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Isidore COTTAT, le curé et le drap
Avant les fêtes de fin d’année, je vous propose un article un peu plus long qu’à l’accoutumée pour fêter tant qu’il est temps les 110 ans d’une affaire qui fit connaître le village de Verdigny dans quasiment toute la France !
L’un des protagoniste est Isidore COTTAT*, arrière-petit-fils de Louis COTAT et Marie NEVEU ainsi que de Jean NEVEU et Jeanne NEVEU, et à ce titre deux fois cousin issu de germain de mon aïeule Marie Louise FOUCHARD.
* le patronyme change souvent d’écriture entre COTAT et COTTAT
S’il est né en 1856 à Verdigny, Isidore COTTAT vécut quelques temps à Paris où il fut employé. Le six octobre 1887 à 11 heures du matin il épouse Epifania CADENAS, une institutrice originaire d’Espagne. Le père d’Isidore COTTAT n’est pas présent, mais a couché son consentement sur papier chez maître GUILLIER, notaire à Sancerre. Epifania était donc originaire d’Espagne, plus précisément de Santander, où elle est née le neuf janvier 1859. Son père Manuel CADENAS est négoçiant en vins, ce qui peut expliquer une rencontre avec Isidore issu d’une famille de vignerons ? Ils auront au moins une fille à Paris, Marie née en 1894.
Ils reviennent ensuite à Verdigny, où Isidore COTTAT est brossier. Nous les retrouvons dans le recensement de 1906.
L’affaire commence le 5 avril 1909, date à laquelle Epiphanie (dont le prénom a été francisé) décède à l’âge de 50 ans. La suite, ce sont les journaux qui nous la racontent.
Est-ce par ce qu’elle fut institutrice ? Epifania refusa de son vivant de payer le denier du culte. L’abbé JOUANDIN prévient donc la famille qu’il accepte d’enterrer la défunte, mais « sans apparat ». Il n’ira pas chercher le corps au domicile, et « se bornera à l’église à dire les prières basses ».
Mais le curé oublie d’indiquer à Isidore COTTAT que le drap mortuaire, acheté autrefois par le produit du denier ne serait pas accordé, car considéré comme un ornement du culte. Et c’est là que tout dérape !
Le jour des obsèques, le 7 avril, le fossoyeur prend comme à son habitude le brancard et le drap mortuaire entreposés dans la sacristie et s’en va recouvrir la bière au domicile de la défunte (les journaux nous rappellent que selon la loi de 1904, ce drap n’appartient plus à la paroisse mais à la commune).
Le cortège funèbre arrive. La porte de l’église est fermée. L’abbé JOUANDIN serait en confesse et ne sort pas. François COTTAT, frère d’Isidore, propriétaire et ancien maire de Verdigny, vient le chercher puis retourne parmi les siens. Le curé avant de sortir demande au sacristain Louis BEAUVOIS si le drap mortuaire revêt la dépouille. Le sacristain répond par l’affirmative et se voit ordonner d’aller l’enlever, ce que le sacristain fait rapidement, et de manière un peu brusque de peur qu’on ne l’empêche par la suite.
Protestations dans l’assistance !
L’abbé JOUANDIN est inflexible : la défunte n’a pas le droit au drap mortuaire. Une femme court chez elle et rapporte un drap blanc pour recouvrir le cercueil.
Si l’enterrement eut finalement bien lieu, l’affaire n’en reste pas là ! Le curé et son sacristain sont poursuivis par le Tribunal de Sancerre en vertu de l’article 360 du Code pénal, ils risquent de 3 mois à 1 an d’emprisonnement et de 16 à 200 francs d’amende la violation de tombeaux et de sépultures.
François COTTAT beau-frère de la défunte est cité comme témoin. Il expose les motifs de la plainte et ajoute que le convoi a attendu un quart d’heure que l’on ouvre les portes de l’église.
