Vieux métiers
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Mine bleue, la vie autour des ardoises
Les jours fériés du mois de mai ont cet avantage de nous laisser le temps de découvrir le patrimoine. Nous en avons profité pour visiter en famille le site de la mine bleue. Pour cela direction le Maine-et-Loire où l’extraction d’ardoise était une spécificité du bassin d’Angers.
Sur ce site de l’ancienne ardoisière de de la Gatelière, il est possible de descendre à 126m de profondeur et déambuler dans les galeries et chambres. La dure vie des mineurs est présentée : 830 marches à descendre en 30 minutes … et à remonter en 1h30 ! Bien entendu ces heures n’étaient pas payées. Les enfants n’étaient pas en reste, et descendaient comme apprentis dès 14 ans. Durant les 20 ans d’exploitation il n’y eut qu’un seul mort à cause d’éboulement, mais de nombreuses maladies liées aux poussières (schistose) ou au bruit affectaient les mineurs.
A la surface est présenté le métier de fendeur : les techniques ainsi que l’histoire.
Et pour joindre l’utile à l’agréable, une dégustation de la version « édulcorée » de la boisson des mineurs « le postillon », qui a l’époque titrait tout de même 60°.Ce site n’est resté ouvert que de 1916 à 1936 : la faute au propriétaire, une banque ayant subit le premier krach boursier et à une ardoise de qualité moyenne.
Bref, un bel effort de conservation et un site que je recommande !Sites
– patrimoine minier, page sur les ardoisières du Nord-Ouest
– histoire des ardoisières -
Fête du travail … mais quel travail ?
En ce jour de fête du travail, je souhaite rendre hommage aux professions des mes aïeux. Leurs conditions de vie, et de travail, étaient sans nul doute bien moins bonnes que les nôtres. Une page recense leurs métiers, mais je veux aller un peu plus loin que cette simple liste. Je ne parle ici que des métiers des hommes, un billet précédent étant consacré aux femmes.
Des vignes …
Sans grande surprise, la majorité de mes ancêtres étaient vignerons. Ils représentent près de 40% des professions indiquées. Attention toutefois aux biais, car mes branches les plus complètes sont aussi celles de vignerons. Ces ancêtres étaient majoritairement originaires de Sury-en-Vaux, Verdigny, mais plus généralement de tout le Sancerrois.… aux champs
Viennent ensuite les laboureurs, et en 4ème position les cultivateurs. Ces deux métiers réunis représentent un quart des métiers mentionnés.Un autre groupe important est celui des « petites mains » avec en premier lieu les manoeuvres, également les journaliers mais aussi les domestiques. Ils représentent à peu près un métier sur 6 renseigné. Il est intéressant d’observer qu’un nombre important de ‘manoeuvres » ne le restent pas toute leur vie.
Une multitude d’autres professions
Tout cela mis bout à bout, il ne reste plus beaucoup de place pour les autres métiers car ces trois grands groupes représentent les 4/5 des métiers. J’ai pourtant recensé 27 autres métiers différents !
La plupart sont des petits métiers des campagnes, pouvant compléter ou non la vie de vigneron ou de cultivateur : sabotier, « propriétaire », meunier, tonnelier, cordier, bourrelier.
Je retrouve également quelques professions liées à la forêt : fendeur, charbonnier, garde forestier, bucheron.
Divers artisans : boucher, charpentier, drapier, marchand, pannetier, tailleur d’habits, tuillier …
Et quelques métiers plus « prestigieux » comme notaire ou procureur. -
Profession de femme
Voici de nouveau un article sur les femmes, journée de la femme oblige. Cette fois je me suis penchée sur la profession des femmes de mon arbre.
Leur profession n’est pas toujours indiquée dans les registres. J’ai ainsi pu calculer que la profession des hommes est renseigné 2,4 fois plus souvent que celle des femmes.Voici le classement décroissant des métiers de mes ancêtres :
- Ménagère 41
- Vigneronne 29
- Manœuvre, journalière 10
- Couturière 5
- Domestique 3
mais aussi meunière, mendiante, cultivatrice, jardinière, bucheronne.
