• Challenge

    B comme … BEDU Jean Baptiste, cabaretier

    Aujourd’hui, nous changeons d’arbre pour rejoindre celui de mon mari ; nous nous déplaçons de quelques dizaines de kilomètres pour nous rendre à Morogues, toujours dans le Berry,  au sud-ouest de Sancerre.

    C’est dans ce village que nous retrouvons Jean-Baptiste BEDU, né le 26 brumaire de l’an VIII, de Silvain BEDU et Solange CLOUSSON.

    L’arbre de mon mari comporte de nombreux métiers originaux, et Jean-Baptiste ainsi que son père ne dérogent pas à la règle : ils sont tous deux cabaretiers !

    Le cabaretier vendait du vin accompagné d’un repas ; un établissement d’un niveau en-dessous de l’auberge. Bien que Morogues ne soit pas une grande ville, elle comprenait plusieurs cabaretiers.

    Glissons-nous maintenant dans le cabaret de Jean-Baptiste…

    Ce devait sans doute être une toute petite pièce (cabaret a la même origine que le mot chambre), avec des barriques ou bouteilles de vin entassées au fond, un bar et quelques tables. Ici pas de jolie nappe ou de belle vaisselle.  C’est un lieu où l’on vient pour l’ivresse, et qui devait s’animer les jours de marché et de foire. Il est probable que Jean-Baptiste possédait lui-même quelques ares de vignes et produisait son vin. Cette activité de cabaretier servait alors à vendre tout ou partie de sa récolte.

    Morogues place chps foire

    Place du champs de foire à Morogues – peut-être est-ce un cabaret, au fond de la place ?     Un endroit stratégique pour faire de bonnes affaires les jours de Foire.

    La profession de Jean Baptiste n’a pas toujours été cabaretier. Si c’est bien ce métier qui est indiqué pour son mariage, sur divers actes entre 1834 et 1836, il est aubergiste. Sur un acte il est même vigneron, ce qui semble confirmer qu’il vendait le vin sa production.  A la fin de sa vie,  il est propriétaire puis rentier.

    Professions bedu

    Professions de Jean-Baptiste BEDU indiquées dans les archives

    Si mon article se termine ici, je n’ai pas fini de vous conter la vie de Jean-Baptiste BEDU, car il n’était pas que cabaretier… rendez-vous à la lettre I.

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  • Challenge

    A comme… Alexandre DEZAT et Scholastique REVERDY

    Je débute ce challenge avec un couple que j’affectionne particulièrement : Alexandre DEZAT et Scholastique REVERDY. Difficile de dire pourquoi tel ou tel ancêtre que l’on n’a pas connu peut attirer à ce point notre attention. Peut-être parce qu’il fut mon premier implexe ? Ou bien car le prénom de Scholastique m’a pour le moins étonnée ? ( j’y ai consacré un article ici).

    Comme un grand nombre de mes ancêtres, Alexandre DEZAT est né à Sury-en-Vaux, le 24 juillet 1758. Il est le fils de François DEZAT laboureur et de Jeanne RAIMBAULT. Il nait au milieu de trois frères aînés : François, Pierre et Henry âgés de 10 à 6 ans. Anne, âgée de 1 an et demi à l’arrivée d’Alexandre décède en octobre la même année ; il ne fait pas bon être fille, car deux autres sont décédées avant elle. Cette fratrie de quatre garçons s’agrandira avec l’arrivée de Jeanne deux ans plus tard, puis de Jean qui ne vivra que quatre ans.

    A une dizaine de kilomètres de là, à Savigny-en-Sancerre,  nait Scholastique REVERDY le 10 février 1766. Fille de Jean REVERDY, manœuvre et vigneron, et de Jeanne RIFFAULT. A son arrivée, la famille ne compte qu’un garçon, son demi-frère Agnan MONTAGU, né d’une première union. Je ne trouve pas d’autre enfant de ce couple, qui semble avoir voyagé. En effet, Jeanne RIFFAULT décède le 7 vendémiaire an III à Sainte-Gemme.

