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F comme … fileuse
Un court article aujourd’hui, hommage aux femmes de mon arbre. Car il est difficile d’écrire sur elles : quasiment toutes ménagères, femmes de l’ombre dont on ne trouve que peu de traces.
De temps en temps, on leur prête tout de même une profession comme celle d’aujourd’hui : fileuse. Un travail d’appoint exercé comme d’autres petits métiers à la chaumière, pour rapporter un peu d’argent et élever les enfants. Une activité apprise de mère en fille, joliment mise en texte par Jean RAMEAU (attention, c’est du berrichon).
Allons ma gent’, t’es ben en âge,
Fais entention à toun’ ovrage
Qioéqu’ c’est qu’in pour’ échaviau d’fil ?
A tout, vois-tu faut êtr subtil,
Faut eumer l’travail, ma gent’ fille
Pour quand tu s’ras mère de famille
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E comme … et voici la vie de Marie BAILLY
Je vous ai présenté hier Marie BAILLY, sage-femme à Sury-en-Vaux, qui a déclaré la naissance de dix de mes ancêtres. Bien qu’elle ne fasse pas partie des aïeuls, je vais vous raconter la vie de celle qui fut présente pour bien des femmes de mon arbre.
Marie Bailly est née le 14 décembre 1810 à Chavignol, village rattaché à Sancerre. Ses parents Pierre BAILLY et Anne ROBLIN sont vignerons. Elle épouse Jean Désiré MELLOT vigneron et tonnelier à Sury-en-Vaux, ce qui explique sa venue dans le village.
Je l’imagine aux alentours de 1855, rendant visite aux femmes sur le point d’accoucher. A ses côtés, sa fille Marie Victoire Désirée âgée de 15 ans qui apprend le rôle de sage-femme. Donner la vie tout en étant confronté à la mort. La première fille de Marie, la petite Marie Anne Cécile Désirée n’a vécu que 9 mois et son premier garçon Désiré Étienne a vécu 16 mois. En plus de Marie Victoire, la fratrie compte Marie Bathilde Elise, 12 ans et Marie Étienne Désiré Henri, 8 ans.
Remarquez au passage, que tous ses enfants, quel que soit leur sexe, portent Marie comme premier prénom. Le recensement de 1851 nous permet par ailleurs de connaître les prénoms d’usage, ce qui simplifiera la suite du récit.
Composition du foyer MELLOT x BAILLY en 1851 – AD 18 27J 0067
Le 2 février 1863, Désirée se marie à Subligny avec Etienne LALLEMAND, charron. Nous apprenons à cette occasion qu’elle exerce également la profession de sage-femme. Une fille, Marie Elise, nait de cette union le 16 novembre 1863, neuf mois tout pile après le mariage. Une seconde fille Marie Angéline nait le 17 janvier 1865 à Crézancy en Sancerre. Quelques mois plus tard, le 3 avril, Désirée meurt à l’âge de 24 ans ; moins d’un an après son mari épouse une seconde femme.
Et pour perpétrer la tradition, Marie Elise, petite-fille de Marie devient à son tour sage-femme.
La seconde fille de Marie, Bathilde, se marie le 6 septembre 1864 à Sury-en-Vaux où elle épouse Sébastien CROIZE, garde particulier à Couargues. Ils partent vivre à Saint Satur ; contrairement à sa grande sœur elle ne deviendra pas sage-femme.
Marie BAILLY décède le jour de Noël 1881 à Sury-en-Vaux à l’âge de 71 ans.
Je ne peux terminer cet article sans citer son fils, Henri qui décède le 25 novembre 1886 à l’hôpital de Mytho en Cochinchine.
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D comme … déclarante, Marie BAILLY
Nous retournons aujourd’hui à Sury-en-Vaux, village avec lequel j’ai commencé le challenge. Aujourd’hui, nous rencontrons la personne qui est la plus présente dans mon arbre sans être une ancêtre ni l’officier d’état civil…
Marie BAILLY a la particularité d’être la personne qui a certainement connu le plus grand nombre de mes ancêtres. Et pour cause ! Elle était sage-femme dans la commune de Sury-en-Vaux qui a connu le plus grand nombre de naissances dans mon arbre.
