Mes ancêtres
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Le destin de deux ancêtres vignerons décédés en avril 1824
J’ai profité de mes vacances pour explorer deux anniversaires généalogiques mis de côté au printemps dernier. Cette fois-ci, ce sont des communes du Sancerrois, moins souvent citées dans mes recherches, qui sont à l’honneur. Mes deux ancêtres, décédés en avril 1824, appartiennent aux branches paternelle et maternelle de ma maman.
Sylvain ROY, vigneron à Sens-Beaujeu
Sylvain ROY est né en juin 1757 en la commune de Sens-Beaujeu (Cher). Baptisé le 16 juin, il a pour parrain son cousin Sylvain CHARLON, qui lui a probablement donné son prénom, et pour marraine Jeanne GIRAULT, dont aucun lien de parenté n’est mentionné dans l’acte.
Issu d’une famille de vignerons, il commence probablement à travailler la terre dès son plus jeune âge. Au fil des actes, il est successivement désigné comme manœuvre, laboureur, puis vigneron. Le 9 février 1779, à l’âge de 21 ans, il épouse Françoise VATTAN dans la commune voisine de Ménetou-Râtel. Ils sont tous deux âgés de 21 ans. De cette union naîtront au moins huit enfants, dont mon ancêtre Marguerite ROY.
Habitant au hameau de Chezal Riffé, proche du bourg de Sens-Beaujeu, Sylvain a sans doute vécu les événements de « la petite Vendée Sancerroise« . A l’instar des guerres de Vendée, dans un contexte de tensions révolutionnaires, des résistants royalistes (les blancs) affrontèrent les troupes républicaines (les bleus) en 1796 (germinal an IV). Plusieurs centaines de blancs stationnaient sur la place du bourg de Sens-Beaujeu lorsqu’au petit matin des combats éclatèrent, occasionnant de nombreux décès. C’est l’année suivante que naquit mon aïeule Marguerite.
Sylvain décède le 11 avril 1824, toujours au hameau de Chezal Riffé où il aura passé une grande partie de sa vie. Son décès est déclaré par deux de ses fils : Philippe, âgé de 35 ans, et Claude, 22 ans, résidant au lieu-dit « Les Deux Moulins ».
Guillaume BOURGEOIS, vigneron à Ménétréol-sous-Sancerre
Nous quittons Sens-Beaujeu pour rejoindre Saint-Satur (Cher), à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau. Guillaume BOURGEOIS y fut baptisé le 28 novembre 1780. Son père François était tailleur d’habits, une profession que n’exercera pas Guillaume,ce dernier se tournant vers la vigne.
Il épouse Geneviève Eugénie BRANGER le 4 floréal an XI à Ménétréol-sous-Sancerre. Elle-même est issue d’une famille de vignerons. Je leur ai trouvé sept enfants, mais l’histoire de leur dernière fille, Rosalie, est intrigante.
En effet Guillaume décède le 27 avril 1824 à Ménétréol-sous-Sancerre, à l’âge de 43 ans. Cependant, en septembre 1825, la petite Rosalie décède, âgée de 6 mois dans le registre. Une naissance après le décès du père, c’est une situation déjà rencontrée dans mon arbre. Mais si l’officier d’état civil n’a pas fait d’erreur, la grossesse aurait duré 11 mois. Car fait étrange, aucune trace de l’acte de naissance de la petite Rosalie.
Me voici à jour de mes anniversaires généalogiques, à bientôt pour le prochain !
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Cuir, une matière à fleur de peau [Exposition]
Comme chaque année, j’ai eu le plaisir de visiter l’exposition temporaire proposée par l’Écomusée du Pays de Rennes. Cette fois-ci, le thème choisi résonnait particulièrement avec mes recherches généalogiques : la découverte du cuir, de l’animal aux objets réalisés avec cette matière. Bien que le cuir ne soit pas présent dans mon arbre, des ancêtres de mon mari furent tanneurs à Boisbelle (Henrichemont, 18). J’avais d’ailleurs évoqué ce sujet dans l’article sur Marie Joséphine GRANGER.
Le processus du tannage
Le tannage est un processus complexe comportant une succession d’étapes réalisées au sein de la tannerie. Grâce à cette exposition, j’ai pu mieux comprendre les diverses cartes postales que j’ai réunies sur les tanneries de Boisbelle.