    Difficile d’imaginer ce que fut leu enfance.  La pauvreté certainement, une vie marquée par les saisons. Alexandre sera lui-même laboureur et vigneron.

    Notre couple vivra la révolution, qui aura une saveur particulière dans le sancerrois avec la « Petite Vendée Sancerroise » à laquelle il faudra que je consacre un article ultérieurement.

    Notre couple se marie le 31 janvier 1792 à Sury-en-Vaux, Alexandre est alors âgé de 33 ans et Scholastique de 25 ans. Un an et demi plus tard nait leur premier fils, Louis DEZAT, qui ne vivra qu’un petit mois. La chaleur cet été-là était particulièrement accablante.

    A la chaleur se succèdent des hivers rigoureux, en 1794 et 1795. Cette année-là nait le 22 mars Elizabeth DEZAT qui ne vivra que dix-neuf jours.

    Quatre ans après leur mariage, notre couple n’a toujours pas d’enfant dans son foyer… mais Scholastique est enceinte ! Alexandre DEZAT nait le 20 germinal an IV ; il deviendra laboureur et vigneron et épousera Catherine PERON ; c’est l’un de mes aïeul.

    Les naissances vont ensuite se succéder : Scholastique en septembre 1798, Elizabeth en juillet 1801, François en mai 1804 et Marguerite en avril 1807. Cette dernière va épouser Jean REVERDY,  et est également une des aïeule.

    En avril 1807, la mort frappe de nouveau cette famille : Scholastique DEZAT décède au hameau de Chambre , elle est alors âgée de 17 ans.

    Localisation A

    Le premier recensement de 1836 nous donne une indication étonnante, cette année là le foyer compte douze personnes. En plus d’Alexandre et Scholastique, nous retrouvons Alexandre DEZAT « fils », avec sa femme et leur quatre enfants âgés de 22 mois à 6 ans. Nous trouvons aussi Marguerite DEZAT et son mari Jean REVERDY avec leur deux enfants âgés de 2 et 4 ans.

    Nos époux décèderons en 1837 et 1838.

    Arbre Dezat Alexandre

    État civil : Archives du Cher - 3E 1058, 3E 1060, 3E 1061, 3E 1062, 3E 2060, 3E 2062.
    Recensement : 27J 0016.

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  • Challenge

    Challenge A à Z – 2014

    On pourrait croire que ce blog s’est endormi … et pourtant, derrière le clavier je m’active.

    Dans dix jours va débuter une nouvelle édition du challenge A à Z. Le principe est simple : durant un mois, chaque jour les blogueurs publient un article commençant par une lettre de l’alphabet.

    Vous pouvez retrouver la liste de mes articles rédigés en 2013 sur cette page.

    Si l’an dernier, les articles portaient sur des sujets très différents les uns des autres, et avec des longueurs très variables, cette année j’ai décidé de les recentrer un peu. Le thème de cette année ne sera pas très compliqué, car les articles concerneront les hommes et femmes de mon arbre ou celui de mon mari.

    Rendez-vous le 31 mai pour le premier article !

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  • Dans les archives,  Vu lu entendu

    Sources militaires aux archives municipales de Rennes

    Je vous avais déjà présenté les jeudis des archives de Rennes dans un billet du challenge 2013. Hier j’ai participé à une nouvelle séance intitulée « à travers les archives militaires », qui était sur inscription et de nouveau à guichet fermé !

    Avec les autres participants, nous avons déambulé entre les tables où nous attendaient les sources militaires sorties des archives. Dès l’introduction, nous avons été avertis : nous n’avons pas de registres matricules aux archives municipales. Mais alors que peut-on y trouver ?