Le curé rappelle qu’il aurait tout à fait pu refuser la sépulture ecclésiastique à la défunte « en raison des idées manifestées par celle-ci, de son vivant, envers la religion catholique ».
Dans un premier temps, les accusés sont acquittés. Le tribunal estime que le problème vient de la commune qui aurait dû prendre possession du drap mortuaire, qui est par la suite devenu un objet cultuel.
Le parquet général fit appel, en estimant que de fait, le drap appartient bien à la commune et relève du service extérieur des inhumations.
Le jugement de Sancerre sera infirmé, et les prévenus condamnés à 16 francs d’amende avec sursis. « Le fait d’enlever brutalement un drap mortuaire placé sur un cercueil dans un but de décence et de piété constitue un outrage et un manque de respect ».
Sources : Ascendance de Marie Louise FOUCHARD et Louis Isidore COTTAT : registres d'Etat Civil de Sury-en-Vaux et Verdigny, Archives départementales du Cher. Mariage d'Isidore COTTAT et Epifania CADENAS : 6 octobre 1887, Paris Vème, Archives départementales de Paris. Décès d'Epiphanie : 5 avril 1909, Verdigny, Archives départementales du Cher. Articles de presse : La Dépêche du Berry, 19 octobre 1909, 18 novembre 1909 ; L'indépendant du Cher, 16 novembre 1909, 23 novembre 1909, 11 décembre 1909 ; Le Journal, 10 décembre 1909 ; Le Progès de la Côte d'Or, 11 décembre 1909 ; L'Emancipateur, 12 décembre 1909 ; La Lanterne, 12 décembre 1909.
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Quarante-deux, quarante-trois
42, 43… comme le numéro sosa des ancêtres dont je vais vous parler aujourd’hui.
Et un nouveau lieu, le Bourg de Verdigny. C’est là que vivent François COTAT, vigneron et 41 ans et Marie BLONDEAU, âgée de 40 ans. Trois enfants vivent avec eux : François Xavier, 14 ans, Louis Auguste, 13 ans, et mon aïeule Félicité alors âgée de 5 ans.
Félicité épousera Louis Désiré BLONDEAU (l’orphelin dont je vous ai parlé il y a peu), qui est son cousin germain.
Des légendes familiales que j’ai entendu, Félicité semblait être une femme au sacré tempérament ; veuve à 41 ans elle reprendra l’exploitation de main de maître comme l’atteste ses professions dans les actes : vigneronne, patronne, propriétaire…
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Kyrielle d’enfants
J’ai retrouvé dans les recensements quelques familles nombreuses, voire très nombreuses.
Mon premier couple est Jean-Louis ROY, 41 ans, et Rosalie BLONDEAU, 37 ans. Ils vivent à Chaudenay sur la commune de Verdigny, où Jean-Louis est noté propriétaire ; dans les actes précédents il fut vigneron.
Ils emploient un domestique, Pierre VATTAN âgé de 22 ans. Un patronyme du coin !
Venons en aux enfants. Rosalie qui a quasiment mon âge au moment où j’écris cet article a mis au monde : Marie Louise, 15 ans, Hortense Valérie, 11 ans, Célestin Louis, 7 ans, Clémence Alice, 4 ans, Eugène, 2 ans et Pierre, 4 mois.
Mon aïeule ne figure même pas dans la liste … Marie Célestine est née en 1877, et est la cadette de 10 enfants !
Poursuivons avec un autre couple : GUENEAU Louis, laboureur de 49 ans et Geneviève MERLIN âgée de 45 ans. Ils vivent au hameau du Thou sur la commune de Sury-en-Vaux.
Vient maintenant la liste des enfants : Joséphine, 16 ans, Florentine, 15 ans, Emile, 11 ans, Ferdinand, 10 ans, Eugène 7 ans, Valérie 5 ans et pour finir Justine et Euphrasie, visiblement des jumelles âgées de 4 ans. Là encore j’avais trouvé 10 enfants issus de ce couple. Leur aînée n’est autre que mon aïeule Hortense GUENEAU, qui au même moment était domestique dans une commune plus éloignée (et qui épousera Joseph REVERDY, dont je vous ai parlé la veille).