- Le reverdissage : étape de nettoyage des peaux, se faisant d’abord sur des piquets au milieu des rivières, puis dans des foulons de bois à partir de la moitié du XIXe siècle.
- L’épilage : les peaux passaient dans des bains de chaux de plus en plus concentrés, ce qui attaquait le bulbe pileux. Après rinçage, elles étaient ébourrées avec un couteau spécifique ; un autre outil servait à extraire l’eau chargée de chaux.
- L’écharnage : cette étape consistait à éliminer les morceaux de chair et de graisse encore attachés à la face interne de la peau. Cette opération était délicate pour éviter de trouer la peau ou enlever trop de matière.
- Le gonflement des peaux : réalisé dans des bains acides fabriqués à partir d’écorces déjà utilisés pour le tannage, cette étape préparait la peau pour favoriser la pénétration des tannins.
- Le tannage : l’ultime étape de préparation de la peau en cuir. Elles étaient déposées dans des fosses et laissées plusieurs mois au contact d’écorces de chêne broyées finement (le tan). Une fois les opérations terminées, les restes d’écorces « la tannée » étaient enfin conservés en galettes pour en faire des combustibles.
- Le corroyage : séchage des cuirs, qui était réalité dans des greniers (corroiries) aux volets inclinables pour les protéger du soleil, ce qui pourrait les noircir. Le cuir était très dur après cette étape ; il était généralement assoupli, sauf pour les semelles de chaussures où il était battu pour les rendre plus fermes.
- Le finissage : application de matières grasses pour assouplir le cuir (suif, huiles végétales et minérales ou de poisson). On apposait parfois la marque d’un tampon sur une des faces.
Paiement au poids ou à la surface ?
Les tanneurs achetaient les peaux au poids et revendaient le cuir au mètre carré, entraînant des conflits avec les bouchers qui laissaient souvent des parties inutiles (crottes, mamelles, museau) sur les peaux fraîches. Le tanneur, lui, cherchait à étirer au maximum la surface des cuirs.
D’autres informations autour du cuir
D’autres métiers étaient liés à la fabrication du cuir. Comme nous l’avons vu, le processus de tannage nécessitait de grandes quantités d’écorces ; ainsi le métier d’écorceur était-il intimement lié à la production du cuir.
De nombreux documents étaient présentés dans l’exposition, en provenance des archives d’Ille-et-Vilaine, du musée de Bretagne… Nous avons également été impressionnés par la statue de Saint-Barthelemy du XVIe siècle venant de Cléguérec. L’apôtre y est représenté portant la dépouille de sa peau puisqu’il fut écorché vif.
L’exposition portait également sur les tanneries de Rennes, présentait différents objets réalisés en cuir : pour tout découvrir, je vous invite à vous y rendre !
Pour vous rendre à l’exposition
L’exposition se tient du 24 novembre 2023 au 1er septembre 2024 aux horaires d’ouverture de l’établissement. L’entrée est gratuite jusqu’à 26 ans, le plein tarif est de 4 €. Pour en savoir plus, le site de l’exposition est disponible ici.
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Noyé dans la Loire
Il y a maintenant onze ans, j’avais publié un article sur la Loire et ses dangers. Je relatais la noyade d’un collatéral, François BLONDEAU. A l’époque je n’avais eu accès qu’à la transcription de l’acte, et le temps passant je ne m’étais pas préoccupée de chercher l’original ; c’est chose faite ci-dessous !
Le cinq août 1756 un corps est retrouvé par un marinier à Saint-Thibault, le port de la commune de Saint-Satur (18). Le rapprochement est rapidement fait avec la disparition de François BLONDEAU huit mois auparavant : ce dernier s’était noyé le 19 décembre alors qu’il revenait de Saint-Thibault avec une charrette tirée par quatre chevaux. Sans doute suivait-il le cours de la Loire jusqu’à Bannay.
On fit venir son frère aîné Louis BLONDEAU et ses beau-frères Jean ROZE et Louis DECENSIERE pour reconnaître le corps. Le bailly de Sancerre autorisa donc son inhumation au cimetière de Bannay.