J’ai découvert le pot aux roses en remarquant son nom sur les registres de naissances où elle était déclarante, chose plutôt inhabituelle pour une femme. L’officier d’État Civil jugeait d’ailleurs bon de préciser l’identité de son mari.
Liste de mes aïeux pour lesquels elle est citée dans l’acte de naissance :
- Étienne PINSON, 182
- François DEZAT, 1836
- Marie Louise GUINGUAND, 1836
- Germain MOREUX, 1838
- Marie Louise FOUCHARD, 1842
- Rosalie REVERDY, 1843
- Marie Adrienne THOMAS, 1845
- Joseph REVERDY, 1846
- Cécile Hortense GUENEAU, 1849
- Louis Henri LEGER, 1850
Extrait de l’acte de naissance de Louis Henry LEGER – source : AD18 – 3E 2429
J’avais prévu de vous conter la vie de Marie BAILLY dès aujourd’hui, mais je vous laisse finalement patienter jusqu’à demain…
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C comme … charbonnier comme son père
Retour dans le Sancerrois, cette-fois à l’Ouest, en direction de la Loire. Je vous propose de pénétrer dans le cœur dans la forêt…
Lorsque Pierre Francisque CHAMPION nait au petit jour du 20 mai 1878 à la Bascule, les seuls hommes à la maison sont Auguste et Gustave, âgés de 11 et 7 ans.
Son père, Auguste, n’est pas là comme l’atteste son acte de naissance. Certainement retenu par son métier de charbonnier. Pour mettre au monde son septième enfant, Marie Louise PALISSON est assistée de Françoise GOGOT, une femme expérimentée de 65 ans. On est venu chercher Françoise aux Chailloux à un kilomètre de là, et elle a rejoins la maison à l’orée de la forêt.
En plus d’Auguste et Gustave, Aline âgée de 9 ans et Alexandrine, 3 ans, se penchent au-dessus du nouveau-né. Il ne découvrira pas ses deux grandes sœurs tout de suite : Marie Alexandrine, 18 ans, et Marie Louise, 16 ans ne vivent déjà plus à la maison.
Son enfance est marquée par les allées et venues de son père, tantôt à la maison, l’été dans une cabane en forêt. Peut-être voit-il la fumée de loin, s’élever de la forêt ?
Pierre a un peu plus de deux ans, lorsque Françoise GOGOT vient de nouveau à la maison. Son père est encore absent, et un nouveau petit frère, Louis fait son arrivée au mois de juillet.
Alors qu’il n’a pas encore quatre ans, Marie Louise leur rend visite et le ton monte. Il faut imaginer Auguste, les mains noircies par son dur labeur se mettre à gronder. Au cœur de l’hiver, Marie Louise elle met au monde un petit Paulin Auguste, alors même qu’elle n’est pas mariée. Cette dernière ira tenter sa chance à Paris et laissera le petit Paulin avec ses parents. Il deviendra le petit dernier de la fratrie.
Qu’est-ce qui a poussé Pierre Francisque à devenir charbonnier ? Son grand frère Auguste est parti à Bannay devenir journalier, Gustave devient jardinier, le petit Louis exercera la profession de maçon. Pierre Francisque suivra les pas de son père jusque dans le cœur des forêts. Il en ressortira en 1899 pour son service militaire. Avant d’être mobilisé des années plus tard pour la première guerre mondiale, mais là c’est une autre histoire…
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B comme … BEDU Jean Baptiste, cabaretier
Aujourd’hui, nous changeons d’arbre pour rejoindre celui de mon mari ; nous nous déplaçons de quelques dizaines de kilomètres pour nous rendre à Morogues, toujours dans le Berry, au sud-ouest de Sancerre.
C’est dans ce village que nous retrouvons Jean-Baptiste BEDU, né le 26 brumaire de l’an VIII, de Silvain BEDU et Solange CLOUSSON.
L’arbre de mon mari comporte de nombreux métiers originaux, et Jean-Baptiste ainsi que son père ne dérogent pas à la règle : ils sont tous deux cabaretiers !
Le cabaretier vendait du vin accompagné d’un repas ; un établissement d’un niveau en-dessous de l’auberge. Bien que Morogues ne soit pas une grande ville, elle comprenait plusieurs cabaretiers.
