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H… Héritage
Le 4 mai 1859, Jean BEAUNEZ est fatigué. Il est assis sur son lit près de la cheminée, et Maître Louis COURSIER est arrivé. Il est accompagné de trois voisins cultivateurs : Louis BONNARD, Victor LERAT, Pierre SADON. Ambroise ROLLIN, éclusier à la Prée, les a également rejoint.
En ce jour, Jean souhaite rédiger son testament.
On y apprend qu’il est dans un état maladif, mais qu’il jouit du plein exercice de ses facultés intellectuelles. C’est le notaire lui-même qui précise que Jean est demeuré tout du long assis sur son lit à côté de la cheminée, dans sa chambre.
Jean commence par rectifier des éléments des diverses liquidations avec ses épouses. De la liquidation suite au décès de sa première femme, une somme de 500 francs donnée par son oncle Gaspard MILLARY aurait été « omise » (ses enfants auraient donc reçu 50 francs de trop). Avec sa seconde épouse, une créance oubliée. Ce qui fausse bien entendu tous les calculs qui ont pu être faits à l’époque.
Ces rectifications étant faites, il passe au détail de son testament. Cette déclaration est pour moi la plus importante : Jean souhaite que ses enfants qu’il « affectionne tous également » soient sur un pied d’égalité parfaite.
Une décision très importante vient ensuite :
Enfin, en vue de la mort, sentant ma fin prochaine, je nomme Louis Linard mon gendre, tuteur de mes enfants mineurs : Catherine Beaunez, Louis Beaunez et Théodore Beaunez. J’ai la confiance que mon gendre voudra bien accepter cette mission. S’il n’acceptait pas je désigne François Dussault leur oncle lequel est actuellement leur subrogé tuteur.
Louis LINARD est l’époux de Rosalie, tous deux mes aïeux. Et Jean ne semble pas leur avoir parlé de ce projet avant le testament… A-t’il accepté ? Vous le saurez plus tard.
Neuf jours après son testament, Jean se déplace (apparemment) chez le notaire pour le cahier des charges de la vente aux enchères de ses biens. Mais ça, je vous le raconterais plus tard également.
Le 9 août a lieu le partage testamentaire, en présence de quatre témoins.
Avec autant d’enfants, il n’est pas aisé de proposer quelque chose d’équitable ! Jean a réparti ses biens (sa maison et ses terres) entre ses enfants. Et pour que le tout soit juste, certains doivent payer une soulte à leurs frères et sœurs.
Jean décèdera finalement 16 mois plus tard, le 11 décembre 1960 au Chêne d’Herry, à l’âge de 71 ans. Les témoins sur son acte de décès sont Cyprien, son fils, ainsi que Jean-Baptiste DUBOIS son gendre.
Acte de décès - Herry - AD18 : 1853-1862 ; 3E 3706 Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : testament ; partage testamentaire, avril-août 1859 E/23766
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G… Gaspard MILLARY, plus qu’un oncle ?
Le personnage central de l’article du jour est Gaspard MILLARY, oncle maternel de Jean BEAUNEZ. Gaspard a vraisemblablement eu une place très importante dans la vie de son neveu.
Gaspard est né vers 1745 dans le Morvan. En 1776, 12 ans avant la naissance de Jean, il est désigné parrain d’Angélique MECHIN, née à Saint-Bouize à plus de cent kilomètres du Morvan, à proximité du village d’Herry. On apprend qu’il y est domestique. Il est ensuite parrain de deux enfants à Herry, en 1784 et 1787. Il devait donc être bien intégré dans cette commune.
Nous le retrouvons ensuite en 1809 pour le premier mariage de Jean BEAUNEZ avec Catherine BALLAND. Il y est témoin, alors âgé de 64 ans et manœuvre à Herry.
J’imagine que la venue de Jean à Herry, si loin de son village d’origine, ne peut pas être un hasard, et Gaspard l’a sans doute incité à s’y installer.
Gaspard sera ensuite témoin des naissances de Françoise et Jeanne BEAUNEZ.
Il décède le 7 avril 1824 au Chêne d’Herry. On ne mentionne aucune épouse sur l’acte (mais les témoins n’ont pas non plus réussi à donner le nom de ses parents, ni même son âge exact).
