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Orphelin
Suite à l’article d’hier, nous restons au hameau des Egrots.
Nous y retrouvons l’un des premiers ancêtres que j’ai cherché dans les recensements, Louis Désiré BLONDEAU. Il n’avait que 6 ans lorsque ses parents sont décédés à 3 mois d’intervalle à l’âge de 41 et 39 ans. Il faut dire que cette année 1870, une épidémie de variole a sévi à Verdigny… (j’en avais parlé dans un ancien article de 2014). Ils laissent derrière eux quatre enfants, trois autres étaient morts avant leur première année ; l’aînée était âgée de 14 ans, et le petit dernier de 4 ans… et aucun grand-parent pour s’en occupé, tous étant décédé bien avant.
Deux ans plus tard lors du recensement de 1872, Louis Désiré âgé de 7 ans, a donc quitté sa commune pour aller vivre dans le hameau d’à côté avec son oncle François DOUCET, vigneron de 39 ans, et sa tante Catherine DEZAT. Il y vit avec une ribambelle de cousins : Ferdinand, Marie, Eugène, Eugénie et Joséphine, âgés de 14 ans à 3 mois.
Mais où sont passés ses frères et sœurs ?
- Toujours aux Egrots, je retrouve Marie Louise BLONDEAU, âgée de 12 ans, qui vit avec son oncle Ferdinand DOUCET, vigneron de 32 ans, et sa femme Marie PINON.
- Au hameau voisin de Chaudoux, je retrouve Rosalie et Théophile BLONDEAU, 14 et 5 ans. Ils vivent avec leur oncle Pierre BLONDEAU, propriétaire de 30 ans, Françoise RAIMBAULT leur tante et leurs cousins Léon 8 ans et Célestin 4 ans.
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NEVEU Marie
Après Marie MORIZET hier, nous retrouvons une nouvelle Marie aujourd’hui pour entamer la deuxième moitié du Challenge AZ !
Lors du recensement, Marie NEVEU est âgée de 53 ans et vit avec son mari Pierre FOUCHARD, de 7 ans son aîné, aux Egrots, commune de Sury-en-Vaux. Comme beaucoup de mes ancêtre, il y est vigneron. Marie est d’ailleurs issue d’une famille de vignerons de Verdigny ; si les Egrots sont bien sur la commune de Sury-en-Vaux, c’est un hameau éloigné du bourg et qui est collé à la commune de Verdigny
Ils vivent avec deux de leurs fils, Patient âgé de 19 ans et Désiré Auguste âgé de 25 ans. Ce dernier décèdera le 21 août 1872 dans ce même hameau. J’ai recensé 5 enfants de ce couple, donc mon aïeule Marie Louise FOUCHARD qui en 1872 vit avec son mari François DEZAT, encore un vigneron, et leurs enfants.
Pierre FOUCHARD avait eu une première femme, Rose PERON. Ils se sont mariés à Verdigny en juillet 1837, elle est décédée en mai 1838. Peut-être était-elle enceinte, ou un accouchement qui s’est mal déroulé ?
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MORIZET Marie et ses petites filles
Nous quittons les collines du Sancerrois, pour nous rendre au hameau des Testards sur la commune du Noyer. Nous y retrouvons Marie MORIZET, journalière âgée de 67 ans qui vit avec deux de ses petites-filles : Eulalie Léontine PETIT, 7 ans, et Elise Antonise PETIT, âgée de 9 ans.
Marie est veuve depuis 35 ans, son époux Jean Alexis BEUCHON est décédé à l’âge de 32 ans, après seulement 8 ans de mariage. Elle ne se remariera pas. Marie ne le sait pas encore, mais à la date du recensement, il lui reste moins d’une année à vivre.
Venons-en maintenant à ses petites filles. Il est étonnant qu’elles vivent avec leur grand-mère alors même que leurs parents sont encore en vie.
Je les retrouve dans la même commune du Noyer, mais place de l’église : Marie Joséphine BEUCHON, fille aînée de Marie MORIZET âgée de 41 ans, et son époux Pierre PETIT marchand épicier de 60 ans (merci aux généalogistes qui m’ont aidé pour la transcription sur twitter).
L’agent recenseur, qui a peut-être eu un coup de fatigue note sa femme comme étant Jean Baptiste BEUCHON (frère de Marie Joséphine et mon aïeul, dont j’avais parlé ici pour mon premier article du challenge). Deux de leurs enfants vivent avec eux : Auguste PETIT, 23 ans, horloger et Victorine PETIT, 15 ans.
