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Pierre Augustin, Victorine Julie et Marie Elise PETIT
Je poursuis aujourd’hui ma saga sur les enfants du couple BEUCHON x PETIT. Souvenez-vous, ce couple avait eut neuf enfants, dont trois seulement ont atteint l’âge de se marier (pour se rafraichir la mémoire, c’est ici). Ce qui m’a frappé, c’est que ces enfants ont eut des métiers bien loin de ceux de leur parents, et que les filles ont épousé des artisans et se sont installées en « ville ».
Pierre Augustin : horloger … puis aubergiste
Je retrouve Pierre Augustin, premier enfant de notre couple, en 1870 dans les archives : il est témoin de la naissance de Marie Eugénie FRELAT, et à 21 ans nous apprenons qu’il exerce la profession d’horloger ! Un métier bien loin de celui de ses parents qui lors de leur mariage étaient respectivement cultivateur et domestique.
Il épouse le 7 mai 1873 Marie Louise RIDE au Noyer. Il est toujours horloger et ses beau-parents quant à eux sont aubergistes (ils étaient auparavant taillandiers). Deux ans plus tard son beau-frère Marie Alphonse Isidore RIDE se marie … et est également horloger dans la commune de la Chapelle d’Angillon.
Sauf que Pierre Augustin va changer de métier… En 1876 il est devenu cabaretier ou aubergiste selon les actes. Je me suis posé la question de savoir pourquoi ce changement de métier ; l’hypothèse la plus probable serait qu’il a repris avec sa femme l’établissement de ses beau-parents.
Victorine Julie : boulangère à Sancerre
Victorine Julie épouse le 9 novembre 1875 Alexandre BOIN, boulanger à Sancerre. Elle s’installe avec son mari à Sancerre pour y devenir boulangère rue Saint Jean. Même si ce n’est pas une grande ville, quel changement de statut tout de même !
Rue Saint Jean à Sancerre – La boulangerie devait se trouver ici
Marie Elise Antonise : sage femme à Henrichemont
La petite dernière de la famille se marie le 12 mai 1884 à Henrichemont avec Hippolyte Achille DUMAS serrurier, appartenant à la réserve de l’armée active. Et oh surprise, elle n’est pas simple ménagère ! A 21 ans, elle exerce la profession de sage-femme, et habite également en ville. Je la retrouve donc régulièrement comme déclarante dans les registres de naissance de la ville d’Henrichemont. Je ne trouve qu’un seul enfant de ce couple, Joséphine Marie Alice DUMAS.
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Marie-Joséphine BEUCHON, 1 mariage pour 2 reconnaissances
J’ai rédigé il y a un an un article sur mes ancêtres Valérie GODON, épouse de Jean-Baptiste BEUCHON. Cette fois-ci, je me suis intéressée à Marie-Joséphine BEUCHON, la sœur de Jean-Baptise, née le 25 août 1830 à Boucard (qui sera rattaché plus tard à la commune du Noyer). Leurs parents, Jean Alexis BEUCHON et Marie Catherine MORIZET, sont sabotiers.
Naissances et mariage
Marie Joséphine met au monde son premier enfant, Pierre Augustin BEUCHON le 28 septembre 1848 à Boucard. Elle est alors âgée d’à peine 18 ans et est domestique. Nous apprenons sur l’acte de naissance que Pierre Augustin nait au lieu-dit la Dionnerie de père inconnu. Le déclarant est Agnan BONNAULT, journalier de 38 ans et le témoin est Augustin LEGER, sabotier de 32 ans.
Deux ans plus tard nait Jean Baptiste Amédée le 7 février 1850. Sauf que cette fois un certain Pierre PETIT, 33 ans habitant aux Forges du Noyer tout comme Marie-Joséphine déclare la naissance. Et ce n’est pas tout :
Du sieur Pierre Petit déclare reconnaitre être le père de l’enfant
Un témoin de la naissance est Pierre MEUNIER, huissier. Il y avait peut-être en effet quelques papiers à rédiger…
La même année Marie-Joséphine BEUCHON et Pierre PETIT se marient le 12 novembre au Noyer. Pierre PETIT est propriétaire et âgé de 38 ans. Marie-Joséphine a 20 ans et est toujours domestique au Noyer. L’occasion de reconnaître enfin les deux naissances précédentes ! Vous aurez noté que, comme bien souvent, le premier enfant portait le prénom de son père.