Mais la maisonnée n’est pas complète ! Car la belle-mère du chef de famille, Victoire BERTRAND âgée de 75 ans vit également avec la famille. Elle est née en l’an VI et décèdera en 1880 dans un autre village. Qu’a-t-elle fait entre 1872 et 1880, et pourquoi déménager ? D’autres recensements me donneront peut-être une piste…
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Il y avait une erreur dans mon arbre, au revoir Martial !
Après une pause généalogique, j’ai repris la vérification de mon arbre. Au programme : vérifier les sources, compléter les cases vides dans mon logiciel. Et qui plus est avec un nouveau joujou : un abonnement Filae en promotion. Après en avoir terminé avec les ancêtres de ma septième génération, j’attaque la huitième.
J’en arrive à mes sosas 134 et 135 Pierre NEVEU et Marie COTAT, qui ont donné naissance à mon aïeule Marie NEVEU née le 27 octobre 1818 à Verdigny. Je rentre les patronymes et prénoms.
Lorsque horreur, je tombe sur ce résultat.
Deux couples homonymes mariés à 4 ans d’écart dans la même commune ! Celui que j’avais « choisi » dans mon arbre s’est marié en 1814 (cohérent avec la date de naissance de Marie fin octobre 1818). Le second s’est marié le 14 janvier 1818. Diantre, il y a plus de 9 mois avec la naissance de Marie ça colle aussi !
Je revérifie donc les informations dont je dispose dans l’acte de mariage de Marie NEVEU, afin de trouver un nouvel indice.
- Ses parents habitent Verdigny, ils sont vivants au moment du mariage. C’est bon pour les deux couples en question.
- Du côté des témoins, les oncles du marié sont Louis et Patient NEVEU. Soyons prudents cette fois, il pourrait s’agir d’oncles par alliance. Mais pas de Patient NEVEU marié à une COTAT. Il semblerait bien donc que Patient et Louis, soient oncles paternels de Marie NEVEU. Or mon Pierre NEVEU marié en 1814 n’a pas de Louis ou Patient comme frères, à l’inverse du Pierre NEVEU marié en 1818. J’ai donc bien fait une erreur dans mon arbre…
Au revoir donc Martial NEVEU, Jeanne GIRARD et compagnie, bienvenue Jean NEVEU, Jeanne NEVEU, Louis COTAT et Marie NEVEU !
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Triple mariage à Verdigny
A la fin du mois de janvier, nous sommes quelques généalogistes à avoir participé au défi « annotation collaborative » sur le site des archives du Cher. C’est à cette occasion que j’ai rencontré dans les registres paroissiaux de Verdigny un curieux triple mariage…
Deux frères et sœurs qui se marient le même jour, j’en avais déjà vu. Mais dans ce cas présent, j’ai eu besoin de dessiner un arbre et faire quelques recherches complémentaires pour bien tout comprendre !
En ce jour du 28 janvier 1783, le curé de Verdigny a marié :
- Estienne COTTAT et Madelaine FOREST
- Louis FOREST et Cécile COTTAT
- Louis COTTAT et Marie NEVEU
En regardant de plus près les actes, Estienne, Cécile et Louis COTTAT sont belle et bien frères et sœur. Madelaine et Louis FOREST sont également frère et sœur. J’était un peu déçue de ne pas être en face d’un « vrai » triple mariage qui aurait concerné deux fratries.
Mais la femme de Louis COTTAT, Marie, est la fille de Henry NEVEU et Jeanne … FOREST. Tient ? Je ne met pas très longtemps à confirmer que Marie NEVEU est en fait la cousine germaine de Louis et Madelaine FOREST.
