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Diablotins et contrats de mariage
Les généalogistes sont invités ce mois-ci à partager leurs découvertes insolites dans les registres. Des actes peu communs j’en ai rencontré, comme le rachat de chemins devenus inutilisables suite à la construction du canal latéral à la Loire.
Mais cette fois-ci j’ai choisi une découverte faite dans les archives en ligne, en parcourant les tables de contrats de mariage qui venaient d’être mis en ligne par les archives du Cher. Le registre du bureau de Sancerre pour la période 1810-février 1818 m’a tout de suite attiré l’œil.
Car sur le recto se trouvait un petit dessin… et en me rendant sur la dernière vue, il y en a également sur le verso !
Le préposé à l’enregistrement des contrats trouvait-il l’exercice ennuyeux ? Aurait-il préféré être un artiste ? Avait-il un message à faire passer en associant des diablotins aux mariages ?
Sur le recto se trouve un personnage mi homme mi démon qui semble bien pensif. A côté une apparition… En-dessous l’on peut lire Mariage puis Mr Delorme. Point de contrat de mariage avec ce patronyme ; le dénommé DELORME serait-il notre artiste ? On distingue aussi très nettement le prénom Emile sur la droite. Mais les premières recherches dans les bases de données ne m’ont pas permis de trouver d’Emile DELORME dans le département du Cher à cette époque.
Au verso un autre portrait de diablotin avec cette fois-ci le prénom Constance. Fut-il amoureux ? Éconduit ?
On peut lire en-dessous uis par le ???. Et enfin une esquisse d’animal sur la gauche : un chat ? un lion ?
Si jamais il vous prends l’envie d’enquêter et que vous découvrez le fin mot de l’histoire, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.
Tables de mariages de l'enregistrement 1Q 1643-Sancerre-1810-février 1818 - Lien
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Préparer une visite aux archives et traiter les données
La conjonction d’une récente visite dans des archives que je ne connaissais pas et le généathème « rendons-nous aux archives » m’a fait rédiger cet article, qui pourra je l’espère aider les généalogistes novices dans la préparation de leur visite aux archives… jusqu’à ce que les actes trouvés soient sauvegardés !
Choisir le dépôt d’archives
Le préalable à tout le reste est d’abord d’avoir choisi le lieu de ses recherches. Et ce choix est plus simple à faire lorsque l’on tient un journal de recherches comportant une colonne avec la liste des dépôts d’archive à consulter.
Service d’archives Nombre de lignes dans mon journal Archives départementales du Cher 202 Archives départementales du Loiret 6 Archives départementales de Paris 6 Archives départementales de la Nièvre 2 Service Historique de la Défense 1 Dans mon cas, le choix est simple à faire ! Préparer sa venue
Renseignements sur le service d’archives
Maintenant que le service d’archives est choisi, il va falloir se renseigner sur des détails très pratico-pratiques :
- Dates et horaires d’ouverture (attention aux vacances !)
- Horaires des levées
- Adresse et accès : transports en commun, présence d’un parking, où manger le midi ? …
- Nombre de documents communicables par journée ou demi-journée
- Pièces demandées pour l’établissement de la carte de lecteur
La liste des recherches
Une fois ces détails pratiques validés, il va falloir sélectionner les recherches à faire ; c’est là où le nombre de documents communicables est important ! C’est à cette étape qu’avoir un journal de recherches sous forme informatique est utile : il suffit de choisir la colonne qui mentionne le dépôt d’archives, puis sélectionner les recherches qui sont encore à faire !
Vous pouvez revoir ma vidéo sur le journal de recherches.
Une étape intermédiaire, si vous ne le faites pas au fur et à mesure, est de préparer ses cotes et vérifier si les fonds ont été versés (pour les recherches chez les notaires par exemple). L’idéal est de disposer d’au moins quelques cotes que l’on commande en arrivant, ce qui laisse ensuite le temps de consulter les inventaires / catalogues durant les moments d’attente.
Lorsque j’ai sélectionné mes actes à chercher, j’imprime généralement ma liste. Ce n’est pas obligatoire, mais cette étape sur papier est assez pratique le jour J.
Vérifications la veille
La veille du déplacement il peut être opportun de se faire confirmer que les archives sont bien ouvertes, sur le site ET les réseaux sociaux.
