour les enfants (la BD est même dédicacée) et j’ai pu agrandir ma collection d’ouvrages d’Archives et culture.

    J’ai terminé ma journée avec la conférence « Rechercher ses ancêtres aux Pays-Bas » de Rob van Drie du CBG. Je ne suis pas concernée directement, mais mon beau-frère et mon neveu, oui. Cette conférence était parfaite pour avoir des éléments de base pour les recherches dans ce pays.

    A noter aussi qu’un annuaire incluant les associations y compris celles n’ayant pas pu venir nous a été remis, cela va beaucoup me servir !

  • Mes ancêtres

    Un 29 février…

    Année bissextile oblige, les généalogistes recherchent depuis quelques jours les événements qui se sont produits un 29 février dans leur généalogie. Maigre moisson : rien du côté de mon mari, et seulement un acte concernant un ancêtre.

    Le 29 février 1784, Laurent CANON (mon sosa 214) fut baptisé à Henrichemont. Il est né la veille, de Jean CANON et Marie RIFFET qui s’étaient mariés le 4 février 1777 en cette même commune ; Jean fut bûcheron et journalier, mais je n’ai pas fait beaucoup plus de recherches sur ce couple.

    Je connais mieux Laurent qui épousera en 1808 Marie Jeanne BOUCHARD, avec qui il aura 5 enfants, dont mon aïeule Solange CANON. Il sera journalier et tisserand avant de mourir à l’âge de 54 ans au hameau de la Borne (village où vécurent de nombreux ancêtre de mon mari !).

    Acte de baptême – Registre paroissial d’Henrichemont 1781-1790 – 3E 944 – Archives du Cher
  • Mes ancêtres

    Il y a 200 ans … le mariage de Jean BEAUCHARD et Marguerite ROY

    Le huit février 1820 à 9 heures du matin, les familles se sont réunies à la mairie de Sens-Beaujeu pour le mariage de Jean BEAUCHARD et Marguerite ROY.

    Jean, âgé de 27 ans, vient de la commune voisine de Ménetou-Râtel. Il est accompagné de son père Edmé BEAUCHARD ; sa mère Geneviève DYON est décédée il y a plus de quinze ans maintenant. C’est un cousin par alliance, Jacques HAUTIN qui sera le second témoin du marié, le premier étant son père. Lors du mariage quatre sœurs de Jean sont encore en vie, parmi les neuf enfants qui complétaient la fratrie. Étonnamment, aucun de ses beau-frère n’est témoin, et l’on est allé chercher le mari d’une cousine…

    Acte de mariage – Registre d’État Civil de Sens-Beaujeu 1802-1842 – 3E 2415 – Archives du Cher

    Passons maintenant à Marguerite. Elle est âgée de 23 ans et est accompagnée de ses parents Sylvain ROY et Françoise VATTAN. Les témoins de son côté sont Philippe, son frère âgé de 30 ans et son oncle Jean MIGEON ; je n’ai pas encore trouvé le lien qui relie cet oncle par alliance au reste de l’arbre.

    En-dehors de Philippe, quatre autres de ses frères et sœurs doivent être en vie.

    Le père du marié sera successivement manœuvre, cultivateur, laboureur et propriétaire ; le père de la mariée : manœuvre, laboureur et vigneron.

    Notre couple aura six enfants, dont mon aïeule Marguerite, née en 1835.

    Grace à ce généanniversaire j’ai repris l’acte de mariage, et je me suis rendue compte que la mariée et le cousin du marié ne vivaient pas à Feux, une commune du Cher assez éloignée, mais Sens, pour Sens-Beaujeu. Une erreur en moins dans mon arbre !

    Les grands-parents de Marguerite sont tous nés la même année !
  • Mes ancêtres

    Il y a 300 ans … le mariage de Guillaume VATAN et Anne NEVEU

    Le 22 janvier 1720 à Verdigny se sont mariés mes ancêtres Guillaume VATAN et Anne NEVEU. Je les retrouve deux fois dans mon arbre, une fois du côté de mon grand-père paternel et une fois de ma grand-mère paternelle. Dans les deux cas, dix générations nous séparent.

    Si le mariage est célébré à Verdigny, l’époux est originaire de Ménetou-Râtel. Guillaume, laboureur, est veuf en troisièmes noces de Jeanne PINON. Anne est âgée de 23 ans, son époux est deux fois plus vieux.