Parmi les deux petites filles qui vivaient avec Marie MORIZET, Eulalie Léontine décèdera en 1180, à l’âge de 16 ans.
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LEGER Louis père et fils
Aujourd’hui les recensements nous mènent (encore) à Sury-en-Vaux, où nous retrouvons (encore) un vigneron.
Louis LEGER est donc un vigneron de 56 ans qui vit avec sa femme Marie GIRARD, 49 ans, au hameau des Giraults. Trois fils sont présents avec eux : Louis Henry, mon aïeul âgé de 21 ans, Jean Joseph âgé de 19 ans et Sylvain LEGER âgé de 17 ans.
Louis (père) vivra jusqu’à l’âge de 93 ans !
Louis Henry de son côté épousera en 1874 Sidonie PORCHER, dont le père Etienne était tisserand, nous en avions parlé dans un précédent article. Louis Henry ne sera pas vigneron comme son père mais exercera la profession de son grand-père, à savoir sabotier. Son fils Justin fera de même … avant d’apprendre à mon grand-père, son petit-fils, à travailler le bois.
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Kyrielle d’enfants
J’ai retrouvé dans les recensements quelques familles nombreuses, voire très nombreuses.
Mon premier couple est Jean-Louis ROY, 41 ans, et Rosalie BLONDEAU, 37 ans. Ils vivent à Chaudenay sur la commune de Verdigny, où Jean-Louis est noté propriétaire ; dans les actes précédents il fut vigneron.
Ils emploient un domestique, Pierre VATTAN âgé de 22 ans. Un patronyme du coin !
Venons en aux enfants. Rosalie qui a quasiment mon âge au moment où j’écris cet article a mis au monde : Marie Louise, 15 ans, Hortense Valérie, 11 ans, Célestin Louis, 7 ans, Clémence Alice, 4 ans, Eugène, 2 ans et Pierre, 4 mois.
Mon aïeule ne figure même pas dans la liste … Marie Célestine est née en 1877, et est la cadette de 10 enfants !
Poursuivons avec un autre couple : GUENEAU Louis, laboureur de 49 ans et Geneviève MERLIN âgée de 45 ans. Ils vivent au hameau du Thou sur la commune de Sury-en-Vaux.
Vient maintenant la liste des enfants : Joséphine, 16 ans, Florentine, 15 ans, Emile, 11 ans, Ferdinand, 10 ans, Eugène 7 ans, Valérie 5 ans et pour finir Justine et Euphrasie, visiblement des jumelles âgées de 4 ans. Là encore j’avais trouvé 10 enfants issus de ce couple. Leur aînée n’est autre que mon aïeule Hortense GUENEAU, qui au même moment était domestique dans une commune plus éloignée (et qui épousera Joseph REVERDY, dont je vous ai parlé la veille).
Mais la maisonnée n’est pas complète ! Car la belle-mère du chef de famille, Victoire BERTRAND âgée de 75 ans vit également avec la famille. Elle est née en l’an VI et décèdera en 1880 dans un autre village. Qu’a-t-elle fait entre 1872 et 1880, et pourquoi déménager ? D’autres recensements me donneront peut-être une piste…
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Joseph REVERDY
Joseph REVERDY a 25 ans lors du recensement de 1872. Il vit à Maimbray, un hameau du village Sury-en-Vaux avec sa mère Marie CROCHET âgée de 59 ans, sa sœur Marie REVERDY et son époux Étienne VATTAN. Marie CROCHET est décrite comme étant vigneronne ; ce n’est pas si souvent qu’une femme a une vraie profession !
Le père de Joseph REVERDY, Joseph Ursin REVERDY, vigneron, est décédé en 1855 à l’âge de 45 ans. Joseph junior n’était alors âgé que de 9 ans.
Il se mariera 2 ans plus tard, avec Cécile Hortense GUENEAU.
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Idiote
Il est des articles plus facile à écrire que d’autres. La difficulté peut venir du manque de « matière », ou alors comme c’est le cas aujourd’hui d’une histoire qui touche plus particulièrement.
Je retrouve Valérie GODON, alors âgée de 27 ans en 1872, qui épousera Jean Baptiste BEUCHON avec qui j’ai commencé le Challenge. Elle est ma première « née de père inconnu ». Je m’attendais donc à la retrouver avec sa mère, et peut-être d’autres membres de sa famille.
Sans surprise, Valérie GODON est notée « enfant naturel ». Elle vit avec sa mère chez ses oncles et tante Jean LEBEAU, aubergiste de 59 ans et Adèle Célestine GODON âgée de 54 ans.