    Les tableaux de recensement : qui nous donnent des détails à la fois sur le physique ou la santé de nos aïeux, leur niveau d’instruction et diverses informations telles que : savaient-ils faire du vélo ? Comme la ville de Rennes est assez grande et regroupe quatre cantons, elle a gardé ces tableaux ; pour les plus petites communes il faut se rendre aux archives départementales.

    Les jeunes hommes étaient recensés … mais aussi les ressources qui peuvent être utiles à l’armée, comme les voitures, les chevaux. Les bons de réquisition sont également conservés.

    Les délibérations du conseil municipal peuvent aussi être utiles, dans le cas de demandes d’exemption du service militaire pour les soutiens de famille. Une enquête était alors menée, avec des détails sur la composition de la famille, voire leurs revenus.

    Parmi les autres sources que l’on peut trouver : les candidatures pour s’engager dans la milice bourgeoise (Ancien Régime), les engagements volontaires plus récemment, les autorisations de résidence pour les réfugiés…

    N’oublions pas non plus les sources iconographiques : cartes postales anciennes, photographies, affiches de mobilisation…

    Mon document préféré ? Des numéros de tirage au sort qui ont été retrouvés.  Cela m’a fait quelque chose de me dire que des hommes ont tiré ces papiers, en espérant surtout ne pas être appelés.

    poilus

    Poilus – Archives de Rennes, 100F1705 vue 1

    Les archives de Rennes ont édité un livret très bien fait qui dresse l’inventaire des sources disponibles, et également où trouver les autres sources militaires : « Les archives s’en vont en guerre – à travers les sources militaires ». Je vous invite vivement à le télécharger et le feuilleter.

    En conclusion, ces sources sont moins connues … mais complémentaires de celle que l’on peut trouver aux archives départementales. Et bien que n’étant ni rennaise ni bretonne, cet atelier va m’aider à progresser dans mes recherches.

  • Mes ancêtres

    Louis BLONDEAU, vigneron à Verdigny au XIXe siècle

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, replaçons Louis BLONDEAU dans mon arbre. Comme je l’ai évoqué lors de mon bilan, à ma 7ème génération, un couple a la particularité d’être implexe …  trois fois ! Louis BLONDEAU est l’un des trois enfants de ce couple que l’on rencontre dans mon arbre. Il est également le petit fils de Jean Louis BLONDEAU, le fameux hors-la-loi présenté lors du précédent challenge A à Z. Ces précisions faites, je laisse place à mon ancêtre…

    12 octobre 1828. Nuit d’automne dans le Sancerrois. Cette mi-octobre est la transition entre l’effervescence des vendanges et des semailles, et le froid et les pénibles travaux de l’hiver.  Dans le « Chaudoux den bas », Thérèse NEVEU vient d’accoucher. Après six ans de mariage, elle donne un frère à la petite Thérèse.  Il s’appellera Louis. Son père, Jean-Louis, est peut-être en train de préparer ses outils de sabotiers. Cette activité prendra le relais des travaux dans les champs, à l’arrivée des mauvais jours.

    maison vigneronAncienne maison de vigneron du haut de Chaudoux – Google Streetview

    12 octobre 1836. Louis a 8 ans aujourd’hui mais l’humeur n’est pas à la fête dans le village : de la pluie, de la pluie, encore de la pluie ! Les voisins vignerons font grise mine : il y a une semaine, les raisins n’étaient toujours pas mûrs, et aujourd’hui les rares fruits enfin arrivés à maturité ont pourris.

    1851. Les années ont passé, successions de moissons et de vendanges. Le jeune Louis a 22 ans et est dorénavant vigneron. Bien que le travail soit difficile, j’imagine aussi qu’il aime passer du temps à l’extérieur, car il y a du monde à la maison : ses parents qui ont plus de 50 ans et sont toujours le socle de la famille, le petit Pierre de 10 ans, ses sœurs Marie et Rosalie, 20 et 16 ans. Mais il y a aussi Thérèse et son jeune mari, Julien VATTAN, également vigneron. Le premier mariage de la fratrie avait eut lieu en février l’année précédente.