Tentons de reconstituer ce qui a pu se passer… Un beau jour Jean FOREST et sa sœur Jeanne, tous deux veufs, ont décidé avec Jeanne VATAN (elle-même veuve) de marier leurs enfants.
Il faut dire que côté mariages multiples, on s’y connait dans la famille ! Car le 19 février 1743, soit 40 ans auparavant, Jean FOREST avait épousé Marie NEVEU le jour même où sa sœur Jeanne FOREST épousait Henry NEVEU (lui-même le frère de Marie).
Pour les trois mariages de 1783, les couples ont d’ailleurs demandé une dispense de consanguinité pour un empêchement au 4ème degré (plus d’informations sur les dispenses ici). Ces dispenses me permettront d’ailleurs d’en savoir un peu plus sur l’âge des époux, ainsi que leurs professions (à ce niveau pas de surprise, tous les hommes sont vignerons…).
Et c’est seulement après avoir rédigé cet article que je me suis rendue compte que Pierre FOREST, témoin de ces 3 mariages et frère de Madelaine et Louis est l’un de mes ancêtres !!!
Cet article est ma participation au généathème de février 2017 : la généalogie, côté insolite.
Archives du Cher - Registres paroissiaux de Verdigny 1751-1792 - 3E1106 Dispenses de consanguinité - 2G164
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Louis Isidore ROY, non mort pour la France
Voici un article à la saveur particulière. En faisant récemment des recherches sur les frères de Marie Célestine ROY, mon arrière-arrière-grand-mère, j’ai étudié le parcours de Louis Isidore l’un d’entre eux, durant la première guerre mondiale. Une poignée de jours plus tard, le hasard a fait qu’uune tante passionnée d’histoire m’a demandé si je connaissais les circonstances de sa mort.
Louis Isidore ROY est né le 29 novembre 1873 à Verdigny (18), de Jean Louis ROY, vigneron et laboureur et Rosalie BLONDEAU. Ses parents sont âgés respectivement de quarante-deux et trente-huit ans. Deux vignerons sont témoins, et tout comme Jean Louis ROY qui est venu déclarer la naissance de son fils, ils ne savent signer [1]. Dans la maison de Chaudenay, en plus des parents, vivent déjà cinq enfants : Marie, Hortense, Célestin, Clémence et Eugène. En 1872 vivait également Pierre VATTAN, âgé de vingt-deux ans, un domestique que l’on ne rencontre plus par la suite.
En 1891, Louis vit toujours à Chaudenay avec ses parents, Clémence, Eugène, Marie née quelques temps après Louis, ainsi que la petite Marie COTTAT sa nièce. Célestin ROY et sa femme Marie RIFFAULT vivent également avec eux [2].
Vient l’heure du service militaire. Louis Isidore rejoint le 29ème régiment d’infanterie en novembre 1894. Il passe soldat de 1ère classe en juin 1896 puis est envoyé en disponibilité en septembre 1897. Le certificat de bonne conduite lui est accordé. Ce passage dans l’armée nous en apprend un peu plus sur son physique : cheveux et sourcils noirs, yeux châtains, front couvert, gros nez, bouche moyenne, menton rond et visage ovale. Il mesure 1,56 m. Nous apprenons qu’il sait lire, écrire et compter [3].
Louis Isidore épouse Marie Joséphine Hortense REVERDY du village voisin de Sury-en-Vaux le 31 juillet 1905. Ils emménagent ensemble à Chaudenay, mais dans une maison séparée des parents. En 1911, pas de trace d’un enfant dans le recensement. Ma tante m’a confirmé que ce couple n’en aura pas [1,2].