Plusieurs enfants vivent encore avec eux : Jean Barbabé LEBEAU, 30 ans, Louis LEBEAU âgé de 27 ans et Etienne Alphonse LEBEAU, 17 ans.
Louis LEBEAU vit chez ses parents avec sa femme Marie Louise DOUCET et leur fils Lucien Edouard de 2 mois.
J’en viens donc à la mère de Valérie, mon ancêtre Agathe Marie GODON, et à ma découverte. Elle est âgée de 57 ans, et dans les observations il est noté « Idiote ». Je me souviens avoir relu le mot à plusieurs reprises pour être certaine d’avoir bien compris.
Vu son âge, ça me semble un peu jeune pour avoir une maladie dégénérative ; une fois n’est pas coutume je vous parlerais donc des recensements précédents. En 1861 et 1856, la même observation est notée. En 1846 une autre formulation « Aliénée non dangereuse ». En 1836, je ne trouve rien de noté.
J’imagine qu’elle a sans doute eu un handicap dès son plus jeune âge. Le fait qu’elle ait pu se retrouver enceinte et avoir un enfant sans forcément comprendre ce qui lui arrive m’attriste profondément.
Sans les recensements, voilà un détail très important pour comprendre la vie de cette famille, à côté duquel je serai passée.
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Hortense GUENEAU, domestique
Hortense GUENEAU a 23 ans en 1873 ; elle ne vit plus chez ses parents, mais est domestique au hameau du Mont Carré à Subligny.
Elle travaille pour André LEGER âgé de 54 ans, vraisemblablement veuf. Avec lui vivent six enfants, ce qui peut expliquer qu’il ait besoin d’un peu d’aide même s’il n’en a pas en bas âge : Marie 22 ans, Louis André 20 ans, Victorine Valérie 19 ans, Etienne 14 ans, et les jumelles Adèle et Euphrasie âgées de 10 ans.
Hortense épousera Joseph REVERDY deux ans plus tard. Nous le rencontrerons à l’occasion de la lettre J.
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GUENEAU Jean, vigneron au hameau des Vignes
Il y a parfois des professions et des lieux qui semblent prédestinés ! Tout comme pour Jean GUENEAU, vigneron au hameau des Vignes, commune de Sury-en-Vaux.
Lors du recensement de 1872, il a 43 ans et sa femme Véronique VATTAN en a 44. Quatre enfants sont présents dans le foyer : Marie âgée de 15 ans, Jean âgé de 13 ans, Véronique âgée de 10 ans et Joseph Henri Isidore, mon aïeul âgé de 7 ans (sa future femme Marie Marthe PINSON naîtra en juillet 1872).
La dernière personne qui complète le foyer est Jean GUENEAU, père de Jean, et grand-père de Jean âgé de 76 ans. Cela ne doit sans doute pas être très pratique d’avoir dans la maisonnée trois homonymes ! Il décèdera quelques semaines plus tard en août 1872.
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Forêt
Quittons champs et vignes pour nous diriger vers les forêts. Deux de mes ancêtres y ont travaillé, j’en ai d’ailleurs déjà parlé dans différents articles. Alors, dans quelle forêt vivaient-il en 1872 ?
En premier, Auguste CHAMPION, charbonnier, et Marie Louise PALISSON, tous deux âgés de 34 ans. Ils vivent à Sancergues dans la grande rue, je ne savais pas jusqu’alors qu’ils avaient vécu dans cette commune. Dans leur foyer nous retrouvons quatre enfants, une fille dénommée « Cadette » de 10 ans (merci l’agent recenseur), Pierre Auguste 5 ans, Joséphine Louise 3 ans et Gustave 1 an. Mon aïeul Pierre Francisque ne naîtra qu’en 1878.
Point de forêt donc, en 1872 mon charbonnier habite en ville (ce qui ne sera pas toujours le cas)… Qu’en est-il de son beau-père ?
Passons donc aux parents de Marie Louise : Pierre PALISSON 65 ans, et sa femme Françoise MIGEON âgée de 73 ans. Pierre est garde forestier. Avec eux se trouve Marie Louise CHAMPION, fille de mon couple précédent, âgée de 9 ans. Elle ne fait peut-être qu’une avec la dénommée « Cadette » du recensement précédent ?
Ils vivent au bourg de Feux… Étonnant quand même que ces ancêtres qui vivent de la forêt habitent dans les bourgs !