Notre couple déménage et nous le retrouvons au lieu-dit La Foyetterie, toujours sur la commune du Noyer. Quatre filles rejoignent la fratrie : Marie Joséphine Augustine en 1852, Victorine Julie en 1856, Marie Louise en 1858 et Marie Léonore Eugénie en 1859.
En 1860, l’hécatombe
1860 sera une année funeste pour notre couple : Marie Louise, leur troisième fille, décède le 29 février 1860 à l’âge de 24 mois.
Tout s’accélère au mois de décembre ; Marie Léonore, leur dernière fille, décède le 2 décembre 1860 aux Ânes. Elle est âgé de 14 mois. Jean-Baptiste BEUCHON, son oncle et mon aïeul, est le déclarant. Marie Joséphine Augustine décède trois jours plus tard, le 5 décembre 1860 à l’âge de 9 ans. Jean-Baptiste BEUCHON est de nouveau déclarant.
Jean Baptiste Amédée PETIT, le second fils reconnu décède le 11 décembre 1860 à l’âge de 11 ans.
Perdre quatre enfants en un an, je me demande bien ce qui a pu se passer dans leur famille : maladie ? famine ?
Les lieux où a vécu notre famille
La vie continue
Deux nouvelles filles vont naître de notre couple : Marie Elise Antonise en 1862 puis Eulalie Léontine en 1863.
Je ne connais pas la raison, mais notre couple déménage dans le bourg du Noyer et Pierre PETIT devient marchand épicier. Un fils nait : Jules Adrien le 30 juillet 1868 qui décède deux semaines plus tard.
Visiblement, il n’exercera pas longtemps cette profession. En 1875, Victorine Julie se marie avec Alexandre BOIN, boulanger à Sancerre. Son père est alors indiqué propriétaire. Le 29 juin 1880, Eulalie Léontine décède à l’âge des 16 ans au lieu-dit les Testars ; le sort s’acharne une fois de plus sur cette famille. En 1884, Marie Elise Antonise épouse Hippolyte Achille DUMAS serrurier à Henrichemont.
Sur les neuf enfants, seuls trois atteindrons l’âge de se marier : ils feront tous les trois de beaux mariage, mais ça j’en parlerai dans un prochain article…
Cliquez pour agrandir
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Bilan généalogique de l’année 2013
Pour ce mois de décembre, le généathème consiste à faire son bilan généalogique de l’année écoulée ainsi que des projets à venir !
- Une année riche en articles
Si j’ai publié autant d’articles cette année, c’est certainement grâce aux divers challenges mis en place par Sophie Boudarel, dont le but était justement de faire vivre nos blogs !
Il y a tout d’abord eut le Challenge A à Z : bloguer chaque jour une lettre de l’alphabet. Cela fait donc 26 articles en un mois. Si l’idée est vraiment très bonne, je n’ai quasiment pas eut le temps de préparer mes articles et j’en suis donc diversement satisfaite.
Les généathèmes : cette fois-ci un thème par mois. Plus de temps de préparation, et comme pour le challenge la joie de lire sur les autres blogs leur variation sur le même thème.
Une fois ces missions remplies, cela remotive aussi pour écrire d’autres articles !
- Les généablogueurs sont super sympas
Je ne me rendais pas tellement sur les réseaux sociaux, et puis je me suis inscrite sur twitter. C’est là que j’ai rencontré de nombreux généablogueurs, et l’ambiance est tout simplement très bonne ! Astuces, humeurs, partages d’articles : je veux dire merci à vous tous, je me sens moins seule au fin fond de ma campagne. En espérant vous rencontrer dans la vie réelle (gros projet pour 2014).