Si François vivait apparemment à Bannay, il était originaire de Sury-en-Vaux où vécurent ses parents, mes ancêtres, Henry BLONDEAU et Marie Jeanne BEAUVOIS. Henry fut laboureur puis marchand. Chose étonnante, dans l’acte de décès on lui prête une nouvelle profession, celle de chauxfournier. Activité qu’il exerçait au hameau des Plessis ; une indication précieuse car je n’avais eu aucune information autre que la commune de résidence jusque là. Du côté de ses beau-frères, Jean ROZE était jardinier à Saint-Bouize, une activité qui devait plutôt d’apparenter à celle de maraîcher. Le patronyme de son autre beau-frère DECENSIERE est bien connu dans le canton, puisque c’est celui du notaire de la commune de Sury-en-Vaux. Lui-même fut procureur fiscal.
Cet article est ma participation au généathème d’avril 2024, fêtant les onze ans du Challenge AZ !
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De Bué à Sury-en-Vaux, le destin de Martin VIMON
Les quatre premiers mois de 2024 sont denses en anniversaires généalogiques. Je vous propose aujourd’hui de revenir sur la vie de Martin VIMON, mon aïeul à la deuxième génération, décédé le 30 mars 1824.
Martin VIMON nait le 9 novembre 1769 à Bué (Cher) de parents vignerons. Son parrain est Jean MOREUX, tonnelier, et sa marraine Radegonde DUCROUX, sans doute une cousine du côté maternel.
Martin n’a que onze ans lorsque sa mère Marguerite FONTAINE décède en 1780. S’il eu sept frères et sœurs, la majorité ne survécu pas à sa première année. De cette fratrie, au décès de leur mère, il ne reste que sa soeur aînée Marie âgée de 21 ans et son frère Paul âgé de 13 ans. Ce qui se passe ensuite dans cette famille est pour moi un grand mystère car, alors que j’imaginais Charles VIMON s’occuper de ses enfants suite à la perte de sa femme, il décède trois ans plus tard … mendiant à Pierrefitte-ès-Bois dans le Loiret à une trentaine de kilomètres de là…
Ce village a une importance toute particulière dans ma généalogie, car c’est là que plusieurs filles mère étaient allées accoucher… et où donc un aïeul était aller mourir sans le sou. Le lieu de tous les secrets…
Quoi qu’il en soit Martin a donc 16 ans lorsque son père décéde. Je ne sais si c’est avant ou après cet évènement, mais il quitte Bué pour aller travailler à Sury-en-Vaux, un autre village qui se situe à environ 8 kilomètres à pieds. Il est « garçon vigneron » chez un vigneron du hameau de la Vallée, où vit Geneviève DOUCET avec ses parents, sa future femme.
Il retourne dans son village d’origine, Bué, le 9 pluviose an VII pour conclure un contrat de mariage chez Maître PINARD. Lui qui est orphelin de père et de mère est accompagné de sa sœur Marie et son époux Pierre BERNON, ainsi que son cousin germain Jean MOREUX.
Geneviève DOUCET est quant à elle accompagnée de ses parents. J’avoue avoir eu un peu de mal à déchiffrer ledit contrat, mais chacun des époux apporte la somme de 175 francs à la communauté. Le préciput est fixé à un lit « garni », des coffres, les habits hardes et le linge du survivant. Il est prévu que dès le mariage célébré les futurs époux iront demeurer à la Vallée chez la mariée où ils formeront une « communauté générale » dont la constitution est rédigée sur plusieurs pages. C’est que la situation est complexe, car les parents de l’épouse, René DOUCET et Catherine FARJOT, formaient déjà une communauté avec Anne DOUCET veuve de Jean GIRAULT, qui se poursuit également.
Les noces sont célébrées le lendemain, le 10 pluviose an VII à Sury-en-Vaux. On y apprend que la mariée n’était pas originaire de Sury-en-Vaux mais de la commune voisine de Ménetou-Râtel, au hameau des Seguins. On y retrouve du côté du marié Jean MOREUX qui l’avait accompagné la veille chez le notaire, ainsi que François CHOLLET un vigneron de Sury-en-Vaux. Du côté de Geneviève les témoins sont son père René et son beau-frère Louis MOREUX demeurant à Verdigny.
Martin suivra le destin qui lui était tout tracé en devenant vigneron. Seules deux filles rejoindront leur foyer : mon aïeule Geneviève née en l’an VIII, et Jeanne née en 1803.
Il décède le 30 mars 1824 à Sury-en-Vaux, au hameau de la Vallée, à l’âge de 54 ans. C’est sa femme Geneviève qui ira déclarer le décès quatre mois plus tard. Ses filles sont les deux seules héritières ; Paul TORTERAT est cité mais pas son autre beau-fils. Il est vraisemblable que Jeanne et Paul vivaient avec Martin et Geneviève.