Carte Cassini du secteur de Verdigny / Sury-en-Vaux – Source Géoportail
Comme de nombreux hommes, Louis Isidore est rappelé à l’activité le 1er août 1914. Il est alors âgé de 40 ans. Il passera dans de nombreux régiments : 61ème RIT, 64ème RIT, 69ème RI puis le 100ème RIT. Nous apprenons qu’il est décédé antérieurement au 28 octobre 1916 au Camp des Maréchals près de Tracy le Mont (60). Dans la fiche matricule, bien qu’il soit indiqué « Mort la France » … Il fit partie de la liste des « Non Morts pour la France ».
C’est la fiche du Ministère de la défense portant la mention « Non Mort pour la France » qui apportera la réponse. En plus des informations déjà mentionnées dans la fiche matricule, il est précisé que Louis Isidore est décédé le 11 octobre 1916 à Tracy le Mont au camp des Maréchaux [4].
Suicide
Difficile d’imaginer ce que ces hommes ont vécu.
Son corps fut transféré et inhumé dans le cimetière de Verdigny le 25 avril 2021. Un mois plus tard le conseil municipal attribue gratuitement à sa veuve une concession à perpétuité dans le cimetière de la commune pour l’inhumation du corps de son mari « Mort pour la France » [5] . Son nom figure d’ailleurs sur le monument aux morts.
[1]. Acte de naissance de Louis Isidore ROY. Naissance, mariage, décès Verdigny 1873-1882. 3E 4788. Archives du Cher. [2]. Recensements de Verdigny, archives du Cher. Recensement de 1872, 6M 0079. Recensement de 1876, 6M 0096. Recensement de 1891, 6M 0124. recensement de 1901, 6M 0153. Recensement de 1906, 6M 0183. Recensement de 1911, 6M 0214. [3]. Fiche matricule n° 274. Bureau de Cosne, classe 1893. 1 R 219. Archives de la Nièvre. [4]. Fiche "Non Mort pour la France". Mémoire des hommes. Ministère de la défense. [5]. Les enfants de Verdigny au service de la France (1914-1918) - Patrice Bizet.
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O comme … origine de Jean-Louis ROY
Je n’ai pas à proprement parlé d’épine généalogique dans mon arbre, mais je suis parfois bloquée pour de simples raisons d’archives non mises en ligne ou de manque de temps.
C’est le cas pour remonter l’ascendance de Jean-Louis ROY. Je sais qu’il s’est marié le 14 février 1830 à Verdigny avec Marie VATAN (le jour était prédestiné !). On y apprends qu’il est né à Santranges, que son père Jean-Louis ROY a vécu à Châtillon sur Loire (il y est décédé en 1815) et que sa mère Marie MOUTON est décédée à Sury-en-Vaux, village voisin.
Pas d’informations sur sa naissance dans l’acte de mariage, mais l’officier d’Etat Civil cite un acte de notoriété du tribunal de première instance de Sancerre.
Son acte de décès ne m’en apprends pas beaucoup plus. Comme cet acte est rédigé en l’absence manifeste de membres de la famille, Jean-Louis et dit être né à Sury-en-Vaux et ses parents auraient vécu tous les deux dans cette commune, ce qui est en contradiction avec les premiers éléments.
Voici les recherches faites pour tenter de retrouver la naissance de Jean-Louis, et pourquoi pas remonter son ascendance ?
- J’ai eut beau chercher à Sury-en-Vaux et Verdigny : pas de trace du mariage de ses parents.
- Sur le site des archives, les premiers registres disponibles de Santranges datent de 1793 ; d’après les calculs Jean Louis serait plutôt né vers 1788. Pas de trace de lui, donc.
- Nouvelle étape : Châtillon sur Loire pour trouver l’acte de décès de Jean Louis ROY, père de Jean Louis. Il faut franchir la frontière qui séparer le Cher du Loiret. Malheureusement l’Etat Civil en ligne ne commence qu’à partir de 1833.
Comme je vous le disais, je ne suis donc pas pour le moment devant une épine mais tout simplement devant mes difficultés à vivre loin de mes origines !