Glissons-nous maintenant dans le cabaret de Jean-Baptiste…
Ce devait sans doute être une toute petite pièce (cabaret a la même origine que le mot chambre), avec des barriques ou bouteilles de vin entassées au fond, un bar et quelques tables. Ici pas de jolie nappe ou de belle vaisselle. C’est un lieu où l’on vient pour l’ivresse, et qui devait s’animer les jours de marché et de foire. Il est probable que Jean-Baptiste possédait lui-même quelques ares de vignes et produisait son vin. Cette activité de cabaretier servait alors à vendre tout ou partie de sa récolte.
Place du champs de foire à Morogues – peut-être est-ce un cabaret, au fond de la place ? Un endroit stratégique pour faire de bonnes affaires les jours de Foire.
La profession de Jean Baptiste n’a pas toujours été cabaretier. Si c’est bien ce métier qui est indiqué pour son mariage, sur divers actes entre 1834 et 1836, il est aubergiste. Sur un acte il est même vigneron, ce qui semble confirmer qu’il vendait le vin sa production. A la fin de sa vie, il est propriétaire puis rentier.
Professions de Jean-Baptiste BEDU indiquées dans les archives
Si mon article se termine ici, je n’ai pas fini de vous conter la vie de Jean-Baptiste BEDU, car il n’était pas que cabaretier… rendez-vous à la lettre I.
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A comme… Alexandre DEZAT et Scholastique REVERDY
Je débute ce challenge avec un couple que j’affectionne particulièrement : Alexandre DEZAT et Scholastique REVERDY. Difficile de dire pourquoi tel ou tel ancêtre que l’on n’a pas connu peut attirer à ce point notre attention. Peut-être parce qu’il fut mon premier implexe ? Ou bien car le prénom de Scholastique m’a pour le moins étonnée ? ( j’y ai consacré un article ici).
Comme un grand nombre de mes ancêtres, Alexandre DEZAT est né à Sury-en-Vaux, le 24 juillet 1758. Il est le fils de François DEZAT laboureur et de Jeanne RAIMBAULT. Il nait au milieu de trois frères aînés : François, Pierre et Henry âgés de 10 à 6 ans. Anne, âgée de 1 an et demi à l’arrivée d’Alexandre décède en octobre la même année ; il ne fait pas bon être fille, car deux autres sont décédées avant elle. Cette fratrie de quatre garçons s’agrandira avec l’arrivée de Jeanne deux ans plus tard, puis de Jean qui ne vivra que quatre ans.
A une dizaine de kilomètres de là, à Savigny-en-Sancerre, nait Scholastique REVERDY le 10 février 1766. Fille de Jean REVERDY, manœuvre et vigneron, et de Jeanne RIFFAULT. A son arrivée, la famille ne compte qu’un garçon, son demi-frère Agnan MONTAGU, né d’une première union. Je ne trouve pas d’autre enfant de ce couple, qui semble avoir voyagé. En effet, Jeanne RIFFAULT décède le 7 vendémiaire an III à Sainte-Gemme.
Difficile d’imaginer ce que fut leu enfance. La pauvreté certainement, une vie marquée par les saisons. Alexandre sera lui-même laboureur et vigneron.
Notre couple vivra la révolution, qui aura une saveur particulière dans le sancerrois avec la « Petite Vendée Sancerroise » à laquelle il faudra que je consacre un article ultérieurement.
Notre couple se marie le 31 janvier 1792 à Sury-en-Vaux, Alexandre est alors âgé de 33 ans et Scholastique de 25 ans. Un an et demi plus tard nait leur premier fils, Louis DEZAT, qui ne vivra qu’un petit mois. La chaleur cet été-là était particulièrement accablante.
A la chaleur se succèdent des hivers rigoureux, en 1794 et 1795. Cette année-là nait le 22 mars Elizabeth DEZAT qui ne vivra que dix-neuf jours.
Quatre ans après leur mariage, notre couple n’a toujours pas d’enfant dans son foyer… mais Scholastique est enceinte ! Alexandre DEZAT nait le 20 germinal an IV ; il deviendra laboureur et vigneron et épousera Catherine PERON ; c’est l’un de mes aïeul.