La profession n°1 des femmes reste bien celle de ménagère. Bien qu’il soit difficile de savoir ce qui se cache derrière ce terme. Femme au foyer ? Mais aussi certainement s’occuper de la basse-cour, voire plus.
Région viticole oblige, de nombreuses femmes sont notées vigneronnes. -
Meunier sur la Belaine
J’ai dans mes ascendants plusieurs meuniers. Mais il n’est pas toujours précisé dans les actes le lieu précis du moulin ; il faudrait dépouiller les recensements, les archives de notaire ou faire des recherches dans le cadastre. Ce n’est qu’à l’état de projet pour l’instant
Heureusement on peut parfois tomber sur ces informations qui permettent de pousser les investigations un peu plus loin. Ainsi mon ancêtre François THOMAS (1776-1817) aurait été meunier à Moulin Alix, sur la commune de Sury-en-Vaux. Renseignement pris, ce moulin se trouve sur la Belaine.
La commune de Sury-en-Vaux était plutôt bien pourvue en moulins : moulins à vent sur les collines ou à eau dans le creux des vallons. La Belaine n’est qu’un ruisseau prenant sa source au sud du Petit Chaudenay à Ménetou-Râtel. Il traverse ensuite Sury-en-Vaux, longe le bois de Charnes puis traverse Bannay avant de rejoindre le Ru et le lit de la Loire. Ce ruisseau aurait alimenté jusqu’à huit moulins, aujourd’hui presque tous disparus, ou réhabilités.Un internaute a étudié l’historique des noms de ruisseaux dans notre région, voici ce qu’il a pu trouver sur la Belaine :
Riparia de Siagacoin in Vallibus, La rivière de Baillene, Ripparia de Vellene, Baillene, Bellennes, La rivière de Vallenes, La Veleyne, Rivière de la Vellaine, La rivière de Bellennes, La rivière de Belaines, La rivière de Ballaine, Vellaine, la rivière de Belaine, Ruisseau de Belaine
Ceci est un condensé : plus d’informations sur le site ici.
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Le métier de cordier
Dans mon arbre je ne compte plus le nombre de laboureurs, cultivateurs, vignerons ou manœuvres. C’est pourquoi tout autre métier attire mon attention. C’est le cas de Pierre HABERT (1674-1744) cordier à Sancerre, fils de Pierre HABERT, drapier. Tous deux sont mes ancêtres.
Première remarque : on dit bien cordier et non pas cordelier, nom que prirent les franciscains en France (sur leur robe on trouve une « corde liée »).J’ai eut la chance de voir un aperçu de ce métier lors d’une visite au château de Guédelon. Ce métier était répandu dans les zones maritimes car les métiers de la mer nécessitent de nombreuses cordes. Dans notre région, les cordes servaient surtout aux paysans et à quelques autres métiers comme les charpentiers.
Dans le Berry, le matériau pour fabriquer les cordes étaient le chanvre qui a été cultivé jusqu’en 1920.
Voici la description de la culture que j’avais trouvé sur le site Berry Passion (MAJ site inaccessible en 2021) :La graine de chanvre, le « chènevis », était semée à la volée, fin Avril ou début Mai. Vers le milieu de l’été… pouvait commencer l’arrachage des pieds… Les pieds femelles étaient passés à travers les dents d’un « érussoir », sorte de gros peine de fer qui se destinait à récupérer la semence pour l’année suivante. Le reste de la récolte était mis en bottes, était porté généralement dans des fosses, ou dans des « boires » à l’eau stagnante, pour ce qui est nommé « rouissage ».
Les cordiers ne cultivaient pas eux-même tout le chanvre dont ils avaient besoin. Ils étaient plutôt « prestataires de service » : on leur apportait le matériau, ils donnaient la corde en retour, moyennant salaire.
La technique en elle-même comporte trois étapes :– le peignage des fibres à l’aide d’un séran. Le séran est une sorte de grande brosse avec des pics métalliques. Cela permet de nettoyer le chanvre et séparer les fibres.
– le filage : le cordier dévide le fil de chanvre.
– le câblage, dernière étape. On réunit plusieurs fils par torsion pour obtenir un toron. Enfin, plusieurs torons permettront de produire une corde.Sources : Sur internet : Métiers d'autrefois, vieux métiers. Nos ancêtres vies & métiers n°2, page 15.