Je vérifie ensuite la liste de ce qui est nécessaire d’apporter :
- Un crayon de papier
- Mon carnet et quelques feuilles volantes
- Des pièces de monnaie pour le casier (2€ pour les archives du Cher par exemple)
- Ma carte de lecteur et pièce d’identité
- Mon ordinateur (chargé) et son chargeur
- Mon téléphone – il me fait office d’appareil photo. Je fais en sorte qu’il soit chargé et j’emporte un câble qui me servira à transférer les photos et ou à charger. Si vous avez un appareil photo, pensez à la batterie et à faire de la place sur la carte SD !
Il faut ensuite bien dormir pour avoir les idées claires 😉
Jour J
Le jour J est arrivé ! Au moment de partir un petit conseil : évitez de trop vous charger, car la place dans le casier n’est pas extensible.
Lors d’une première visite, prenez en compte le temps qui sera nécessaire pour faire la carte de lecteur. Il faut remplir un dossier, que la personne rentre les informations dans leur base de données, et vous ne serez peut-être pas seul ! Je pense qu’il est sage de prendre en compte 15 à 30 minutes. Et même lorsque ce n’est pas une première visite, certaines archives demandent de revalider sa carte chaque année.
Vous pouvez maintenant déposer vos affaires dans un casier (manteau, sacs…) et ne garder que le nécessaire : ordinateur, carnet, feuille avec les actes à chercher, crayon de papier, téléphone (et son câble), clé du casier.
Il va maintenant falloir vous faire expliquer le fonctionnement de la salle : comment commander les documents ? Où les récupérer ? Où sont les catalogues d’inventaires ?
Et ensuite, c’est parti pour la première commande ! C’est ici que se trouver l’intérêt d’avoir apporté la liste de côtes imprimée : il n’y a qu’à saisir et cocher au fur et à mesure au crayon de papier ce qui a été commandé.
Et en attendant la première commande, d’aller chercher les dernières cotes manquantes et les noter sur ladite feuille.
Les documents sont arrivés ! A vous de voir si l’un d’entre eux doit être lu avant les autres. Une fois le document choisi, la première chose à faire est de prendre en photo le fantôme, qui ensuite accompagnera les prises de vues.
A cette étape j’ouvre mon carnet, je note la côte et ce que je trouve. Je fais une lecture en diagonale des documents, notamment pour voir s’il est fait mention d’un autre acte à chercher. Et c’est généralement là où cela peut se gâter en ajoutant des côtes supplémentaires.
Et ainsi de suite jusqu’à la fin de la séance de recherches.
Je ne vous ai pas parlé de l’ordinateur, dont l’utilisation est en fait assez limitée. Je l’utilise notamment lorsque je dépouille les liasses de notaire ou que je tourne les pages d’un registre de mutations après décès : il me permet de vérifier si une personne rencontrée dans ces documents fait bien partie de mon arbre. C’est comme cela que je récupère souvent des actes pour les collatéraux.
A la maison
La visite aux archives n’est pas tout à fait terminée, car tant que les photographies ne sont pas enregistrées, c’est comme si rien n’avait été fait !
- Je fais une copie de toutes les vues sur mon disque dur
- Je regroupe les prises de vue par dossier, qui est ensuite sauvegardé
- Je mets à jour mon journal de recherche, le statut passe de « à rechercher » à « sauvegardé, à traiter »
- Je mets également à jour mon logiciel de généalogie, en créant un événement dans lequel je précise également « à traiter »
Vous pouvez revoir ma vidéo sur « sauvegarder sa généalogie ».
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Mariage de cousins germains (et plus…)
De nouveau des découvertes (en deux temps) au détour des archives.
Les parents de Marguerite étaient… cousins germain
Les surprises se situent dans la lignée de Valérie GODON, née de père inconnu. Mais cette fois c’est sa grand mère, Marguerite NEHOU qui m’intéresse. Celle-ci s’est mariée avec Pierre GODON le 13 juin 1809, à Subligny (18). Il est précisé que Marguerite NEHOU est veuve de Marc LEBEAU. Je cherche donc cet acte, jusque là rien de plus normal.