- Considérations généalogiques
Lentement mais sûrement, j’ai pu avancer sur ma généalogie, notamment suite à la mise en ligne des archives du Cher. En lien aussi avec mon arrêt qui m’a clouée au canapé ; sans généalogie je serais peut-être devenue folle ?
Autre changement cette année, deux dépenses : le passage de ma généalogie à Hérédis version 14. Un logiciel vraiment simple à utiliser et qui répond à mes besoins : des fiches faciles à saisir, un outil de recherche efficace, la construction des arbres … Autre dépense pour le passage de mon compte généanet en prémium : simplification des recherches et plus de possibilités pour l’habillage de mon arbre en ligne.
Ces deux évolutions m’ont amené à débuter un gros chantier : noter mes sources en face de chaque évènement, ce que je n’avais pas fait en temps et en heure, grisée par mes découvertes.
Enfin, le changement d’adresse et de gestion de mon blog qui passe de blogger à wordpress.
- Projets à venir
Poursuivre la mise à jour de mes sources, je pense surtout à mes visiteurs sur geneanet.
Le challenge A à Z qui se tiendra en juin : la majorité des lettres ont trouvé leur article, il me reste à finaliser quelques recherches complémentaires et dégrossir la rédaction des articles. Cette année, je me donne une contrainte complémentaire : les articles porteront sur mes ancêtres ou ceux de mon mari ; pas de régionalisme ou d’histoire pour cette fois-ci.
Trouver des contrats de mariage : j’en ai déjà parlé ici, j’ai dressé une première liste de contrats de mariage à recherché. Sauf que les archives étaient fermées le jour où je pouvais y aller. A reporter pour l’an prochain.
Poursuivre mes recherches sur le passé militaire de mes aïeux, surtout ceux ayant connu al première guerre mondiale.
En conclusion : un programme bien chargé !!!
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Calendrier de l’avent généalogique
Pour ce mois de décembre, je vais vous proposer quelques découvertes chaque jour à la manière d’un calendrier de l’Avent.
Beaucoup moins prenant en temps que le challenge A à Z, chaque jour correspondra à une vidéo, un ancien article, une photo… Il suffira de cliquer sur le chiffre, en espérant que vous passerez un bon moment !
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Morts pour la France 14/18 : trois Dezat [4]
Voici le dernier des quatre articles planifiés pour ce généathème du mois de novembre portant sur la guerre de 14/18. Après avoir présenté les hommes morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny [1], être allés en Belgique en août 1914 [2] puis dans les tranchées du bois d’Ailly en 1915 [3], je conclurai (pour cette année) en évoquant les trois « DEZAT » morts pour la France.
- Henri Fernand DEZAT
Henri Fernand est né le 15 novembre 1893 à Sury-en-Vaux. Il est le fils de François DEZAT, vigneron, et Marie Louise DELAPORTE.
Son dernier régiment sera le 405ème régiment d’infanterie. Celui-ci est constitué le 15 mars 1915. Le 28 septembre, 1915 il est noté dans le journal des manœuvres et opérations (jmo) des services de santé :
Attaque des points M » et N ». Attaque de la tranché des tirailleurs et du bois de la Folie (1er et 3ème bataillon). Pertes : officiers blessés : 21, tués : 17, troupe 6 blessés.
Henri Fernand Dezat fait parti de ceux-ci. Il est tué à l’ennemi à Neuville Saint Vaast dans le Pas de Calais. Le bois de la Folie porte malheureusement bien son nom…
Ce régiment sera disloqué le 10 juillet 1916. Quelques pages après le 28 septembre, je suis tombée sur ce texte, qui nous fait un peu mieux comprendre ce que les soldats devaient endurer. Ici il est question de la préparation à la défense contre les gaz asphyxiants.
15 au 30 novembre : instruction des hommes pour la défense contre les gaz asphyxiants (mise en place des [???[ et des cagoules – emploi des pulvérisateurs à hyposulfite – fabrication de l’oxygène au moyen de l’appareil Régnier – passage dans atmosphère chlorée – appareils respiratoires [???].