    28 juin 1853. Encore une sale année, alternance de pluies froides et de vent. Mais laissons Louis et sa famille savourer la fête : car aujourd’hui le cousin Hippolite NEVEU se marie. Et Louis est témoin : une petite fierté ! Il est même monté « à la ville » de Sancerre trois semaines auparavant, chez le notaire, bien qu’il ne sache pas signer.

    20 janvier 1856. La nuit approche et Louis sort ses plus beaux habits. Car aujourd’hui il marie non pas une, mais ses deux jeunes sœurs ! Florent NEVEU, le maire les accueille au bourg à huit heures du soir. Honneur à l’aînée, Marie épouse François COTAT, un vigneron de 25 ans qui habite Verdigny.  Arrive le tour de Rosalie. Elle épouse Jean-Louis ROY, même profession dans la même commune. Julien VATAN, leur beau-frère, est témoin des deux unions. Ces deux mariages, seront les seuls de l’année à Verdigny.

    11 janvier 1858. Aujourd’hui la taille dans les vignes s’interrompt. Car à huit heures, Louis se marie. Il épouse Rosalie DOUCET, fille d’une famille de vignerons de Sury-en-Vaux, village voisin, qui est de deux ans sa cadette. Les tractations s’étaient soldées le 3 janvier dernier par la signature d’un contrat de mariage à Sury-en-Vaux. Mais les ressources sont maigres, et la cohabitation entre le jeune couple et le reste de la famille est inévitable.

    verdigny mairie ecoles - CopieMairie de Verdigny

    Juillet 1861. Trois années ont passé, et la maison familiale est toujours aussi remplie. Nous retrouvons Louis qui a fondé sa famille avec deux petites filles, Rosalie et Marie-Louise de trois et un an. Ils partagent la maison avec ses parents et Pierre, son frère laboureur. Sa femme Rosalie a souvent les yeux rougis en ce moment, car ils viennent de perdre leur troisième fille, Mathilde, après quelques jours seulement.

    28 avril 1863. Que sa mère aurait été fière de voir ce jour. Pierre, le petit dernier qui se marie, et lui son plus vieux fils qui est témoin. Pierre épouse  Françoise RAIMBAULT, d’une famille de vignerons. Du coin de l’œil il regarde sa femme. Elle est de nouveau enceinte, et ils espèrent cette fois avoir un garçon.

    Octobre 1866. L’histoire se répète… cette année les éléments se sont déchaînés. Le tonnerre a même grondé en janvier ! Hélas le résultat des pluies est là, le vin sera médiocre cette année encore. Il montre ses vignes au petit Louis Désiré qui a deux ans maintenant. Son fils est né presque un an jour pour jour après Louis Désiré premier du nom, qui n’avait survécu qu’un mois. Rosalie est restée à la maison avec Étienne Théophile, le dernier né, qui les a rejoint à la fin de l’été.

    Septembre 1870. Il flotte comme un air mauvais à Verdigny. Les habitants tombent malades les uns après les autres, et il fait chaud… Rosalie est l’une des premières à mourir cette année-là. Fatiguée de ses grossesses et des travaux pénibles. Fatiguée d’avoir perdu sa petite Adeline en mars l’année dernière. Fatiguée de cette chaleur, qui a séché les cerises sur place dans les arbres. En juillet, Louis a entendu que la France entrait en guerre contre l’Allemagne. Rien de bon. La veille, de nouveau une mauvaise nouvelle est parvenue à ses oreilles : son ami Patient NEVEU, est mort…

    Le 26 septembre 1870, Louis BLONDEAU meurt. Cette année là, une épidémie de variole fit des ravages à Verdigny.

    Etat-civil de Verdigny: 3E 2454, 3E 3830, 3E 4273.
    Recensements de Verdigny : 1846 - 27J0050, 1851 - 2J0073, 1856 - 2J0089, 1861 - 6M0025, 1866 - 6M 0052.
    Les fléaux atmosphériques de Jean-Claude BONNET
  • Considérations généalogiques

    La généalogie fête internet

    La blogosphère généalogique  est invitée, à l’initiative de Sophie Boudarel, à fêter internet.