Nouvelle solution : étudier les arbres en ligne. Peu d’internautes ont ce couple en commun, et un grande nombre de remonte pas beaucoup plus loin que moi. Un généanaute propose bien des dates … mais qui ne collent pas avec les informations précédentes !
Une dernière piste : le mariage de Jean Louis ROY (père) avec Marie MOUTON avait en fait eut lieu à Assigny en 1787. Ce qui explique pourquoi je ne l’ai pas trouvé à Sury-en-Vaux. Et cette fois les registres sont en ligne.
J’y apprends que Jean-Louis ROY était bien tisserand à Santranges – il est veuf de Anne BERTRAND qui a vécu dans cette même commune, mais ses parents ne sont pas cités. Sa femme, Marie MOUTON, est domestique à Assigny. La célébration est faite avec l’accord du curé de Santranges et en présence du frère de l’époux. ; une coquille d’ailleurs sur généanet, où un généalogiste indique que Jean était son père.
J’ai donc quelques pistes, des questions (mais pourquoi son père est-il allé à Châtillon sur Loire ?) et besoin de retourner dans le Berry pour avancer !
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Morts pour la France 14/18 : le bois d’Ailly [3]
Après vous avoir présenté les morts pour la France 14/18 de Sury-en-Vaux et Verdigny, nous avons voyagé en Belgique en août 1914. Cette fois-ci nous partons pour les tranchées situées dans la Meuse, plus précisément au niveau du bois d’Ailly.
- Les hommes
Cette fois-ci, nos hommes ne faisaient pas partie du même régiment mais ont tous trouvé la mort en avril 1915 au bois d’Ailly.
Louis, Camille ROBERT est né le 16/05/1893 à Sury-en-Vaux (au lieu-dit de la Vallée) de parents tisserand et couturière. Il était soldat de 2ème classe au 29ème RI lors de son décès le 24/4/1915 au bois d’Ailly.
Georges Isidore COTTAT est né le 14/3/1894 à Verdigny, de parents vignerons à Chaudoux. Il était également soldat de 2ème classe au 27ème RI lors de son décès le 14/4/1915 au bois d’Ailly (commune de Marbottes).Le troisième homme, est Charles LEGER, 2ème classe au 56ème RI. Il meurt le 7 avril 1915 au bois d’Ailly. En recherchant quelques informations sur cet homme, comme pour les précédents, je fais une découverte : Charles LEGER est en fait le frère de mon arrière-arrière grand père Émile Justin LEGER. Je garde donc son histoire pour une prochaine fois.
- La zone du Bois d’Ailly
La zone du bois d’Ailly se situe dans la Meuse, entre les communes de Saint Mihiel et de Marbotte.
A Marbotte se trouve d’ailleurs actuellement une nécropole nationale.
- Journal du 29ème RI, le 24 avril
8h : ordre est donné de faire partir le 1er bataillon à la Croix Saint Jean. Un bataillon du 100ème le remplace. Pendant la matinée, une Compagnie du 100ème, aidée par les grenadiers du 2ème bataillon s’installe à la droite de celui-ci dans la tranchée prise sur une longueur de 150 mètres.
A 10h, la 12ème compagnie quitte le point 5 et va rejoindre son bataillon à Pont sur Meuse.
A 21h, ordre est donnée de faire partir le lendemain à 6h15 le 1et bataillon et du 8ème.18 tués, 10 blessés, 20 disparus. Louis, Camille ROBERT en faisait partie.
Une journée où l’on ne parle pas de grands combats, une journée presque « ordinaire dans les tranchées.
- Journal du 27ème RI, le 14 avril
Le régiment occupe les mêmes emplacements que la veille.
5h : les 5 et 6èmes compagnies relèvent en 2ème ligne les 7èmes et 8èmes compagnies qui viennent bivouaquer à la Croix Saint Jean.