L’acte de mutation après décès nous apprend que Martin laisse derrière lui :
- Son mobilier estimé à 82,56 francs
- Deux parcelles de vigne : 10 ares 55 centiares aux Chassaignes et une autre de 7 ares 91 centiares dans un lieu-dit dont je n’arrive pas à lire le nom. Le revenu estimé est de 10 francs
- Une terre de 5 ares 28 centiares à la Charlotte, revenu de 1 franc
- Une masure qui a été acquise pendant la communauté estimé moitié à un revenu 2 francs
Cliquer pour afficher l’acte de décès de Martin
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Les épreuves d’Étienne DEZAT
J’ai souhaité un bien triste anniversaire généalogique le quinze mars dernier. J’imagine que c’est le cœur lourd il y a deux cents ans qu’Étienne DEZAT et Marie THOMAS ont vu mourir leur petite Marie âgé de 11 ans. De leurs six enfants, elle est la cinquième à mourir en bas âge ; Marie Rosalie, Victoire et Pierre n’avaient vécu que quelques heures ou quelques jours, François seulement quatre ans. La perte de Marie a dû être d’autant plus difficile qu’Étienne avait déjà perdu son père Jean-Baptiste en début d’année (un anniversaire que j’avais également relaté). Leur famille ne compte plus que le jeune Étienne, alors âgé de 13 ans, en qui ils fondent tous leurs espoirs
Une famille resserrée
Lorsque le malheur frappe encore sa famille avec la perte de Marie, Étienne peut compter sur ses frères Louis, Jean et sur sa petite sœur Anne. Leur sœur aînée Magdeleine qui fut mon aïeule à la neuvième génération les avait quitté bien trop tôt à l’âge de 32 ans, sans doute de suites de couches. La fratrie compta trois autres enfants qui ne vécurent que quelques jours.
Louis est sans doute le frère qui occupe le plus mon temps de recherches, puisqu’il fut meunier au moulin de Panquelaine à Sury-en-Vaux.
Dix ans après Marie, le dernier fils encore en vie d’Étienne et Marie décède en Algérie de maladie alors qu’il y faisait son service militaire… Une histoire qui fera sans aucun doute l’objet d’un article à part entière.
Les héritiers d’Étienne
Lorsqu’Étienne décède en 1848, sept ans après son épouse, il n’a donc aucun héritier direct. Ses héritiers seront donc son frère Jean, qui ira déclarer la succession, et ses neveux : ceux de Marguerite et de Louis.
Acte de décès d’Étienne – Cliquez pour déplier
S’il n’y a pas eu d’inventaire après décès en bonne et due forme, nous avons malgré tout une description assez précise des biens qu’a laissé Étienne. Tout d’abord tout le nécessaire pour la vie quotidienne :
- La garniture du feu (ustensiles de la cheminée)– 5 francs
- Une table – 2 francs
- Une mée (sorte de commode) – 4 francs
- Batterie de cuisine – 6 francs
- Un coffre – 5 francs
- Un lit garni – 70 francs
- Un mauvais lit – 30 francs
- Six draps – 18 francs
- Deux nappes – 3 francs
- Deux jarres – 3 francs
- Une besace – 1 franc
- Une roue et un dévidoir – 3 francs
- Les hardes du défunt – 15 francs
Mais également des objets en rapport avec son métier de vigneron
- Des outils de vigneron – 5 francs
- Une cuve et six futailles – 46 francs
- Quatre hectolitres 48 litres de vin rouge – 30 francs
Du côté des papier, nous apprenons qu’il existe une créance, celle de la « veuve Thuilier » pour 200 francs. En faisant de rapides recherches je n’ai pas trouvé de qui il pouvait s’agir.
Place ensuite aux immeubles. Il y a tout d’abord une grange et une écurie en basse-goutte (zone sous le prolongement du toit) pour un revenu de 6 francs. S’en suit une longue liste de 27 parcelles situées sur la commune de Sury-en-Vaux, se décomposant de la manière suivante :
Extrait du registre de mutations après décès – cliquez pour déplier
Voici donc comment se termina la vie, et la branche, d’Étienne DEZAT. Mais je n’en ai pas terminé avec cette famille, dont vous entendrez parler dans de prochains articles ! Et enfin, malgré l’homonymie, cette branche n’est pas celle qui a donné mon patronyme puisqu’elle se trouve dans mon ascendance maternelle.