Les naissances vont ensuite se succéder : Scholastique en septembre 1798, Elizabeth en juillet 1801, François en mai 1804 et Marguerite en avril 1807. Cette dernière va épouser Jean REVERDY, et est également une des aïeule.
En avril 1807, la mort frappe de nouveau cette famille : Scholastique DEZAT décède au hameau de Chambre , elle est alors âgée de 17 ans.
Le premier recensement de 1836 nous donne une indication étonnante, cette année là le foyer compte douze personnes. En plus d’Alexandre et Scholastique, nous retrouvons Alexandre DEZAT « fils », avec sa femme et leur quatre enfants âgés de 22 mois à 6 ans. Nous trouvons aussi Marguerite DEZAT et son mari Jean REVERDY avec leur deux enfants âgés de 2 et 4 ans.
Nos époux décèderons en 1837 et 1838.
État civil : Archives du Cher - 3E 1058, 3E 1060, 3E 1061, 3E 1062, 3E 2060, 3E 2062. Recensement : 27J 0016.
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Challenge A à Z – 2014
On pourrait croire que ce blog s’est endormi … et pourtant, derrière le clavier je m’active.
Dans dix jours va débuter une nouvelle édition du challenge A à Z. Le principe est simple : durant un mois, chaque jour les blogueurs publient un article commençant par une lettre de l’alphabet.
Vous pouvez retrouver la liste de mes articles rédigés en 2013 sur cette page.
Si l’an dernier, les articles portaient sur des sujets très différents les uns des autres, et avec des longueurs très variables, cette année j’ai décidé de les recentrer un peu. Le thème de cette année ne sera pas très compliqué, car les articles concerneront les hommes et femmes de mon arbre ou celui de mon mari.
Rendez-vous le 31 mai pour le premier article !
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Sources militaires aux archives municipales de Rennes
Je vous avais déjà présenté les jeudis des archives de Rennes dans un billet du challenge 2013. Hier j’ai participé à une nouvelle séance intitulée « à travers les archives militaires », qui était sur inscription et de nouveau à guichet fermé !
Avec les autres participants, nous avons déambulé entre les tables où nous attendaient les sources militaires sorties des archives. Dès l’introduction, nous avons été avertis : nous n’avons pas de registres matricules aux archives municipales. Mais alors que peut-on y trouver ?
Les tableaux de recensement : qui nous donnent des détails à la fois sur le physique ou la santé de nos aïeux, leur niveau d’instruction et diverses informations telles que : savaient-ils faire du vélo ? Comme la ville de Rennes est assez grande et regroupe quatre cantons, elle a gardé ces tableaux ; pour les plus petites communes il faut se rendre aux archives départementales.
Les jeunes hommes étaient recensés … mais aussi les ressources qui peuvent être utiles à l’armée, comme les voitures, les chevaux. Les bons de réquisition sont également conservés.
Les délibérations du conseil municipal peuvent aussi être utiles, dans le cas de demandes d’exemption du service militaire pour les soutiens de famille. Une enquête était alors menée, avec des détails sur la composition de la famille, voire leurs revenus.
Parmi les autres sources que l’on peut trouver : les candidatures pour s’engager dans la milice bourgeoise (Ancien Régime), les engagements volontaires plus récemment, les autorisations de résidence pour les réfugiés…
N’oublions pas non plus les sources iconographiques : cartes postales anciennes, photographies, affiches de mobilisation…
Mon document préféré ? Des numéros de tirage au sort qui ont été retrouvés. Cela m’a fait quelque chose de me dire que des hommes ont tiré ces papiers, en espérant surtout ne pas être appelés.
Poilus – Archives de Rennes, 100F1705 vue 1
Les archives de Rennes ont édité un livret très bien fait qui dresse l’inventaire des sources disponibles, et également où trouver les autres sources militaires : « Les archives s’en vont en guerre – à travers les sources militaires ». Je vous invite vivement à le télécharger et le feuilleter.
En conclusion, ces sources sont moins connues … mais complémentaires de celle que l’on peut trouver aux archives départementales. Et bien que n’étant ni rennaise ni bretonne, cet atelier va m’aider à progresser dans mes recherches.