Je découvre l’acte de mariage en date du 28 pluviose an III (16 février 1795). Marc LEBEAU est fils de François LEBEAU et Marie NEHOU. Marguerite NEHOU, âgée de 14 ans, est fille de Jean NEHOU et Marguerite LEBEAU.
Je trouve étrange ce « croisement » des noms de familles ! En remontant d’une génération, je découvre qu’en fait les époux sont cousins germains : leurs parents François et Marguerite LEBEAU sont les enfants de François LEBEAU et Marie TURPIN ; Marie et Jean, Pierre NEHOU sont les enfants de Silvain NEHOU et Marie JULIEN.
Autre fait pour le moins étonnant, les deux couples se sont mariés … le même jour ! Le 19 novembre 1771 à Subligny. On avait dû faire au mieux pour éviter les dépenses de la célébration, et accessoirement garder le patrimoine en famille !
L’occasion également de découvrir qu’il est bien difficile de réaliser un arbre affichant de tels liens avec la plupart des logiciels de généalogie.
Un second mariage avec le frère de son beau-frère
Les découvertes ne s’arrêtent pas là. Le mariage de Marguerite avec Marc LEBEAU eu lieu en même que celui de Françoise LEBEAU, soeur de Marc, avec un certain Germain GODON.
Le mariage de Marguerite et Marc ne dura que dix ans, de cette union ne naîtra aucun enfant. Pour son second mariage, le choix s’est porté sur Pierre GODON… le frère de Germain !
Les familles restèrent très proches, puisque l’on retrouve encore des LEBEAU par la suite : déclaration du décès de Marguerite, mariages avec ses enfants. J’avais d’ailleurs écrit un article pour les deux cents ans du décès de Marguerite.
Cet article initialement publié le 24 décembre 2012 a été mis à jour le 11 février 2024
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Destins croisés de Jean LAUGERAT et Elisabeth MALLET
Elisabeth MALLET voit le jour le 16 frimaire an X à 11 heures, au village de Montigny (18). Elle est la fille de Marc MALLET, laboureur, et Marie…MALLET. S’il faisait sans doute frais le jour de sa naissance, l’été est bien là sept mois plus tard lorsque nait son futur époux Jean LAUGERAT le 17 messidor an X à Rians, à 2h du matin. Il est le fils de François LAUGERAT, manœuvre, et d’Anne GRASSOREILLE ; sans doute le patronyme le plus étonnant de l’arbre de mes filles !
Le grand jour est arrivé
Le mariage entre Jean et Elisabeth se tient le 4 février 1824 à Rians. Pour notre couple d’origine modeste, il n’y aura pas de contrat de mariage. Les publications précédant l’union ont bien été faites à Rians, mais également à Nohant-en-Goût, une commune assez éloignée où l’un des époux devait sans doute travailler. Il est probable que ce soit Jean, qui est désigné comme domestique sur l’acte de mariage.
Une toute nouvelle famille
Elisabeth et Jean partent alors vivre à Rians, où viendront au monde leurs enfants.
Leur premier enfant naît le 29 novembre 1827 : il s’agit de Catherine, qui est l’aïeule de mon mari (sosa 43). Quatre an plus tard, le 21 mars 1831, Pierre les rejoint. Puis c’est au tour de Marie le 15 octobre 1833, et enfin François le 29 janvier 1837.
Quatre enfants, c’est assez peu pour l’époque ! Si notre famille vécut à Rians, elle déménagea ensuite à Aubinges, où Jean deviendra bûcheron.
Nous y retrouvons Catherine en 1853 pour son mariage avec Claude PIZON. Malgré le fait qu’il soit boiteux de la jambe gauche, il devait avoir d’autres qualités ! Lors du mariage il était tisserand, mais il fut également coquetier.
Puis vient le tour de la deuxième fille de la famille de se marier. Les noces se tiennent à Ménetou-Salon en novembre 1856 ; Marie épouse Claude LENOIR, avec lequel elle ira s’établir à la Chapelotte. Notre couple ne donnera malheureusement pas de petits-enfants à Elisabeth et Jean, car Marie décède moins d’un an après le mariage, en septembre 1857.