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Destins croisés de Jean LAUGERAT et Elisabeth MALLET
Elisabeth MALLET voit le jour le 16 frimaire an X à 11 heures, au village de Montigny (18). Elle est la fille de Marc MALLET, laboureur, et Marie…MALLET. S’il faisait sans doute frais le jour de sa naissance, l’été est bien là sept mois plus tard lorsque nait son futur époux Jean LAUGERAT le 17 messidor an X à Rians, à 2h du matin. Il est le fils de François LAUGERAT, manœuvre, et d’Anne GRASSOREILLE ; sans doute le patronyme le plus étonnant de l’arbre de mes filles !
Le grand jour est arrivé
Le mariage entre Jean et Elisabeth se tient le 4 février 1824 à Rians. Pour notre couple d’origine modeste, il n’y aura pas de contrat de mariage. Les publications précédant l’union ont bien été faites à Rians, mais également à Nohant-en-Goût, une commune assez éloignée où l’un des époux devait sans doute travailler. Il est probable que ce soit Jean, qui est désigné comme domestique sur l’acte de mariage.
Une toute nouvelle famille
Elisabeth et Jean partent alors vivre à Rians, où viendront au monde leurs enfants.
Leur premier enfant naît le 29 novembre 1827 : il s’agit de Catherine, qui est l’aïeule de mon mari (sosa 43). Quatre an plus tard, le 21 mars 1831, Pierre les rejoint. Puis c’est au tour de Marie le 15 octobre 1833, et enfin François le 29 janvier 1837.
Quatre enfants, c’est assez peu pour l’époque ! Si notre famille vécut à Rians, elle déménagea ensuite à Aubinges, où Jean deviendra bûcheron.
Nous y retrouvons Catherine en 1853 pour son mariage avec Claude PIZON. Malgré le fait qu’il soit boiteux de la jambe gauche, il devait avoir d’autres qualités ! Lors du mariage il était tisserand, mais il fut également coquetier.
Puis vient le tour de la deuxième fille de la famille de se marier. Les noces se tiennent à Ménetou-Salon en novembre 1856 ; Marie épouse Claude LENOIR, avec lequel elle ira s’établir à la Chapelotte. Notre couple ne donnera malheureusement pas de petits-enfants à Elisabeth et Jean, car Marie décède moins d’un an après le mariage, en septembre 1857.
Lors du recensement de 1861, seul François vit encore avec ses parents. Mais Pierre ne devait pas vivre très loin, puisqu’il décède à Aubinges le 19 janvier 1862, à l’âge de 30 ans. Son beau-frère Claude PIZON fut d’ailleurs l’un des témoins.
Une période sombre
Viennent ensuite des mois éprouvants pour la famille… Elisabeth décède le 29 mars 1870 à midi, à l’âge de 71 ans. Son fils François, qui est également devenu bûcheron, déclarera le décès. Il était toujours célibataire, vivant chez ses parents. Quelques mois plus tard la guerre franco-allemande éclate. Étant célibataire et en âge de se battre, François rejoindra la garde nationale mobilisée du Cher, le 1er bataillon. Il décède le 6 janvier 1871 au 4 rue de Chappe à Bourges. Aucun indice sur son acte de décès ne permet de savoir si sa mort est liée à la guerre.
Jean ou Nicolas ?
L’acte de décès de Jean ne figure pas dans les registres… ou plutôt l’officier d’état civil pour une raison inconnue l’a nommé Nicolas ! Bien que les parents ne soient pas les mêmes, un déclarant est Claude PIZON et il est bien indiqué veuf d’Elisabeth MALLLET. L’âge correspond … pour moi il s’agit bien de la personne décédée le 30 avril 1885 à 22h, à l’âge de 82 ans. Bien qu’il soit noté rentier dans son acte de décès et dans les tables de successions et d’absence, un certificat d’indigence lui a été accordé.
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Mauvais garçons
Le point de départ de cet article, dont la première version date de 2016, fut la mise en ligne d’une première vague de fiches matricules de 1859 à 1886 par les archives de la Nièvre.
Si mes ancêtres ne sont pas originaires de la Nièvre, ils dépendaient malgré tout le plus souvent du bureau de recrutement de Cosne-sur-Loire. Me voici donc lancée dans la recherche des hommes de mon arbre nés entre 1839 et 1866 dans l’espoir de trouver quelques nouvelles informations sur eux.