Je me suis souvent demandée si la relation entre Jean et Gaspard aurait pu être plus qu’une simple relation oncle / neveu… ce qui m’a été confirmé récemment, au détour d’un acte notarié.
En 1859, Jean BEAUNEZ prépare sa succession. Pour répartir l’héritage plus facilement entre ses enfants, il cherche à vendre des biens. Le notaire précise alors dans le cahier des charges de la vente, pour chaque « immeuble », quelle est sa provenance. Pour les terres formant les sixième et septième lots on y apprend que Jean fut légataire universel de Gaspard MILLARY. Fait confirmé dans un acte de vente que j’ai retrouvé tout récemment, datant de 1849 et portant sur 30 ares de terres.
Extrait du cahier de charges, Minutes de Louis COURSIER – Étude d’Herry – AD18 – 1859 E/23766 On y apprend que Gaspard se rendit de l’autre côté de la Loire chez Maître CHARLET pour rédiger son testament le 29 juin 1820, à Pouilly-sur-Loire (Nièvre). Ce testament est sans doute ma seule chance d’en savoir plus sur la relation entre Gaspard et Jean BEAUNEZ ?
Ni une ni deux, j’envoie une demande au fil d’Ariane, traitée très rapidement. Hélas ! Maître CHARLET n’est pas resté à Pouilly-sur-Loire… Il s’est ensuite installé à Saint-Saulges (toujours dans la Nièvre). Et si les minutes rédigées à Saint-Saulges ont bien été versées, aucune trace des minutes de son passage à Pouilly.
Quelle déception… Savoir que cet acte a pourtant existé…
Registre paroissial - Saint-Bouize - AD18 : 1761-1792 3E 1068 Registre paroissial - Herry - AD18 : 1761-1794 3E 0950 Acte de décès - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 2278 Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : acte de vente, 27 octobre-31 décembre 1849 E/23735 Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : cahier de charges, avril-août 1859 E/23766
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F… Fratrie
Après avoir rencontré Jean et ses trois épouses, je vous propose de revenir aujourd’hui sur la vie d’une partie des dix-sept enfants de cette grande fratrie.
- Les enfants du premier mariage de Jean avec Catherine BALLAND
Dans cette fratrie nous retrouvons tout d’abord Françoise et Jeanne, nées à un an et demi d’écart.
Françoise a épousé à vingt ans Étienne SAUTEREAU qui sera journalier et manoeuvre. Je leur ai trouvé sept enfants, dont les métiers varieront entre domestique, journalier, manoeuvre, ainsi qu’un vigneron. Françoise décède à l’âge de 53 ans au Chêne d’Herry.
Jeanne a épousé à 21 ans Jean-Baptiste DUBOIS. J’avoue ne pas en savoir beaucoup plus, car je n’ai pas cherché ses enfants. Elle décède à l’âge de 63 ans à l’Usage d’Herry.
La fratrie est ensuite décimée avec les décès en bas âge de Magdelaine (1 mois), Jean-Baptiste (5 ans), Pierre (4 ans) et Étienne (2 ans).
Les deux frères suivants auront leur propre article un peu plus tard : Cyprien et Jacques.
Le dernier fils est Jean. Ce dernier meurt à 30 ans après une courte vie de journalier. Il aura eu le temps d’épouser Marie PETIT quatre ans avant son décès ; il aura eu au moins deux enfants de ce mariage, dont une petite Rosalie qui ne vécut que 6 mois. Peut-être la filleule de ma Rosalie ? Sa femme Marie ne se remariera pas, et décèdera à 86 ans après 55 ans de veuvage !
- Les filles du second mariage de Jean avec Jeanne DUSSAULT
Deux sœurs sont nées de cette union.
Marie Jeanne, qui a épousé Nicolas DUSSAULT, journalier, et avec lequel elle aura au moins neuf enfants. Elle décède à l’Usage d’Herry à l’âge de 66 ans.
Jeanne « Louise » a épousé Antoine LEFAUX à l’âge de 18 ans. Je n’ai pas cherché ses enfants ; je sais qu’elle a vécu 70 ans avant de s’éteindre aux Réglins, hameau d’Herry.