Lors du recensement de 1861, seul François vit encore avec ses parents. Mais Pierre ne devait pas vivre très loin, puisqu’il décède à Aubinges le 19 janvier 1862, à l’âge de 30 ans. Son beau-frère Claude PIZON fut d’ailleurs l’un des témoins.
Une période sombre
Viennent ensuite des mois éprouvants pour la famille… Elisabeth décède le 29 mars 1870 à midi, à l’âge de 71 ans. Son fils François, qui est également devenu bûcheron, déclarera le décès. Il était toujours célibataire, vivant chez ses parents. Quelques mois plus tard la guerre franco-allemande éclate. Étant célibataire et en âge de se battre, François rejoindra la garde nationale mobilisée du Cher, le 1er bataillon. Il décède le 6 janvier 1871 au 4 rue de Chappe à Bourges. Aucun indice sur son acte de décès ne permet de savoir si sa mort est liée à la guerre.
Jean ou Nicolas ?
L’acte de décès de Jean ne figure pas dans les registres… ou plutôt l’officier d’état civil pour une raison inconnue l’a nommé Nicolas ! Bien que les parents ne soient pas les mêmes, un déclarant est Claude PIZON et il est bien indiqué veuf d’Elisabeth MALLLET. L’âge correspond … pour moi il s’agit bien de la personne décédée le 30 avril 1885 à 22h, à l’âge de 82 ans. Bien qu’il soit noté rentier dans son acte de décès et dans les tables de successions et d’absence, un certificat d’indigence lui a été accordé.
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Mauvais garçons
Le point de départ de cet article, dont la première version date de 2016, fut la mise en ligne d’une première vague de fiches matricules de 1859 à 1886 par les archives de la Nièvre.
Si mes ancêtres ne sont pas originaires de la Nièvre, ils dépendaient malgré tout le plus souvent du bureau de recrutement de Cosne-sur-Loire. Me voici donc lancée dans la recherche des hommes de mon arbre nés entre 1839 et 1866 dans l’espoir de trouver quelques nouvelles informations sur eux.
J’en arrive à Frédéric GUENEAU, mon sosa 24, dont je savais déjà qu’il était maçon. Je découvre sa description : un homme de 1,64m, cheveux noirs, yeux gris bleu, visage ordinaire.
Il est appelé à activité le 10 novembre 1880 pour le 4ème régiment du Génie où il deviendra 1er canonnier conducteur. Un certificat de bonne conduite lui sera accordé. Jusque là, rien de très extraordinaire. Mais que vois-je au pied de page ?
« Condamné le 13 novembre 1902 par le tribunal de Sancerre à 16 francs d’amende (sursis à l’exécution) pour coups et blessures. »
Moi qui cherchais un peu de piment dans ma généalogie, me voilà servie !
Mais cette condamnation ne fut pas son premier coup d’éclat. La presse nous apprend qu’il devait être d’un naturel bagarreur, puisqu’en octobre 1904 une partie de carte avec son employé dégénéra en coups, et qu’en mai 1907 il prit pour cible deux hommes qu’il accusa d’avoir abimé son tandem.
Je ne m’arrête pas là, voulant retrouver la trace de ses frères. J’avais noté la naissance de René GUENEAU en 1862. Je pars donc à sa recherche. Je découvre qu’il est maçon comme son frère. Il est dispensé de service militaire car Frédéric est déjà au service. Il a ensuite quitté le Berry et fera parler de lui dans le département de la Seine.
Il est tour à tour condamné :
- Le 24 août 1885 par le tribunal correctionnel de la Seine à 15 jours de prison pour coups et blessures et outrages à agents.
- Le 9 février 1877 (plutôt 1887 ?) à un mois de prison pour vol à Marseille.
- Le 29 février 1888 par le tribunal de Gien à 15 jours de prison pour vagabondage.
- Le 3 avril 1890 à 3 mois de prison pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine.
Il est à peine sorti de prison qu’il refait parler de lui en ne répondant pas à la convocation pour la première période d’activité de réserviste en août 1890.
Depuis la première publication de cet article, mes recherches sur René ont avancé grâce aux bénévoles, qui m’ont transmis les informations disponibles sur les condamnations de Gien et de Marseille. Il ne me reste maintenant plus qu’à aller à Paris !