    • Pourquoi avoir créé un blog de généalogie ?

    Cela remonte à un moment bien précis de mes recherches, lors de la découverte de ma  branche MERLIN. Avec étonnement, l’un de mes ancêtres était indiqué comme étant marchand verrier. J’ai cherché cette profession dans mon moteur de recherche favori, et je suis tombée sur les blogs modes de vie au 16ème et 17ème siècle et  verriers du Rouergue. De fil en aiguille, j’ai découvert la blogosphère généalogique, et j’ai décidé de me lancer à mon tour.

    • Un blog à faire découvrir et à mettre en avant

    Je vais tricher car j’ai beaucoup de mal à choisir entre les blogs que je lis régulièrement : ils sont tous tellement différents ! Et c’est finalement plus ce que je veux mettre en avant : la diversité.

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    Il y a ceux qui nous font voyager : en Italie avec mes racines en Vénétie, au Québec avec Hervé Pencalet. Voyage aussi … aux archives ou dans les bibliothèques de par le monde  avec Chroniques d’Antan.

    Il y a ces généablogueurs dont les ancêtres auraient pu côtoyer les miens comme Benoît et son blog mes racines familiales, François avec Châteauneuf et Jumilhac, ou encore mémoire vive, (sans oublier Sirius).

    Il y a ces généalogistes qui se sont lancé dans ce projet fou de nous présenter un ancêtre par semaine comme Marine – Dans les branches.

    Il y a ces belles et émouvantes histoires comme la maison de Céline, le 53, ou le journal de Léontine, raconté par Marine.

    Il y a ces blogs créés il y a moins d’un an, et dont le contenu m’impressionne déjà : Murmures d’ancêtres, d’Arverne et d’Armorique, mes racines et mes L.

    Il y a le blog Marques Ordinaires qui me fait culpabiliser de ne pas toujours bien citer mes sources…

    Il y a des blogs avec des articles techniques comme genBECLE, la gazette des ancêtres, ou la ligne de vie par couple d’Elise.

    Et il y a ces blogs que j’aime lire tout simplement, comme Degrés de parenté, la Pissarderie, Généalecole, Rhit généalogie, aide généalogie, ciel mes aïeux, Lulu sorcière, de Bretagne en Saintonges.

    Et il y a aussi tous ceux que j’ai oublié de citer …

  • Généathème,  Vieux métiers

    Le métier de vignier

    En ce mois de mars, les généalogistes sont invités à présenter un métier occupé par nos ancêtres.

    Avant de décrire le métier que j’ai choisi, voici le contexte dans le quel je l’ai découvert pour la première fois : Louis MOREUX, mon sosa 172, est un vigneron habitant Sury-en-Vaux. Jusque-là, rien de plus ordinaire car un très grand nombre de mes ancêtres sont vignerons et vivaient à Sury-en-Vaux. Mais, alors qu’il est décédé depuis quatre ans déjà, son fils Germain MOREUX se marie et cette fois-ci la profession de Louis n’est plus vigneron … mais garde-vignier !

    MOREUX Germain BERTRAND Genevieve M 1838

    Mariage de Germain MOREUX et Geneviève BERTRAND – 3E 2427 – Archives du Cher

    Vous l’aurez donc compris, je vous présente aujourd’hui le métier de vignier, qui vous l’imaginez est en rapport avec la vigne. Pour trouver une traduction plus compréhensible, il faut aller chercher un dictionnaire de berrichon. Nous y apprenons alors que le vignier est un garde-vignes [1].

    Mais me diriez-vous, pourquoi garder les vignes ? A l’approche des vendanges, il était d’usage de nommer des gardes temporaires pour surveiller les vignes . Le but était de les protéger avant tout des vols, mais aussi des bêtes qui pouvaient s’introduire dans les parcelles. Ils étaient généralement nommés par le conseil municipal et payés par les propriétaires.