J’en arrive à Frédéric GUENEAU, mon sosa 24, dont je savais déjà qu’il était maçon. Je découvre sa description : un homme de 1,64m, cheveux noirs, yeux gris bleu, visage ordinaire.
Il est appelé à activité le 10 novembre 1880 pour le 4ème régiment du Génie où il deviendra 1er canonnier conducteur. Un certificat de bonne conduite lui sera accordé. Jusque là, rien de très extraordinaire. Mais que vois-je au pied de page ?
« Condamné le 13 novembre 1902 par le tribunal de Sancerre à 16 francs d’amende (sursis à l’exécution) pour coups et blessures. »
Moi qui cherchais un peu de piment dans ma généalogie, me voilà servie !
Mais cette condamnation ne fut pas son premier coup d’éclat. La presse nous apprend qu’il devait être d’un naturel bagarreur, puisqu’en octobre 1904 une partie de carte avec son employé dégénéra en coups, et qu’en mai 1907 il prit pour cible deux hommes qu’il accusa d’avoir abimé son tandem.
Je ne m’arrête pas là, voulant retrouver la trace de ses frères. J’avais noté la naissance de René GUENEAU en 1862. Je pars donc à sa recherche. Je découvre qu’il est maçon comme son frère. Il est dispensé de service militaire car Frédéric est déjà au service. Il a ensuite quitté le Berry et fera parler de lui dans le département de la Seine.
Il est tour à tour condamné :
- Le 24 août 1885 par le tribunal correctionnel de la Seine à 15 jours de prison pour coups et blessures et outrages à agents.
- Le 9 février 1877 (plutôt 1887 ?) à un mois de prison pour vol à Marseille.
- Le 29 février 1888 par le tribunal de Gien à 15 jours de prison pour vagabondage.
- Le 3 avril 1890 à 3 mois de prison pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine.
Il est à peine sorti de prison qu’il refait parler de lui en ne répondant pas à la convocation pour la première période d’activité de réserviste en août 1890.
Depuis la première publication de cet article, mes recherches sur René ont avancé grâce aux bénévoles, qui m’ont transmis les informations disponibles sur les condamnations de Gien et de Marseille. Il ne me reste maintenant plus qu’à aller à Paris !
Article initialement publié le 20 octobre 2016, mis à jour le 28 janvier 2024
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A la rencontre de Jean Baptiste DEZAT
Pour ce premier généanniversaire de l’année 2024, je vous propose de partir à la rencontre Jean Bapstiste DEZAT. Assez étonnamment, bien que je porte ce même patronyme, Jean Baptiste ne figure pas dans ma lignée patronymique, mais est présent dans l’arbre de ma maman. Il est mon sosa 1010, vous aviez donc rencontré son père en 2020 lorsque je m’étais penchée sur mon sosa 2020.
Jean Baptiste nait le 30 août 1749 à Sury-en-Vaux (18) de François, vigneron, et Marie DELAPORTE, originaire de la commune voisine de Sainte-Gemme.
Dès le lendemain, il sera baptisé en l’église de Sury-en-Vaux. Son parrain est son oncle Jean Baptiste DELAPORTE, de qui il tiendra très certainement son prénom, et sa marraine une certaine Marguerite REVERDY, un patronyme très commun dans le canton.
Le 17 décembre 1772, il épouse Marie Magdeleine FOREST, originaire comme lui de la commune de Sury-en-Vaux. De ce mariage naitrons huit enfants, dont l’aînée Magdeleine, qui est mon aïeule.
J’apprends, au détour de l’acte de mariage de son fils Louis, qu’en 1813 il vit avec sa femme au hameau de la Vallée. Louis, le dernier enfant qui restait avec eux, prendra ensuite son envol pour fonder sa propre famille.
C’est dans ce hameau de la Vallée que sa femme décèdera le 29 novembre 1818 à l’âge de 72 ans. Leur fils Étienne, vigneron, se rendra à la mairie déclarer le décès.
Jean Baptiste vivra malheureusement au cours de sa vie le décès de plusieurs de ses enfants : Jean, Pierre et Jeanne qui n’étaient âgés que de quelques jours. Mais aussi le décès de Magdeleine, mon aïeule morte en couches en mettant au monde son troisième enfant, une petite fille. Mais il verra aussi la naissance du petit-fils qui portera le même patronyme « Jean Baptiste »en 1814, fils de Jean.