Article initialement publié le 20 octobre 2016, mis à jour le 28 janvier 2024
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A la rencontre de Jean Baptiste DEZAT
Pour ce premier généanniversaire de l’année 2024, je vous propose de partir à la rencontre Jean Bapstiste DEZAT. Assez étonnamment, bien que je porte ce même patronyme, Jean Baptiste ne figure pas dans ma lignée patronymique, mais est présent dans l’arbre de ma maman. Il est mon sosa 1010, vous aviez donc rencontré son père en 2020 lorsque je m’étais penchée sur mon sosa 2020.
Jean Baptiste nait le 30 août 1749 à Sury-en-Vaux (18) de François, vigneron, et Marie DELAPORTE, originaire de la commune voisine de Sainte-Gemme.
Dès le lendemain, il sera baptisé en l’église de Sury-en-Vaux. Son parrain est son oncle Jean Baptiste DELAPORTE, de qui il tiendra très certainement son prénom, et sa marraine une certaine Marguerite REVERDY, un patronyme très commun dans le canton.
Le 17 décembre 1772, il épouse Marie Magdeleine FOREST, originaire comme lui de la commune de Sury-en-Vaux. De ce mariage naitrons huit enfants, dont l’aînée Magdeleine, qui est mon aïeule.
J’apprends, au détour de l’acte de mariage de son fils Louis, qu’en 1813 il vit avec sa femme au hameau de la Vallée. Louis, le dernier enfant qui restait avec eux, prendra ensuite son envol pour fonder sa propre famille.
C’est dans ce hameau de la Vallée que sa femme décèdera le 29 novembre 1818 à l’âge de 72 ans. Leur fils Étienne, vigneron, se rendra à la mairie déclarer le décès.
Jean Baptiste vivra malheureusement au cours de sa vie le décès de plusieurs de ses enfants : Jean, Pierre et Jeanne qui n’étaient âgés que de quelques jours. Mais aussi le décès de Magdeleine, mon aïeule morte en couches en mettant au monde son troisième enfant, une petite fille. Mais il verra aussi la naissance du petit-fils qui portera le même patronyme « Jean Baptiste »en 1814, fils de Jean.
Ce sera au tour de Jean Baptiste de quitter ce monde le 17 janvier 1824, mais cette fois-ci au hameau d’Orléans où vécurent plusieurs de mes ancêtres, mais de ma branche patronymique cette fois. Deux de ses fils iront déclarer le décès en mairie : Jean, vigneron à Orléans chez qui il vivait peut-être, et Louis, meunier au moulin de Panquelaine.
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Rétrospective Généalogique 2023
C’est l’un des marronniers de ce blog, chaque changement d’année est propice à faire le bilan de celle qui vient de s’écouler et se projeter dans la nouvelle année qui vient.
Activité sur le blog
C’est un statu quo : treize articles rédigés sur le blog, c’est le même nombre qu’en 2022. Il y en avait eu quatorze en 2021, je suis donc assez constante ! Comme l’an dernier vous pourrez retrouver dans l’infographie ci-dessous les articles de cette année classés par branche de notre arbre :
En plus des articles qui portaient sur la vie d’ancêtres, j’en ai rédigé quelques-uns plus généraux pour aider tout à chacun dans ses recherches :
- Recherches dans les fonds hospitaliers concernant les asiles, l’exemple de l’asile Saint-Fulgent de Bourges.
- Les archives sortent du bois : l’exposition des archives départementales des Côtes d’Armor.
- Sous-série O, l’exemple de la construction de l’école de Verdigny.
- Mon test de la version d’Heredis 2024.
Avancées dans mes recherches
L’année 2023 fut une belle année de recherches avec pas moins de quatre visites aux archives départementales du Cher ! De quoi bien avancer. C’est aussi une année où j’ai pu sortir de ma zone de confort et consulter des sous-séries que je ne connaissais pas : j’ai déjà parlé de la sous-série O, mais j’ai également consulté les archives préfectorales et celles du cadastre. Cela m’a fait beaucoup d’informations à traiter, vous les découvrirez sans doute dans le blog dans les mois à venir !
Les avancées grâce à l’entraide (et aux archivistes)
Cette année j’ai également reçu l’aide d’autres généalogistes ou de services d’archives qui ont fait des recherches pour moi.