    Si le garde-vignes venait à attraper un voleur, il le remettait ensuite à un magistrat. Bien qu’équipé d’une lance, son rôle était avant tout défensif [2, 3]. Dans d’autres régions, ce métier est également nommé messier.

    Au cours de mes recherches, je suis tombée sur une petite pépite dans l’ouvrage « Les Coustumes générales des pays et duché de Berry » [4] ; à l’article III du chapitre « vignerons » il est question de garde-vigne :

    « Le devoir desdites gardes est d’empescher qu’aucun entre és vignes ou champs qu’ils gardent, de prendre et saisir ceux qu’ils trouveront en présent dommage, les amènera au Magristrat, leur oster les fruicts qu’ils auront desrobez. S’ils ont prins derniers pour les laisser eschaper ou les bestes qu’ils auront prinses en faisant dommages, ils vent estre punis griefuement. Par l’Ordonnace de Cremieu, il  appartient aux Pevosts de commettre les Messiers et gardes des commis pour la conservation des vignes et autres fruicts et biens au temps qu’ils sont de garde, et recevoir le serment d’eux.

    Et vous, avez-vous rencontré ce métier ?

    [1]. Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins. Librairie encyclopédique Roret. 1842. [2] Paysans du Berry : la vie des campagnes berrichonnes. Daniel Bernard. 1982. 206 p. [3]. Métiers de la vigne et du vin. Nos ancêtres - Vie & Métiers - n°34 - novembre / décembre 2008. [4] Les Coustumes générales des pays et duché de Berry, avec les annotations de Gabriel Labbé S.r de Montveron (1607).
  • Vu lu entendu

    Matins malins : les nouveautés venues des Etats-Unis

    Pour la seconde fois, la Revue Française de Généalogie proposait son rendez-vous des matins malins. Au menu :  les nouveautés venues des USA. Sophie Boudarel et Jacques Le Marois sont revenus pour nous sur leur expérience de l’édition 2014 de Rootstech, immense salon portant sur la généalogie, l’histoire familiale et les nouvelles technologies outre-Atlantique.

    Voici quelques réflexions suite à cette matinée, qui fut une première pour moi.

    Tout d’abord concernant deux thèmes qui ont fait l’objet de nombreuses interventions à Rootstech. Vous trouverez peut-être cela bizarre pour une biologiste, mais tout ce qui concerne l’utilisation de l’ADN en généalogie m’intéresse peu. Un objectif pourrait être de retrouver une parenté … personnellement une quête pour retrouver un père biologique à tout prix alors qu’il n’a pas élevé ses enfants me laisse un poil perplexe. Un autre point qui a fait débat est le storytelling, véritable phénomène de société aux Etats-Unis. Comme beaucoup de généalogistes dans la salle, je dis oui à la rédaction de l’histoire familiale, mais je suis beaucoup moins enthousiaste à l’idée de raconter minute par minute les moindres détails de ma vie

    J’ai ensuite pu allonger un peu plus ma liste de choses à faire :

    • Remettre en service Picasa (que j’avais utilisé pour mes photos « contemporaines » puis abandonné) et utiliser la reconnaissance faciale pour les photographies anciennes. J’avoue ne pas avoir pensé du tout à cette application.
    • Me poser une nouvelle fois la question de mon inscription à Familisearch. Ayant la majorité de mes ancêtres en France (je dirai même plus, dans le Berry) je ne suis pas certaine que cela me permette d’avancer beaucoup en généalogie ascendante. L’outil Puzzila (représentation pour la généalogie descendante) qui a été présenté me tente vraiment bien.
    • Persévérer dans mon utilisation d’Evernote, je pense vraiment que je ne m’en sers pas de la meilleure manière.
    • Tenter une recherche dans les journaux anciens. Même si je pense avoir peu de chance de trouver quoi que ce soit sur mes paysans berrichons.