Ce sera au tour de Jean Baptiste de quitter ce monde le 17 janvier 1824, mais cette fois-ci au hameau d’Orléans où vécurent plusieurs de mes ancêtres, mais de ma branche patronymique cette fois. Deux de ses fils iront déclarer le décès en mairie : Jean, vigneron à Orléans chez qui il vivait peut-être, et Louis, meunier au moulin de Panquelaine.
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Il y a 200 ans naissaient Anne Hortense LEGER et Étienne LOISEAU
Célébrons le dernier anniversaire généalogique de l’année 2023 : le 28 décembre 1823 naissait Anne Hortense LEGER. Quelques semaines auparavant, le 19 octobre, naissait son époux Jean « Etienne » LOISEAU.
Malgré leur condition modeste, c’est un couple qui déménagea de nombreuses fois, et durant quelques mois Etienne fut même garde particulier.
Pour leur rendre hommage je vous propose de retrouver les lieux où ils vécurent dans cette infographie interactive (en cliquant vous aurez le nom du lieu et une photographie).
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Le mystère du testament de Gaspard MILLARY sera-t’il résolu ?
La mise en ligne de nouvelles sources par les archives départementales de la Nièvre me permet de mettre à jour une recherche dont j’ai parlé il y a 3 ans maintenant dans cet article. Cela concerne le testament de Gaspard MILLARY, qui légua tout ce qu’il possède à son neveu, mon aïeul, Jean BEAUNEZ. Tous deux quittèrent le village de Préporché dans le Morvan, pour traverser la Loire et s’établir à Herry. Si Jean aura trois femmes et dix-sept enfants, Gaspard terminera ses jours seul, mais dans le même hameau que son neveu.
J’ai toujours supposé que les liens entre Jean et Gaspard avaient dû être plus que ceux d’un oncle avec son neveu, étant la seule famille à proximité. Gaspard fut notamment témoin du premier mariage de Jean et de la naissance de plusieurs de ses enfants. J’appris dans les documents liés à la succession de Jean BEAUNEZ que ce dernier avait été légataire universel de Gaspard MILLARY. Et je me suis toujours demandé si en-dehors des aspects administratifs, ce testament aurait pu me permettre d’en savoir plus.
Malheureusement pour une raison tout à fait inconnue, Gaspard MILLARY décida que son testament serait dressé par Maître CHARLER à Pouilly-sur-Loire, de l’autre côté de la Loire. Ce dernier exerça à Pouilly plusieurs années puis quitta la ville pour reprendre une étude à Saint-Saulges, dans le même département de la Nièvre. Et si les minutes rédigées à Saint-Saulges furent versées, aucune trace des minutes de son passage à Pouilly. Quelle déception !
Des détails dans l’enregistrement
Qu’à cela ne tienne, j’ai pu explorer une nouvelle piste l’été dernier lors de ma visite aux archives du Cher : celle des registres de mutation après décès. S’il y a eu testament c’est que Gaspard avait des bien, et s’il y avait des biens il y a forcément eu enregistrement. Et c’est bien ce qu’il s’est produit ! Je savais d’avance que dans l’enregistrement il n’y a que des aspects administratifs, mais cela me permettrait au moins de confirmer la date du testament et le notaire (la date est d’ailleurs erronée). On y apprend donc que Gaspard laissa à son neveu :
- Un lit et des hardes, pour une valeur de 40 francs.
- Une étable au hameau du Chêne (5 francs de revenu), quatre ares de vigne (3 francs), et 60 ares de terres (14 francs de revenu), pour un capital de 440 francs.
La mise en ligne des répertoires de notaires
Une bonne nouvelle a parcouru les réseaux le 15 décembre 2023 : les répertoires de notaires ont été mis en ligne par les archives de la Nièvre. Peut-être la bonne occasion pour en savoir plus ? Le testament y est bien indiqué à la date du 29 juin 1820, et voici ce que le notaire a inscrit dans son registre :
Testament par Gaspard Miliary manœuvre demeurant à Chesne commune de Herry département du Cher au profit de . . . . . . . .
Il semble donc que Me CHARLET n’a non seulement pas versé les minutes, mais en plus ne remplissait pas très consciencieusement son répertoire.
Pensez-vous qu’il y ait d’autres pistes à explorer ?