Jean-Pierre, bénévole pour FranceGenWeb, m’a transmis la condamnation pour vol de René GUENEAU à Marseille. C’est le frère de mon arrière-arrière-grand-père Frédéric, qui eu également quelques démêlés avec la justice ! L’histoire du vol vaut son pesant de cacahuètes.
Les archives de la SNCF à Béziers m’ont transmis les dossiers de Marie BALLIN et Étienne PORCHER qui furent garde-barrière dans la Somme. Étienne était le frère de mon aïeule Sidonie.
Un autre service d’archives, cette fois-ci le SAMHA (Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées) qui m’a transmis les informations médicales concernant mon arrière-arrière-grand-père François LINARD qui fut blessé lors de la première guerre mondiale.
Enfin, Oriane une gentille généalogiste m’a transmis les informations dont disposaient les archives de l’APHP concernant l’hospitalisation et le décès de Camille LINARD, le frère de François dont je parlais juste avant.
Un grand merci à eux !
Envies 2024
Je n’ai pas de grand projet pour 2024, simplement poursuivre mes recherches. J’ai déjà poursuivi mes recherches concernant Jean Pierre SERVEAU, vous comprendrez un jour pourquoi !
J’espère également pouvoir rencontrer d’autres amis généalogistes, même si ma venue au salon Paris XV n’est pas du tout certaine.
Meilleurs voeux à tous, et au plaisir de voir vos projets pour 2024 !
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Il y a 200 ans naissaient Anne Hortense LEGER et Étienne LOISEAU
Célébrons le dernier anniversaire généalogique de l’année 2023 : le 28 décembre 1823 naissait Anne Hortense LEGER. Quelques semaines auparavant, le 19 octobre, naissait son époux Jean « Etienne » LOISEAU.
Malgré leur condition modeste, c’est un couple qui déménagea de nombreuses fois, et durant quelques mois Etienne fut même garde particulier.
Pour leur rendre hommage je vous propose de retrouver les lieux où ils vécurent dans cette infographie interactive (en cliquant vous aurez le nom du lieu et une photographie).
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Le mystère du testament de Gaspard MILLARY sera-t’il résolu ?
La mise en ligne de nouvelles sources par les archives départementales de la Nièvre me permet de mettre à jour une recherche dont j’ai parlé il y a 3 ans maintenant dans cet article. Cela concerne le testament de Gaspard MILLARY, qui légua tout ce qu’il possède à son neveu, mon aïeul, Jean BEAUNEZ. Tous deux quittèrent le village de Préporché dans le Morvan, pour traverser la Loire et s’établir à Herry. Si Jean aura trois femmes et dix-sept enfants, Gaspard terminera ses jours seul, mais dans le même hameau que son neveu.
J’ai toujours supposé que les liens entre Jean et Gaspard avaient dû être plus que ceux d’un oncle avec son neveu, étant la seule famille à proximité. Gaspard fut notamment témoin du premier mariage de Jean et de la naissance de plusieurs de ses enfants. J’appris dans les documents liés à la succession de Jean BEAUNEZ que ce dernier avait été légataire universel de Gaspard MILLARY. Et je me suis toujours demandé si en-dehors des aspects administratifs, ce testament aurait pu me permettre d’en savoir plus.
Malheureusement pour une raison tout à fait inconnue, Gaspard MILLARY décida que son testament serait dressé par Maître CHARLER à Pouilly-sur-Loire, de l’autre côté de la Loire. Ce dernier exerça à Pouilly plusieurs années puis quitta la ville pour reprendre une étude à Saint-Saulges, dans le même département de la Nièvre. Et si les minutes rédigées à Saint-Saulges furent versées, aucune trace des minutes de son passage à Pouilly. Quelle déception !
Des détails dans l’enregistrement
Qu’à cela ne tienne, j’ai pu explorer une nouvelle piste l’été dernier lors de ma visite aux archives du Cher : celle des registres de mutation après décès. S’il y a eu testament c’est que Gaspard avait des bien, et s’il y avait des biens il y a forcément eu enregistrement. Et c’est bien ce qu’il s’est produit ! Je savais d’avance que dans l’enregistrement il n’y a que des aspects administratifs, mais cela me permettrait au moins de confirmer la date du testament et le notaire (la date est d’ailleurs erronée). On y apprend donc que Gaspard laissa à son neveu :
- Un lit et des hardes, pour une valeur de 40 francs.