- Les enfants du dernier mariage de Jean avec Marie CANDRET
François, qui es décédé jeune mais pour lequel je ne retrouve pas l’acte de décès.
Rosalie, dont nous reparlerons par la suite.
Catherine, décédée à 18 ans et qui n’aura donc d’autres héritiers que ses frères et soeurs.
Constance, décédée à 9 ans.
Et enfin Marie Louise et Théodore, dont nous reparlerons par la suite, car ils ont eu une relation particulière avec leur sœur Rosalie.
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E… Elle laisse après son décès
Nous n’en avons pas encore tout à fait terminé avec Marie CANDRET…
Le lundi 3 janvier 1859, Maître COURSIER se rend chez Jean BEAUNEZ. François DUSSAULT, le beau-frère de Marie qui était présent à la signature de son contrat de mariage, de son acte de mariage et de son acte de décès, est également venu depuis l’Usage d’Herry. A cette occasion on apprend qu’il est subrogé tuteur de ses neveu et nièces, suite à une délibération d’un conseil de famille du 26 décembre dernier. Jean reste le tuteur légal de ses enfants.
Il vient sans doute s’assurer que l’inventaire après décès se déroulera dans de bonnes conditions et que les enfants ne seront pas lésés pour leur futur héritage.
L’inventaire peut commencer ! Voici tout ce que nous trouvons…
Petit aparté, j’ai rapidement comparé cet inventaire ave celui après le décès de Jeanne DUSSAULT. J’ai noté que dans celui-ci il n’y a plus beaucoup d’outils servant au travail de la vigne (il y avait des hottes à vendange précédemment), il n’y également plus de ruches et moins d’animaux. Peut-être que Jean vu son âge ne pouvait plus autant travailler ?
Vient ensuite l’analyse des papiers et la liste des créances et des dettes. Voici un petit extrait de ce que doit payer la communauté :
- Pour le sieur COQUERET, sabotier : 10 francs
- Pour les frais de séquestre et de liturgie par la fabrique de Herry : 16 francs (la fabrique est une communauté paroissiale qui gère les fonds)
- Pour le sieur BOÎTARD, menuisier : 37 francs
- Pour le sieur RAFFESTIN, fossoyeur : 3,50 francs
J’y retrouve une dette qui concerne l’un des enfants de Jean… mais je vous en parlerai plus tard ! Tout comme le fait qu’au même moment, Jean s’active pour trouver un époux à Rosalie…
Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : inventaire après décès, 1859 E/23765
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D… Dernier mariage avec Marie CANDRET
Près de trois saisons ont passé depuis le décès de sa deuxième femme. Nous retrouvons Jean le 20 mai 1838 chez Maître COURSIER à Herry. Il est accompagné de François BEAUNEZ, son frère venu spécialement du hameau de Beaunez (oui, oui ça ne s’invente pas) à Préporché dans le Morvan. Ses deux gendres l’accompagnent également : Jean DUBOIS qui a épousé (Je)Anne et Étienne SAUTEREAU qui a épousé Françoise.
La future mariée Marie CANDRET, car oui il est de nouveau question de mariage, est accompagnée de son père Charles et de son beau-frère François DUSSAULT, un collatéral ile me semble de la seconde femme de Jean BEAUNEZ. Marie vit alors chez son père à la Sarrée, un hameau proche du Chêne (ou Enchesne selon les époques).
Une chose doit sauter aux yeux de tous ceux qui sont réunis : l’écart d’âge ! Jean est alors âgé de 49 ans, et Marie de 19 ans seulement. Mon aïeule, car je descend de ce couple, est de trente ans sa cadette.
Jean apporte à la communauté ses biens mobiliers dont l’estimation n’est pas encore réalisée, car la liquidation de la communauté n’a pas encore eu lieu.
Marie apporte quatre draps (24 francs), un buffet en bois (28 francs) et la somme de 39 francs qui lui est due… par Jean BEAUNEZ lui-même car Marie est alors domestique chez lui ! Ce qui nous fait un total de 91 francs, soit 300 francs de moins que la précédente femme de Jean. Ce dernier apporte enfin des terres pour 2 650 francs.