15h15 : le 1er bataillon quitte Pont sur Meuse pour aller remplacer le 3ème btn et des éléments du 13è d’Infanterie pour les remplacements en première ligne. Le relevé s’effectue difficilement, les 1ères, 2ème et 4èmes compagnies ne connaissant qu’imparfaitement leurs nouveaux secteurs. Elle est toutefois terminée à 22 heures.Encore une fois pas de grandes batailles. Se dire que Georges Isidore COTTAT, est peut-être mort tout « simplement » à cause d’un problème d’organisation…
Le quatrième et dernier volet de ce généathème sur la guerre 14/18 portera sur les « Dezat » morts pour la France. Mais je pense que je vais poursuivre mes investigations l’an prochain et peut-être même les années suivantes.
Nécropole nationale à Marbotte – Google street view 2013
Sources : SGA Mémoire des Hommes. Fiches Morts pour la France. Journaux des Marches et Opérations. Archives du Cher : actes de naissance.
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Morts pour la France 14/18 : le 4ème RI à Signeulx [2]
Je poursuis ma série d’articles concernant les soldats morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny. Après avoir présenté ces hommes [1], nous allons cette semaine passer la frontière pour nous rendre en Belgique.En lisant les fiches des soldats, j’ai remarqué que certains hommes étaient morts en Belgique. J’ai retrouvé trois fois le même lieu et la même date de décès : le 22 août 1914 à Signeulx. Ces hommes faisaient tous partie du 4ème Régiment d’Infanterie. Il n’en fallait pas moins pour que je cherche à en savoir plus sur les évènements qui ont eut lieu.
- Les hommes concernés
Louis Marie BIZET est né le 2 novembre 1889 à Sury-en-Vaux de parents vignerons et domestiques. Il était soldat de 2ème classe et âgé de 25 ans le 22 août 1914.
Louis Georges THOMAS, également soldat de 2ème classe, est né le 14 septembre 1893 à Sury-en-Vaux de parents vignerons : THOMAS Louis Étienne et FLEURIET Marie Euphrasie. Il a 20 ans lors des évènements à Signeulx.
Fernand LAPORTE est caporal tambour, né le 21 août 1889 à Verdigny de parents vignerons. Isidore LAPORTE est en effet vigneron à Chaudoux et marié à Léontine NEVEU. Il était le seul homme d’une fratrie de trois sœurs ou devrais-je dire trois « Marie » : Marie Louise Camille, Marie Marthe et Marie Léontine Germaine.
- Ce qui s’est passé le 22 août 1914 à Signeulx
Avertissement : n’ayant pas pu accéder au journal des marches et opérations de ce régiment, je me suis basée sur des retranscriptions trouvées sur internet [2].
Ancien cimetière militaire français à Signeulx source
Le 4ème Régiment d’Infanterie (4 RI) tient garnison à Auxerre. Ils quittent cette ville le 5 août 1914. Le régiment débarque le 6 août à Sampigny et gagne Woinville où il reçoit l’ordre de s’installer défensivement face à Metz. Le 21 août, après avoir parcouru 40 kilomètres sous une forte chaleur, il gagne la frontière belge. En route, les hommes voient la ville de Longwy en flammes.Le 22 août ils franchissent au petit matin la frontière belge à Signeulx. Les habitants de la localité les informent que les allemandes sont à 3 km. La 9èmedivision (4ème, 82ème, 113ème et 131èmeRI) doit attaquer sur le front Signeulx – Gorcy. Le 4ème RI a pour objectif Mussy-la-Ville. Le brouillard est intense, on y voit à peine à 50m. Les allemands sont retranchés et les accueillent par le feu. Il faut se replier. Le soir le régiment se regroupe à la ferme de Bouillon : les pertes se montent à 18 officiers et 1200 hommes au total, dont nos trois hommes.Le plan des combats est disponible ici.La bataille des Frontières est la première phase de combats le long des frontières franco belge et franco allemande entre le 7 et le 23 août 1914. Le 22 août 1914 ce sont 22000 hommes qui perdent la vie. La seule solution est de battre en retraite : c’est la Grande Retraite qui se termine par la bataille de la Marne début septembre [3].