- Une étable au hameau du Chêne (5 francs de revenu), quatre ares de vigne (3 francs), et 60 ares de terres (14 francs de revenu), pour un capital de 440 francs.
La mise en ligne des répertoires de notaires
Une bonne nouvelle a parcouru les réseaux le 15 décembre 2023 : les répertoires de notaires ont été mis en ligne par les archives de la Nièvre. Peut-être la bonne occasion pour en savoir plus ? Le testament y est bien indiqué à la date du 29 juin 1820, et voici ce que le notaire a inscrit dans son registre :
Testament par Gaspard Miliary manœuvre demeurant à Chesne commune de Herry département du Cher au profit de . . . . . . . .
Il semble donc que Me CHARLET n’a non seulement pas versé les minutes, mais en plus ne remplissait pas très consciencieusement son répertoire.
Pensez-vous qu’il y ait d’autres pistes à explorer ?
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La construction de l’école mixte de Verdigny
L’obligation de la nouvelle école
L’histoire commence le 3 janvier 1869 par un courrier envoyé par la préfecture du Cher à la sous-préfecture de Sancerre.
A M le sous préfet de Sancerre
La commune de Verdigny est tenue d’après la loi comme ayant plus de 500 habitants d’entretenir deux écoles spéciales, l’une de garçons et l’autre de filles.
J’ai l’honneur de vous prier, Mr le sous-préfet d’inviter le conseil municipal à aviser aux moyens de se conformer au voeu de la loi, ou à demander une dispense auprès du conseil départemental pour l’entretien d’une école de filles.
Quelques mois passent, et l’inspecteur primaire se rend à Verdigny. Il rédige son rapport le 14 décembre 1869 où il relate qu’il s’est rendu dans la commune choisir un local destiné à l’école des garçons. Il a visité la maison d’un certain sieur Maréchal située près de l’église, comprenant une grande salle de 6,50 mètres sur 5, deux pièces qui pourraient servir au logement de l’instituteur, des dépendances et un jardin que le propriétaire devra clore. Ce dernier accepte de prêter des tables et bancs en attendant que la commune fasse l’acquisition du mobilier scolaire. Tout sera prêt le 1er janvier prochain pour l’ouverture de l’école et le loyer annuel est fixé à cent francs. L’inspecteur primaire demande à l’inspecteur d’académie d’inviter le conseil municipal de Verdigny à traiter avec le sieur Maréchal pour le bail de la maison et de nommer un instituteur communal qui entrera en fonction le 1er janvier 1870… Le temps presse !
Le préfet reçoit la copie du rapport envoyée le 16 décembre 1870. On lui demande de bien vouloir proposer une délibération au conseil municipal pour que l’école « attendue avec impatience » ouvre le plus tôt possible.
Le conseil municipal se tient le 29 décembre 1869. Mais l’école « attendue avec impatience » ne le semble pas tant que cela par le conseil municipal… Le maire donne connaissance de la lettre de l’inspecteur des écoles primaires. Le conseil municipal semble des plus réservés. Il estime d’une part que le nombre des élèves ne dépasse le chiffre fixé par la loi puisque lors de la mauvaise saison, à partir d’avril-mai, les enfants abandonnent l’école pour s’occuper des travaux dans les champs. D’autre part la commune ne pourrait supporter les dépenses qu’occasionneraient la création d’une seconde école dans la commune. Enfin, il estime que l’école existante est suffisante pour l’instruction de la jeunesse de la commune.
Le conseil municipal refuse donc à unanimité la création d’une nouvelle école dans la commune. Voilà qui complique l’affaire !
Le 31 décembre, le sous-préfet envoie une copie de la délibération du conseil municipal. La rentrée du 1er janvier semble quelque peu compromise ! Il reformule légèrement les termes de la délibération, mais l’esprit reste. Le préfet ou une autre personne de la préfecture soulignera que l’école mixte actuelle est suffisante.