La dot de la mariée m’ayant appris que mon aïeule fut domestique de son futur époux ! Deux jours plus tard, le 22 mai à neuf heures du matin, le mariage est célébré. Nous apprenons que François, frère de Jean, est présent pour le mariage et a donc dû rester après la signature du contrat. Le père de Marie est tailleur d’habits, ce qui n’avait pas été précisé précédemment. Du côté de la mariée, les témoins sont deux beau-frères : François DUSSAULT, journalier à la Sarrée, et Hilaire Frédéric CRETE, maréchal au même hameau.
Le bal des naissances reprend à nouveau :
- 1840 : François
- 1841 : Rosalie (que nous découvrons enfin)
- 1844 : Catherine
- 1846 : Constance (+ 1856)
- 1849 : Marie « Louise »
- 1852 : Théodore
Théodore sera le dernier enfant de Jean, alors âgé de 63 ans ; 42 ans séparent Françoise BEAUNEZ, fille aînée de Jean, de son demi-frère Théodore. Il aurait presque pu être son petit fils.
Lors du recensement de 1856, leur foyer est composé de : Marie (36 ans), Jean qui est dorénavant désigné comme propriétaire (70 ans), leurs enfants Rosalie (15 ans), Catherine (12 ans), Louise (7 ans), Théodore (4 ans), ainsi que Jacques (33 ans) issu du premier mariage de Jean.
La famille BEAUNEZ-CANDRET lors du recensement de 1856. Le 8 décembre 1858, Jean se retrouve veuf une troisième fois ; son plus jeune enfant est âgé de 6 ans. Marie est décédée au Chêne d’Herry à l’âge de 39 ans. Une vraie malédiction pour les femmes de Jean, dont deux sont décédées à 39 ans et 42 ans pour sa seconde épouse.
Les déclarants de ce décès sont Cyprien BEAUNEZ, beau-fils de Marie (son cadet de quatre ans seulement), ainsi que François DUSSAULT son beau-frère.
Actes de naissance - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 227 ; 1843-1852 3E 2279. Acte de mariage - Herry - AD18 : 1823-18422 3E 2277. Actes de décès - Herry - AD18 : 1843-1852 3E 2279 ; 1853-1862 3E 3706. Recensement - Herry - AD18 : 1856 27J 0082. Minutes de Jean-Baptiste COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : contrat de mariage, 1838 E/23722
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C.. C’est au tour de Jeanne DUSSAULT d’épouser Jean
Nous nous retrouvons le 23 avril 1825 chez Maître COURSIER, notaire à Herry, soit une année après le décès de Catherine BALLAND. Jean, maintenant âgé de 30 ans, passe un contrat de mariage avec Jeanne DUSSAULT, de trois ans sa cadette.
Si je n’ai pas eu le temps de chercher ce contrat, il est néanmoins mentionné dans l’inventaire après décès de Jeanne ainsi que dans la liquidation de leur communauté. Je sais donc que le régime qu’ils ont choisi est celui de la communauté de biens réduite aux acquêts. Jeanne apporte en dot un lit et son traversin en plumes (56 francs), une commode en bois fruitier (36 francs) et de la somme de 300 francs.
Trois jours plus tard, le 26 avril à sept heures du matin, leur union est célébrée.
Un commerce tenu par un cousin ? Un descendant ? Cette fois-ci les parents de Jean n’ont pas fait le déplacement, mais ils ont donné leur consentement par procuration rédigée chez un notaire de Moulins-Engilbert le 25 avril, soit la veille du mariage.
De cette ouvelle union, Jean aura deux filles :
- 1826 : Marie Jeanne
- 1829 : Jeanne « Louise »
Jeanne DUSSAULT n’aura pas d’autres enfants. Elle décède le 24 septembre 1836 à Herry à l’âge de 42 ans.
Le premier recensement disponible pour la commune de Herry date justement de 1836. Le foyer est alors composé de : Jeanne toujours en vie, Jean, manoeuvre, ses fils issus de son premier mariage Cyprien (16 ans), Jacques (14 ans), Jean (12 ans) et enfin Marie (10 ans) et Louise (6 ans).
En 1836, Françoise et Jeanne les deux filles aînées de Jean se sont déjà mariées et ont quitté le nid familial.