    D’Anne NEVEU, je sais simplement que son père est décédé lors du mariage. Les témoins qui l’accompagnent sont ses oncles Jean NEVEU, manoeuvre, et Henry RAIMBAULT, laboureur, ses frères Louis et André NEVEU ainsi que sa mère Catherine MOREUX.

    Acte de mariage – Registre paroissial de Verdigny 1676-1750 – 3E 1105 – Archives du Cher

    Son époux est venu avec ses témoins qui ne sont autre que … ses gendres !

    Je n’ai pas retrouvé la date exacte du premier mariage de Guillaume VATAN avec Anne BARON, ils ont eu leur premier enfant en 1696 et sa femme est décédée en 1700. Il épouse en secondes noces Marie FOUCHARD en 1707, puis en troisième noces Jeanne PINON en 1711. Cette dernière est décédée en août 1719, soit cinq mois seulement avant son nouveau mariage avec Anne NEVEU.

    J’ai recensé au moins quinze enfants des différentes unions de Guillaume VATAN, dont sept avec mon aïeule Anne NEVEU.

    La naissance de Guillaume VATAN est l’une des épines de mon arbre, car les curés successifs n’ont pas cité ses parents dans les actes de ses remariages… mais le premier acte de mariage est introuvable ! Je ne les remercie pas !

  • Mes ancêtres

    François DEZAT, mon sosa 2020

    La Fédération Française de Généalogie a lancé un défi aux généalogistes pour cette année 2020 : parler de son sosa 2020. Pour en savoir plus sur la numérotation Sosa-Stradonitz, allez voir ce lien. J’ai de la chance, car j’avais déjà découvert cet ancêtre, qui plus est dans une branche déjà bien étudiée.

    François DEZAT a été baptisé en 1708 à Sury-en-Vaux. Il épouse  en 1736 Marie DELAPORTE à Sainte-Gemme-en-Sancerrois, une commune voisine. Il vivra dans cette commune un petit moment, comme l’attestent les baptêmes de ses trois premiers enfants François Noël (1736), Marie (1738) et Gemme Solange (1742). En 1749 naît mon aïeul Jean Baptiste, à Sury-en-Vaux ; ils ne quitterons plus cette commune.

    Comme beaucoup de mes ancêtres de ce secteur, François sera vigneron tout sa vie.

    Il sera inhumé dans le grand cimetière de Sury-en-Vaux le 12 septembre 1782, décédé la veille. Ses fils François et Jean Baptiste sont présents.

    Bien que François porte le même patronyme que moi, il se trouve dans ma branche maternelle. Comme je l’avais dit, c’est une branche que je connais bien, notamment car il y a beaucoup d’implexes ! Son frère Jean DEZAT est mon sosa 526, 642, 690, 754 et 2038.

    Ses parents Pierre DEZAT et Marguerite DARBONVILLE se sont mariés à Sury-en-Vaux avec une dispense de consanguinité, ce qui permet de remonter son ascendance assez loin ! C’est avec ce couple que mes branches paternelle et maternelle se rejoignent. L’arrière-arrière-grand-père de François DEZAT, Jehan le jeune, est le plus ancien DEZAT que l’on ait retrouvé et c’est lui qui m’aura légué son patronyme.

    De François DEZAT jusqu’à moi, il faut descendre 10 générations. Mémé Berthe est la mère de mon arrière-grand-mère actuellement âgée de 102 ans. On trouve ensuite ma grand-mère maternelle, ma mère, puis moi !

     

  • Feuille du blog

    Feuille du blog [Hiver 2019-2020] et préparation de la nouvelle année

    La fin d’année a été particulièrement intense sur le blog, avec la publication de plusieurs articles :

    – Les articles du challenge AZ 2019 consacrés aux ancêtres de mon mari lors des recensements de 1872 – page récapitulative.

    – Deux articles sur mes recherches et projets : préparation de ma matinée aux archives et la rédaction d’un livre sur les ancêtres de ma maman.

    – Enfin un fait divers étonnant : Isidore COTTAT, le curé et le drap.