    A l’issue des matins malins, une partie des blogueurs généalogistes s’est retrouvée pour un repas convivial. Nous avons pu évoquer l’avenir des cercles généalogiques, la sauvegarde des photos anciennes, les plate-formes de blog … et beaucoup de choses encore !

    Voilà qui me permettra de répondre à ceux qui ne comprennent pas que l’on s’intéresse à la généalogie. A quoi bon s’intéresser aux mort ? Et bien à échanger avec d’autres passionnés bien vivants !

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  • Vu lu entendu

    Nos ancêtres…. sur les épaules de Darwin.

    Samedi dernier en voiture j’ai entendu le début d’une émission que j’affectionne particulièrement « Sur les épaules de Darwin ». J’aime beaucoup le fond… et aussi la forme. Le thème du 22 février était « A la recherche des traces des musiques de la préhistoire ».

    L’introduction a fait écho en la généalogiste que je suis. Je vous en propose un petit extrait :

    Plonger notre regard dans le passé, et découvrir que ce passé est immense. Au fond de nous, et au-delà encore, par-delà l’empreinte en nous  de ce que nous avons vécu. Par-delà la mémoire orale et écrite que nous ont légué les successions des générations humaines. Tentés de découvrir autour de nous, la présence de l’absence. Tentés de découvrir les vestiges de la longue histoire de nos ancêtres qui nous ont, il y a longtemps, donné naissance. Entrevoir des âges depuis longtemps révolus, où nos ancêtres arpentaient le monde et où nous n’étions pas encore.

    Pouvoir remonter vers le passé à contre-courant. Pouvoir distinguer à travers le long écoulement des âges des éclats de passé, qui soudain ressurgissent de l’oubli.

    Jean Claude Ameisen

    Je vous invite vivement à écouter la suite car : quelle plume et quelle voix !

  • Vieux métiers

    Le métier de bourrelier

    Cet article fait suite à notre visite à l’écomusée de Rennes, car en plus de l’exposition Fouette, cocher ! nous avons pu assister à une démonstration de bourrellerie-sellerie. Bourrelier, un métier rare, mais encore d’actualité grâce à l’équitation de loisir.  Nous n’étions pas les seuls intéressés, il était parfois difficile de se frayer un chemin !

    Ecomusee 1Un collier : cuir et « bourre » à l’intérieur – Écomusée de Rennes

    Voici un métier au nom étrange lorsque l’on ne sait pas ce qui se cache derrière… Le bourrelier est un artisan qui travaille le cuir et la bourre (poils d’animaux, chanvre…). Un métier oh combien important pour nos ancêtres au temps de la traction animale : il fabriquait et réparait les colliers ainsi que tout l’harnachement nécessaire. C’était en quelque sorte le mécanicien de nos villages.

    Un métier qui faisait appel à diverses compétences : il fallait couper le cuir, l’assembler en faisant de la couture.

    ecomusee 2Les outils du bourrelier – Ecomusée de Rennes. Rembourroirs, passe-corde, couteaux, emporte-pièces, alène…

    Il faut ainsi imaginer le bourrelier dans son atelier : entre ses cuisses, une pince serre la pièce à coudre. Le bourrelier tient une aiguille dans chaque main pour réaliser une double couture. Le fil de chanvre utilisé est enduit de poix et passe dans des avant-trous percés par une alène.

    Pour assembler un collier d’épaule, le bourrelier fixe des atèles (pièces en bois) sur un corps de collier et y ajoute un coussin de cuir souple qu’il remplit de poils d’animaux ou de fibres végétales. Il y fixe ensuite des anneaux.

    Dans l’arbre de mon mari, Philippe BERTHET (sosa 88) est bourrelier à la naissance de ses enfants, puis propriétaire. Il a vécu de 1814 à 1848 dans la commune de Ménetou-Salon.

    Cuir