La famille BEAUNEZ – DUSSAULT lors du recensement de 1836 Cet article a commencé avec Maître COURSIER, c’est lui qui va le clore. Le 22 mai 1837 il se rend au hameau d’Enchesne d’Herry pour effectuer l’inventaire après le décès de Jeanne. Il est assisté de Daniel DUSSAULT, frère de cette dernière. Daniel n’est pas là par hasard : au terme d’un conseil se famille qui s’est tenu le 1er mars précédent, il fut désigné subrogé tuteur de ses deux nièces, leur père restant tuteur légal.
Entre parenthèse, Daniel DUSSAULT est noté meunier au hameau de Chalivoy. J’ai vu des cartes postales d’un château dans ce hameau, mais pas de trace d’un moulin ! Nous retrouverons Daniel dans la toute fin du challenge, pour une autre circonstance.
Si j’ai bien l’inventaire en ma possession, je n’ai pas encore eu le temps de le transcrire entièrement… Quelques morceaux choisis pour imaginer la vie de Jeanne juste avant son décès : on retrouve lors de l’inventaire 2,5 mètres de coton, 3 mètres de coton blanc, un moulin à passer la farine, 25 mètres de toile de ménage, 2 vaches dont une avec son veau, 4 ânes, 6 poules, 5 ruches…
Nous avons rencontré aujourd’hui Marie et Louise… mais toujours pas de trace de Rosalie ? Rendez-vous demain.
Actes de naissance - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 2276. Acte de mariage - Herry - AD18 : 1823-18422 3E 2277. Acte de décès - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 2278. Recensement - Herry - AD18 : 1836 27J 0008. Minutes de Jean-Baptiste COURSIER - Etude d'Herry - AD18 : inventaire après décès, 1837 E/23721 ; liquidation de la communauté BEAUNEZ-DUSSAULT, 1849 E/23733
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B… BALLAND Catherine, première femme de Jean
Nous sommes le 2 août 1809. Nous retrouvons Jean BEAUNEZ, jeune homme de 20 ans, vivant en la commune d’Herry. Il est fils mineur de Jean BEAUNEZ et Jeanne MILIARY qui sont venus pour l’occasion. Ils ne sont pas originaires d’ici mais de Préporché, dans le Morvan, à une centaine de kilomètres de là.
Jean épouse Catherine BALLAND, fille d’une famille de manoeuvres de la région, âgée de 24 ans. Ses parents Pierre BALLAND et Catherine LAPORTE sont présents, et consentants.
Du côté de Jean, le premier témoin est Gaspard MILIARY, son oncle de 64 ans, manœuvre ici même à Herry, et Jean SAUDON, 40 ans un ami laboureur.
Voilà qui scelle ce mariage ! Une chose est certaine, il sera consommé le soir même…
En effet le 2 mai 1810 naît leur première fille, neuf mois tout juste après le mariage. Jean, alors manœuvre, déclare la naissance. Ce n’est que le début d’une longue liste d’enfants.
- 1810 : Françoise
- 1812 : Jeanne
- 1813 : Magdelaine (+ 1813)
- 1814 : Jean Baptiste (+1820)
- 1816 : Pierre (Jean n’est pas là pour déclarer) (+1821)
- 1818 : Étienne (+1821)
- 1820 : Cyprien
- 1822 : Jacques
- 1824 : Jean
Les années 1820 et 1821 auront été funestes pour la fratrie, avec la mort de trois enfants ; Étienne décède le 22 mai 1821 et Pierre le 25 mai 1821. Des dates trop proches pour être une simple coïncidence ?
Quoi qu’il en soit ces grossesses à répétition auront sans doute eu raison de Catherine BALLAND qui décède le 24 avril 1824 au Chêne d’Herry, un mois après la naissance de Jean, leur denier né. Elle était alors âgé de 39 ans. Deux hommes du bourg sont témoins lors de la déclaration du décès, Jacques VIOLETTE et Charles JOULIN, âgés de 55 et 56 ans.
Jean se retrouve donc seul avec cinq enfants, âgés de 14 ans à un mois…
Mais ? Nous n’avons pas vu Rosalie dans la liste des prénoms… Poursuivons notre voyage dans le temps.
