La fusillade des Fours à Chaux, le Maquis de Veaugues
Le point de départ de cet article rédigé pour ce 8 mai, est un monument devant lequel je suis passée quelques fois mais dont je ne connaissais pas l’histoire exacte. Celui-ci se trouve sur le bord d’une route, dans un virage entre Veaugues et Neuvy-en-Sancerre. Il s’agit en fait d’un monument commémoratif en mémoire de maquisards fusillés. Je suis allée chercher quelques informations sur internet pour tenter de reconstituer cette histoire. Quelques éléments sur la seconde guerre mondiale dans le Cher Le site du musée de la résistance et de la déportation du Cher nous apporte quelques éléments sur la répression allemande dans le département du Cher. Celle-ci peut -être découpée en trois périodes : – De l’été 1940 à avril 1942 : une répression en zone Nord menée par la Wehrmacht et les douaniers allemands à la ligne de démarcation. – A partir d’avril 1942 : installation à Bourges de la Gestapo et recours à des agents français. Interventions d’abord en zone Nord puis à partir de novembre 1942 dans les deux zones ; cette période s’étend jusqu’au 6 juin 1944. – A partir du 6 juin 1944 la période des combats et des représailles jusqu’à la libération du département le 13 septembre 1944.La tragédie de Veaugues est liée à un homme : Pierre PAOLI. Ce dernier est originaire du Cher. Il maîtrise très bien la langue allemande et se lie d’amitié avec un capitaine allemand. En 1943, il entre au service de la Gestapo à Bourges comme interprète. Il devient ensuite policier inquisiteur, puis tortionnaire et assassin. Le 15 août 1943 à Aubigny, il est la cible d’un attentat, mais malgré une rafle de balles il survit. Il quittera Bourges le 6 août 1944 avec les troupes allemandes … il avouera plus tard entre 200 et 300 arrestations et tortures. Il sera condamné à mort et exécuté à Bourges. Le 19 mai 1944 à Veaugues Ce qui s’est passé à Veaugues, a été raconté par Pierre PAOLI lui-même. Tout commence par un plan d’attaque mené contre les maquisards présents dans les bois de Veaugues, menés par « Capitaine Daniel ». Un indicateur « du cru » a livré moyennant une belle rémunération les positions du maquis. Le 19 mai matin dès 7h des troupes d’infanterie de la Wehrmacht prennent place, avec véhicules blindées et un Messeschmidt Bf109 qui opère un vol de reconnaissance. La Gestapo de Bourges est également présente, prête à en finir avec un « réseau de terroristes » qui sévit dans la région. A 14h, un mécanicien (Marcel Léger) est interpellé chez car il aurait l’habitude de recevoir des résistants chez lui. La voiture sort de Veaugues et subit bientôt les feux du groupe de maquisards qui se retrouvent pris au piège : plus de de deux cents soldats encerclent les tireurs. S’en suit une fusillade où sept maquisards et un huitième homme furent tués ainsi qu’un agent de la Gestapo. Capitaine Daniel réussit à s’enfuir. Photo issue du blog Veaugues.overblog A lire : Un article sur le blog LibrHerry reprend un extrait du livre de Pierre PAOLI. Les lycéens de Marguerite de Navarre, lycée de Bourges, proposent un site sur la répression dans le Cher, dans le cadre d’un concours sur la résistance : une belle initiative. Et enfin le livre de Jacques Gimard, Trompe-la-Mort, les cahiers secrets de Pierre Paoli, agent français de la Gestapo. ISBN-13 : 978-2919760046.
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