    • Mes recherches à poursuivre

    Mon journal de recherches sous forme de tableur m’annonce pour le moment 85 recherches à faire dans mon arbre et 72 dans celui de mon mari. Autant dire que j’ai de quoi m’occuper pour de nombreuses années encore !

    Il faut que je me rende aux archives pour poursuivre mes recherches sur deux familles :

    – Celle de Louis Désiré BLONDEAU, qui vécut chez l’un de ses oncles après le décès de ses parents. J’ai d’ailleurs trouvé plusieurs actes le concernant lors de ma dernière visite aux archives : La vente mobilière après le décès de ses parents, l’achat de terres pour son compte et celui de ses frères et soeurs, la clôture de son compte de tutelle. Je sais également qu’il y a trois obligations à trouver, mais ce n’est pas le plus urgent. Il me reste maintenant à trouver l’inventaire après décès de ses parents, et le conseil de famille ayant désigné les tuteurs pour la fratrie.

    – Celle de Rosalie BEAUNEZ et de son père Jean. Alors là, j’ai un paquet d’actes à rechercher ! C’est ça d’avoir beaucoup d’enfants de trois mariages différents.

    J’ai trouvé trois contrats de mariage de Rosalie BEAUNEZ, celui avec son premier époux (et mon aïeul) Louis LINARD, celui avec son second époux Louis PERROY et le tout premier avec Pierre BALLUT qui ne sera finalement pas son mari. J’ai également retrouvé l’inventaire après décès de son mari Louis LINARD et de sa mère Marie CANDRET. J’ai enfin trouvé deux quittances suite au décès de son époux ainsi qu’un compte de tuteur à tuteur avec son frère Cyprien : en effet, ils étaient avec son époux tuteurs de deux de ses frères et soeurs. En parcourant rapidement ces actes, j’ai trouvé pas moins de dix-sept autres actes à trouver !

    Les plus importants à mes yeux sont le contrat de mariage entre Jean BEAUNEZ et Marie CANDRET, la tenue d’un conseil de famille pour la tutelle des enfants de son premier mariage (alors qu’il était encore vivant !), son testament et l’inventaire après son décès. Je dois également retrouver le conseil de famille pour la tutelle des frères et soeurs de Rosalie.

    (pardon pour la qualité)

    Dans les recherches prévues depuis longtemps il y a également les pièces du procès de Jean Louis BLONDEAU. Il faudra aussi que je me lance un jour dans la recherche de contrats de mariage du côté de mon mari…

    Passons maintenant au passé militaire de mes aïeux :

    – Contacter le SHD de Caen pour mon arrière-grand-père prisonnier lors de la seconde guerre mondiale ;

    – Poursuivre les recherches sur mes ancêtres blessés lors de la guerre de 14/18, dans un premier temps Justin LEGER.

    • Mais aussi

    J’espère pouvoir rencontrer d’autres généablogueurs et assister à des conférences généalogiques l’an prochain, cela semble bien parti !

    Bonnes fêtes de fin d’année à tous !

     

  • Mes recherches

    Isidore COTTAT, le curé et le drap

    Avant les fêtes de fin d’année, je vous propose un article un peu plus long qu’à l’accoutumée pour fêter tant qu’il est temps les 110 ans d’une affaire qui fit connaître le village de Verdigny dans quasiment toute la France !

    L’un des protagoniste est Isidore COTTAT*, arrière-petit-fils de Louis COTAT et Marie NEVEU ainsi que de Jean NEVEU et Jeanne NEVEU, et à ce titre deux fois cousin issu de germain de mon aïeule Marie Louise FOUCHARD.

                  * le patronyme change souvent d’écriture entre COTAT et COTTAT

    Lien entre Charles Isidore COTAT et Marie Louise FOUCHARD

    S’il est né en 1856 à Verdigny, Isidore COTTAT vécut quelques temps à Paris où il fut employé. Le six octobre 1887 à 11 heures du matin il épouse Epifania CADENAS, une institutrice originaire d’Espagne. Le père d’Isidore COTTAT n’est pas présent, mais a couché son consentement sur papier chez maître GUILLIER, notaire à Sancerre. Epifania était donc originaire d’Espagne, plus précisément de Santander, où elle est née le neuf janvier 1859. Son père Manuel CADENAS est négoçiant en vins, ce qui peut expliquer une rencontre avec Isidore issu d’une famille de vignerons ? Ils auront au moins une fille à Paris, Marie née en 1894.