Actes de naissance - Herry - AD18 : 1802-1812 3E2002 ; 1813-1822 3E 2005 ; 1823-1842 3E 2276. Acte de mariage - Herry - AD18 : 1801-1822 3E2003. Actes de décès - Herry - AD18 : 1813-1822 3E2006 ; 1823-1842 3E 2278.
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A… A la rencontre de Jean et Rosalie BEAUNEZ
Pour ce premier jour du Challenge AZ, je vous propose un article introductif sur la famille que vous allez suivre jusqu’à la lettre Z. Dans la continuité du mois sur Louis LINARD, ce challenge va mettre en lumière sa femme Rosalie et le père de cette dernière, Jean BEAUNEZ.
Si j’ai choisi cette branche, c’est que j’ai énormément d’informations à traiter, et que j’ai eu envie d’utiliser ce challenge pour tout remettre en forme.
A l’heure où je vous parle, j’ai en ma possession :
- trente-quatre actes notariés
- une dizaine de coupures de journaux
- plus de cent-trente actes paroissiaux et d’état-civil pour reconstituer les fratries
Nous resterons principalement dans le Berry, à Herry et les communes aux alentours, mais voyagerons aussi dans le Morvan, à Châlons-sur-Saone…
C’est parti pour l’histoire de la famille BEAUNEZ !
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Il y a 200 ans, la naissance de Joséphine Adélaïde CARTONNET
Le lundi 18 septembre 1820 à une heure du matin naît Joséphine Adélaïde CARTONNET en la commune de Barlieu. Son père Louis Pierre vient déclarer la naissance le jour même à 17h, sans doute après sa journée de travail car il est manœuvre. Sa mère est Françoise PERROT ; ses parents se sont mariés six ans auparavant et Françoise a donné naissance à deux filles : Marie Françoise née neuf mois tout pile après leur mariage, puis Louise Eugénie en 1817.
Louis Pierre CARTONNET est originaire du département limitrophe, le Loiret, plus exactement de Châtillon-sur-Loire. Il connaîtra la progression « classique » de son statut social au fur et à mesure des actes : domestique, manœuvre, laboureur, propriétaire, et enfin rentier.
Fait étonnant, bien que la révolution française soit passée par là, les témoins présents pour la naissance de Joséphine Adélaïde sont les marguilliers de la commune, et le parrain et la marraine sont cités dans l’acte. Peut-être que finalement la déclaration a été faite après la baptême ?
Barlieu au Sud-Ouest, Châtillon sur Loire au bord de la Loire au Nord-est. Source : carte de Cassini. Joséphine Adélaïde est la sosa 63 de mon mari. Elle épousera en 1851 Pierre Isidore MIGEON, toujours à Barlieu. Elle décèdera dans cette même commune à l’âge de 49 ans, après avoir eu sept enfants.
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Il y a 200 ans… le mariage de Thérèse FOURNETTE et Jean Baptiste VILLEQUENAUX
Nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire du mariage de Thérèse FOURNETTE et Jean Baptiste VIlLEQUENAUX, ancêtres de mon mari. Ces deux patronymes ont d’ailleurs une orthographe assez variable : VILLEQUENAUX/D/LT et FORNET / FOURNETTE.
Les deux familles se retrouvent en l’église d’Ennordres le mardi 4 juillet 1820 à 9 heures du matin. Les deux époux sont âgés d’environ 22 ans.
Thérèse est originaire de cette commune, elle est née au hameau des Bonnins, fille de Pierre FORNET et Solange RUELLE, laboureurs. Elle n’est accompagnée que de sa mère, son père est décédé depuis 16 ans déjà ; il faut dire qu’il s’est marié à l’âge de 43 ans, et qu’elle est née 18 ans après le mariage de ses parents ! Les témoins de son côté sont Pierre FORNET, son frère laboureur de 34 ans, et Louis RIDET, son beau-frère âgé de 42 ans et marié à sa sœur Solange.
Jean Baptiste est également accompagné de sa mère, Marie PREVOST. Son père Jean Louis est décédé 17 ans auparavant, alors que Jean Baptiste n’était âgé que de 6 ans. Ses parents furent également laboureurs, mais originaires de la commune de la Chapelotte. Jean Baptiste est accompagné de son frère Louis, laboureur de 34 ans, et François DUC, son beau-frère âgé de 31 ans marié à Catherine.