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Louis BLONDEAU, vigneron à Verdigny au XIXe siècle
Avant d’entrer dans le vif du sujet, replaçons Louis BLONDEAU dans mon arbre. Comme je l’ai évoqué lors de mon bilan, à ma 7ème génération, un couple a la particularité d’être implexe … trois fois ! Louis BLONDEAU est l’un des trois enfants de ce couple que l’on rencontre dans mon arbre. Il est également le petit fils de Jean Louis BLONDEAU, le fameux hors-la-loi présenté lors du précédent challenge A à Z. Ces précisions faites, je laisse place à mon ancêtre…
12 octobre 1828. Nuit d’automne dans le Sancerrois. Cette mi-octobre est la transition entre l’effervescence des vendanges et des semailles, et le froid et les pénibles travaux de l’hiver. Dans le « Chaudoux den bas », Thérèse NEVEU vient d’accoucher. Après six ans de mariage, elle donne un frère à la petite Thérèse. Il s’appellera Louis. Son père, Jean-Louis, est peut-être en train de préparer ses outils de sabotiers. Cette activité prendra le relais des travaux dans les champs, à l’arrivée des mauvais jours.
Ancienne maison de vigneron du haut de Chaudoux – Google Streetview
12 octobre 1836. Louis a 8 ans aujourd’hui mais l’humeur n’est pas à la fête dans le village : de la pluie, de la pluie, encore de la pluie ! Les voisins vignerons font grise mine : il y a une semaine, les raisins n’étaient toujours pas mûrs, et aujourd’hui les rares fruits enfin arrivés à maturité ont pourris.
1851. Les années ont passé, successions de moissons et de vendanges. Le jeune Louis a 22 ans et est dorénavant vigneron. Bien que le travail soit difficile, j’imagine aussi qu’il aime passer du temps à l’extérieur, car il y a du monde à la maison : ses parents qui ont plus de 50 ans et sont toujours le socle de la famille, le petit Pierre de 10 ans, ses sœurs Marie et Rosalie, 20 et 16 ans. Mais il y a aussi Thérèse et son jeune mari, Julien VATTAN, également vigneron. Le premier mariage de la fratrie avait eut lieu en février l’année précédente.
28 juin 1853. Encore une sale année, alternance de pluies froides et de vent. Mais laissons Louis et sa famille savourer la fête : car aujourd’hui le cousin Hippolite NEVEU se marie. Et Louis est témoin : une petite fierté ! Il est même monté « à la ville » de Sancerre trois semaines auparavant, chez le notaire, bien qu’il ne sache pas signer.
20 janvier 1856. La nuit approche et Louis sort ses plus beaux habits. Car aujourd’hui il marie non pas une, mais ses deux jeunes sœurs ! Florent NEVEU, le maire les accueille au bourg à huit heures du soir. Honneur à l’aînée, Marie épouse François COTAT, un vigneron de 25 ans qui habite Verdigny. Arrive le tour de Rosalie. Elle épouse Jean-Louis ROY, même profession dans la même commune. Julien VATAN, leur beau-frère, est témoin des deux unions. Ces deux mariages, seront les seuls de l’année à Verdigny.
11 janvier 1858. Aujourd’hui la taille dans les vignes s’interrompt. Car à huit heures, Louis se marie. Il épouse Rosalie DOUCET, fille d’une famille de vignerons de Sury-en-Vaux, village voisin, qui est de deux ans sa cadette. Les tractations s’étaient soldées le 3 janvier dernier par la signature d’un contrat de mariage à Sury-en-Vaux. Mais les ressources sont maigres, et la cohabitation entre le jeune couple et le reste de la famille est inévitable.
Juillet 1861. Trois années ont passé, et la maison familiale est toujours aussi remplie. Nous retrouvons Louis qui a fondé sa famille avec deux petites filles, Rosalie et Marie-Louise de trois et un an. Ils partagent la maison avec ses parents et Pierre, son frère laboureur. Sa femme Rosalie a souvent les yeux rougis en ce moment, car ils viennent de perdre leur troisième fille, Mathilde, après quelques jours seulement.