L’affaire passe entre les mains du conseil départemental le 7 janvier 1870. Difficile de statuer : l’inspecteur indique que les familles rencontrées semblent attendre cette nouvelle école, le conseil municipal le contredit. Aucun relevé mensuel de la population scolaire ne permet de se rendre compte du nombre d’élèves. La résolution est ajournée.
Les échanges ont dû se poursuivre, et le ton monte du côté de Verdigny ! Le maire Florent NEVEU (frère d’un de mes ancêtres) écrit une lettre au préfet le 7 mars 1870. Un autre problème apparaît : la population ne voudra pas laisser les jeunes filles à un instituteur, mais préféreront les sœurs qui officient actuellement. Et de conclure :
Ainsi, M le Préfet, à mon âge, ou 36 ans de mairie, je suis réellement confus d’avoir à réfuter de telles assertions, que votre prédécesseur avait réduit à néant.
Le préfet classe la lettre : « Rien à faire pour le moment ».
Cinq années passent
Le temps passe. Le maire de Verdigny Florent NEVEU n’est plus de ce monde, il est décédé en 1872. Un nouveau rapport de l’inspecteur primaire dresse un tableau assez similaire à 1869, mais le nombre d’enfants à instruire a augmenté. Le choix de la location est laissé de côté, le nouveau projet prévoit la construction d’un bâtiment qui accueillera les deux écoles ainsi que la mairie. Le terrain est sain et accessible facilement depuis les trois hameaux qui constituent la commune. Le voisinage est « convenable ».
Voici la description qui est faite du projet.
- Tout d’abord pour le logement de l’instituteur. Cuisine avec cheminée, potager et pierre d’évier 12,09 m²
- Deux chambres à coucher avec cheminée 17,74 m² et 13,65 m²
- Une cave de 18 m²
- Un grenier de 77 m²
- Mairie dans la maison d’école : une pièce de 21 m² avec un accès indépendant
- Salle d’école pouvant accueillir 77 élèves soit 77m²
- Surface vitrée 9,84 m²
- Carrelage ; salle orientée sud-est / nord-ouest
- Une armoire pour la bibliothèque
- Cour de récréation de 3 ares 70 centiares. La construction d’un préau couvert n’est pas prévue au devis
- 4 cabinets, pas d’urinoirs
- Jardin de 5 ares
L’inspecteur approuve le projet moyennant quelques aménagements : substituer le granit au bois pour les cheminées, abaisser le niveau de la salle de classes pour éviter les escaliers qui y donnent accès, additionner quatre urinoirs. Point dès plus important : il demande d’accorder sur les fonds du département ou de l’état un secours de 5355,27 francs.
Une grande partie des courriers suivant concerneront le financement. En effet le coût du projet est important pour la commune : 12 675,15 francs ! La commune apporte 7319,88 francs, l’état 4462,73 francs. La commune demandera une aide au département pour le reliquat de 892,54 francs.
Sept ans plus tard
En 1884 a lieu une grande enquête sur la situation des écoles primaires. L’occasion de vérifier si les travaux ont bien abouti !
Nous apprenons que l’école a été construite en 1877, puis a été agrandie en 1883. Des préaux qui n’étaient pas prévus au début ont bien été construits. Du côté des garçons, 43 élèves sont inscrits et 41 sont présents lors de la visite. Du côté des filles les chiffres sont respectivement de 45 inscrites et 32 présentes. Les salles de classe sont estimées être bien équipées, et le chauffage se fait avec un poêle du côté des garçons et à la houille du côté des filles. En-dehors des chiffres, l’enquête recèle un petit trésor : le plan de l’école ! Ou plus exactement du bâtiment qui regroupe mairie, école des garçons, école des filles et logement de l’instituteur.
J’ai moi même été scolarisée dans cette école en grande section et CP dans la salle qui était autrefois la salle des garçons, soit cent dix ans après la construction !
Sources : Verdigny : Affaires diverses - O/310/1 - Archives du Cher Tableau d'assemblage des plans du cadastre - 3P 2713/01 - Archives du Cher 3P 2713/05, Verdigny, 3P 2713/05 Enquête sur la situation des écoles primaires en 1884 : statistiques fournies par les instituteurs - F/17/*/2801 - Archives Nationales