[1] Morts pour la France 14/18 : Sury-en-Vaux et Verdigny
[2] Histoire du 4ème Régiment d’Infanterie – Guerre de 1914 – 1918, Historique sommaire du 4ème Régiment d’Infanterie pendant la guerre 1914-1918, http://1914-18.be/, forum de l’association 14-18.
[3] L’armée française de l’été 1914, Animation sur la bataille des frontières
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Morts pour la France 14/18 : Sury-en-Vaux et Verdigny [1]
Pour ce mois de novembre, j’aurai pu partager les photos de mes aïeux ayant participé à la Première Guerre Mondiale (j’en connais au moins trois), sauf que je n’aurai publié que des photos et rien eut d’autre à raconter. Je n’ai en effet en ma possession qu’un seul livret militaire : il faut tout de même que je me garde de quoi travailler pour les années à venir !Pour le thème de ce mois, je vais donc vous axer mes prochains articles sur les soldats morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny : je suis originaire de ces villages, ceci explique cela. Pour ce premier article, je vais vous présenter ces hommes ; pour les prochains billets je détaillera la vie de certains d’entre eux.Les informations dont je dispose
J’ai recueilli les noms des soldats morts pour la France sur les monuments aux morts des deux villages. Un site répertorie (entre autre) les monuments aux morts du Cher : Monuments du Cher 1914-1918.Je suis ensuite allée sur le site du ministère de la défense SGA / Mémoire des hommes pour accéder aux fiches de ces soldats.De jeunes hommes …
L’âge au décès de ces soldats s’échelonne de dix neuf à trente sept ans. C’est ce qui m’a inspiré ce titre de génération sacrifiée !
Pierre Gabriel BARON est né le le 31 octobre 1898 à Sury-en-Vaux et mort le 2 octobre 1918 à Orfeuil dans les Ardennes. Il faisait partie du 21ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
Louis REZZARD est né le 6 mars 1877 à Sury-en-Vaux et est décédé à l’hôpital mixte de Cormery, de suites de blessures de guerre le 27 novembre 1914.
Leurs affectations
Pour le recrutement, les hommes de Sury-en-Vaux et Verdigny devaient passer la Loire et ainsi changer de département et de région ! Le recrutement avait lieu à Cosne-sur-Loire (Nièvre).Sur nos cinquante-sept hommes :Quarante deux faisaient partie de Régiments d’Infanterie
Quatre de Régiments d’Artillerie
Deux de Régiments d’Artillerie Lourde
Trois dans un bataillon de chasseurs à pied
Un dans un Régiment de Cuirassiers
Deux chez les Zouaves
Un dans un bataillon mixte Zouaves et Tirailleurs
Enfin, l’un d’entre eux était infirmier militaireCaserne Binot à Cosne-sur-Loire, 85ème RI de ligne, année 1915 sourceAu niveau des grades, la quasi majorité d’entre eux étaient des soldats de deuxième classe. Mais figuraient aussi deux canonniers, un brigadier, un caporal, un caporal tambour, un lieutenant, un maréchal des logis ainsi qu’un sergent.Les causes de décès
Les soldats ont été le plus souvent tué à l’ennemi ou de leurs blessures. Il est précisé que Henri Gaston JOSSERAND a été tué à l’ennemi par éclats d’obus à Rouvel, dans la Somme.Deux hommes sont également morts en captitivité. Henri Justin GODON est décédé d’une pneumonie au camp Klein Wittenberg en Allemagne.D’autres sont morts de maladie à l’hopital ou en ambulance, le plus souvent de maladies respiratoires : tuberculose, pneumonies.La carte des lieux de décès
Et enfin, voici la cartographie des lieux de décès.
Les prochaines semaines mes articles seront basés sur les découvertes faites en lisant ces fiches.