28 avril 1863. Que sa mère aurait été fière de voir ce jour. Pierre, le petit dernier qui se marie, et lui son plus vieux fils qui est témoin. Pierre épouse Françoise RAIMBAULT, d’une famille de vignerons. Du coin de l’œil il regarde sa femme. Elle est de nouveau enceinte, et ils espèrent cette fois avoir un garçon.
Octobre 1866. L’histoire se répète… cette année les éléments se sont déchaînés. Le tonnerre a même grondé en janvier ! Hélas le résultat des pluies est là, le vin sera médiocre cette année encore. Il montre ses vignes au petit Louis Désiré qui a deux ans maintenant. Son fils est né presque un an jour pour jour après Louis Désiré premier du nom, qui n’avait survécu qu’un mois. Rosalie est restée à la maison avec Étienne Théophile, le dernier né, qui les a rejoint à la fin de l’été.
Septembre 1870. Il flotte comme un air mauvais à Verdigny. Les habitants tombent malades les uns après les autres, et il fait chaud… Rosalie est l’une des premières à mourir cette année-là. Fatiguée de ses grossesses et des travaux pénibles. Fatiguée d’avoir perdu sa petite Adeline en mars l’année dernière. Fatiguée de cette chaleur, qui a séché les cerises sur place dans les arbres. En juillet, Louis a entendu que la France entrait en guerre contre l’Allemagne. Rien de bon. La veille, de nouveau une mauvaise nouvelle est parvenue à ses oreilles : son ami Patient NEVEU, est mort…
Le 26 septembre 1870, Louis BLONDEAU meurt. Cette année là, une épidémie de variole fit des ravages à Verdigny.
Etat-civil de Verdigny: 3E 2454, 3E 3830, 3E 4273. Recensements de Verdigny : 1846 - 27J0050, 1851 - 2J0073, 1856 - 2J0089, 1861 - 6M0025, 1866 - 6M 0052. Les fléaux atmosphériques de Jean-Claude BONNET
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La généalogie fête internet
La blogosphère généalogique est invitée, à l’initiative de Sophie Boudarel, à fêter internet.
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Pourquoi avoir créé un blog de généalogie ?
Cela remonte à un moment bien précis de mes recherches, lors de la découverte de ma branche MERLIN. Avec étonnement, l’un de mes ancêtres était indiqué comme étant marchand verrier. J’ai cherché cette profession dans mon moteur de recherche favori, et je suis tombée sur les blogs modes de vie au 16ème et 17ème siècle et verriers du Rouergue. De fil en aiguille, j’ai découvert la blogosphère généalogique, et j’ai décidé de me lancer à mon tour.
- Un blog à faire découvrir et à mettre en avant
Je vais tricher car j’ai beaucoup de mal à choisir entre les blogs que je lis régulièrement : ils sont tous tellement différents ! Et c’est finalement plus ce que je veux mettre en avant : la diversité.
Il y a ceux qui nous font voyager : en Italie avec mes racines en Vénétie, au Québec avec Hervé Pencalet. Voyage aussi … aux archives ou dans les bibliothèques de par le monde avec Chroniques d’Antan.
Il y a ces généablogueurs dont les ancêtres auraient pu côtoyer les miens comme Benoît et son blog mes racines familiales, François avec Châteauneuf et Jumilhac, ou encore mémoire vive, (sans oublier Sirius).
Il y a ces généalogistes qui se sont lancé dans ce projet fou de nous présenter un ancêtre par semaine comme Marine – Dans les branches.
Il y a ces belles et émouvantes histoires comme la maison de Céline, le 53, ou le journal de Léontine, raconté par Marine.
Il y a ces blogs créés il y a moins d’un an, et dont le contenu m’impressionne déjà : Murmures d’ancêtres, d’Arverne et d’Armorique, mes racines et mes L.
Il y a le blog Marques Ordinaires qui me fait culpabiliser de ne pas toujours bien citer mes sources…
Il y a des blogs avec des articles techniques comme genBECLE, la gazette des ancêtres, ou la ligne de vie par couple d’Elise.
Et il y a ces blogs que j’aime lire tout simplement, comme Degrés de parenté, la Pissarderie, Généalecole, Rhit généalogie, aide généalogie, ciel mes aïeux, Lulu sorcière, de Bretagne en Saintonges.
Et il y a aussi tous ceux que j’ai oublié de citer …
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