    Ils reviennent ensuite à Verdigny, où Isidore COTTAT est brossier. Nous les retrouvons dans le recensement de 1906.

    L’affaire commence le 5 avril 1909, date à laquelle Epiphanie (dont le prénom a été francisé) décède à l’âge de 50 ans. La suite, ce sont les journaux qui nous la racontent.

    Est-ce par ce qu’elle fut institutrice ? Epifania refusa de son vivant de payer le denier du culte. L’abbé JOUANDIN  prévient donc la famille qu’il accepte d’enterrer la défunte, mais « sans apparat ». Il n’ira pas chercher le corps au domicile, et « se bornera à l’église à dire les prières basses ».

    Mais le curé oublie d’indiquer à Isidore COTTAT que le drap mortuaire, acheté autrefois par le produit du denier ne serait pas accordé, car considéré comme un ornement du culte. Et c’est là que tout dérape !

    Le jour des obsèques, le 7 avril,  le fossoyeur prend comme à son habitude le brancard et le drap mortuaire entreposés dans la sacristie et s’en va recouvrir la bière au domicile de la défunte (les journaux nous rappellent que selon la loi de 1904, ce drap n’appartient plus à la paroisse mais à la commune).

    Le cortège funèbre arrive. La porte de l’église est fermée. L’abbé JOUANDIN serait en confesse et ne sort pas. François COTTAT, frère d’Isidore, propriétaire et ancien maire de Verdigny, vient le chercher puis retourne parmi les siens. Le curé avant de sortir demande au sacristain Louis BEAUVOIS si le drap mortuaire revêt la dépouille. Le sacristain répond par l’affirmative et se voit ordonner d’aller l’enlever, ce que le sacristain fait rapidement, et de manière un peu brusque de peur qu’on ne l’empêche par la suite.

           Protestations dans l’assistance !

    L’abbé JOUANDIN est inflexible : la défunte n’a pas le droit au drap mortuaire. Une femme court chez elle et rapporte un drap blanc pour recouvrir le cercueil.

    Si l’enterrement eut finalement bien lieu, l’affaire n’en reste pas là !  Le curé et son sacristain sont poursuivis par le Tribunal de Sancerre  en vertu de l’article 360 du Code pénal, ils risquent de 3 mois à 1 an d’emprisonnement et de 16 à 200 francs d’amende la violation de tombeaux et de sépultures.

    François COTTAT  beau-frère de la défunte est cité comme témoin. Il expose les motifs de la plainte et ajoute que le convoi a attendu un quart d’heure que l’on ouvre les portes de l’église.

    Le curé rappelle qu’il aurait tout à fait pu refuser la sépulture ecclésiastique à la défunte « en raison des idées manifestées par celle-ci, de son vivant, envers la religion catholique ».

    Dans un premier temps, les accusés sont acquittés. Le tribunal estime que le problème vient de la commune qui aurait dû prendre possession du drap mortuaire, qui est par la suite devenu un objet cultuel.

    Le parquet général fit appel, en estimant que de fait, le drap appartient bien à la commune et relève du service extérieur des inhumations.

    Le jugement de Sancerre sera infirmé, et les prévenus condamnés à 16 francs d’amende avec sursis. « Le fait d’enlever brutalement un drap mortuaire placé sur un cercueil dans un but de décence et de piété constitue un outrage et un manque de respect ».

    Sources : 
    Ascendance de Marie Louise FOUCHARD et Louis Isidore COTTAT : registres d'Etat Civil de Sury-en-Vaux et Verdigny, Archives départementales du Cher.
    Mariage d'Isidore COTTAT et Epifania CADENAS : 6 octobre 1887, Paris Vème, Archives départementales de Paris.
    Décès d'Epiphanie : 5 avril 1909, Verdigny, Archives départementales du Cher.
    Articles de presse : La Dépêche du Berry, 19 octobre 1909, 18 novembre 1909 ; L'indépendant du Cher, 16 novembre 1909, 23 novembre 1909, 11 décembre 1909 ; Le Journal, 10 décembre 1909 ; Le Progès de la Côte d'Or, 11 décembre 1909 ; L'Emancipateur, 12 décembre 1909 ; La Lanterne, 12 décembre 1909.