Enfin, voici un plan de la zone du bois de la Folie trouvé sur un forum ….. Il est tiré des jmo.
- Les frères Louis et Julien Achile DEZAT
Je n’ai pas découvert tout de suite qu’ils étaient frères, et pourtant…
Dans les registres d’État Civil de Sury-en-Vaux je trouve la naissance de Louis François DEZAT le 28 septembre 1893, fils de DEZAT Joséphine Louise et d’un père inconnu. Jospéhine Louise se marie le 2 juins 1894 avec Louis DEZAT … l’occasion de reconnaître la naissance de François Louis. Pas besoin de changer de nom !
Le 19 août 1896 nait Julien Achille Dezat, fils de ce même couple. Les frères descendent tous les deux du couple Alexandre DEZAT et Scholastique REVERDY (mon premier article du challenge AZ de 2014 portera certainement sur eux).
Louis DEZAT fait partie du 4ème régiment d’infanterie comme de nombreux hommes de Sury-en-Vaux. Il échappe aux évènements survenus à Signeulx [2]. Il décède à l’hôpital de Lyon le 19 octobre 1914 de maladie contractée au combat. Il est âgé de 21 ans.
Son jeune frère Julien Achille appartient au 360ème régiment d’infanterie. Il est tué à l’ennemi le 5 juillet 1917 à Braye en Laonnois dans l’Aisne, juste à côté du chemin des Dames. Il a 20 ans. Encore une fois peu d’indices. Il est noté dans le JMO :
Dans la nuit du 5 au 6, le 5ème bataillon est relevé par un bataillon du 169 et va s’installer en réserve de question à Ostel et dans les tranchées environnantes.
Dans le tableau récapitulatif des pertes, j’apprends que son n° de matricule est le 8767 et qu’il appartenait à la 21ème compagnie. Entre le 22 juin et le 25 juillet, 52 hommes sont tués et 87 blessés.
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Morts pour la France 14/18 : le bois d’Ailly [3]
Après vous avoir présenté les morts pour la France 14/18 de Sury-en-Vaux et Verdigny, nous avons voyagé en Belgique en août 1914. Cette fois-ci nous partons pour les tranchées situées dans la Meuse, plus précisément au niveau du bois d’Ailly.
- Les hommes
Cette fois-ci, nos hommes ne faisaient pas partie du même régiment mais ont tous trouvé la mort en avril 1915 au bois d’Ailly.
Louis, Camille ROBERT est né le 16/05/1893 à Sury-en-Vaux (au lieu-dit de la Vallée) de parents tisserand et couturière. Il était soldat de 2ème classe au 29ème RI lors de son décès le 24/4/1915 au bois d’Ailly.
Georges Isidore COTTAT est né le 14/3/1894 à Verdigny, de parents vignerons à Chaudoux. Il était également soldat de 2ème classe au 27ème RI lors de son décès le 14/4/1915 au bois d’Ailly (commune de Marbottes).Le troisième homme, est Charles LEGER, 2ème classe au 56ème RI. Il meurt le 7 avril 1915 au bois d’Ailly. En recherchant quelques informations sur cet homme, comme pour les précédents, je fais une découverte : Charles LEGER est en fait le frère de mon arrière-arrière grand père Émile Justin LEGER. Je garde donc son histoire pour une prochaine fois.
- La zone du Bois d’Ailly
La zone du bois d’Ailly se situe dans la Meuse, entre les communes de Saint Mihiel et de Marbotte.
A Marbotte se trouve d’ailleurs actuellement une nécropole nationale.
- Journal du 29ème RI, le 24 avril
8h : ordre est donné de faire partir le 1er bataillon à la Croix Saint Jean. Un bataillon du 100ème le remplace. Pendant la matinée, une Compagnie du 100ème, aidée par les grenadiers du 2ème bataillon s’installe à la droite de celui-ci dans la tranchée prise sur une longueur de 150 mètres.
A 10h, la 12ème compagnie quitte le point 5 et va rejoindre son bataillon à Pont sur Meuse.
A 21h, ordre est donnée de faire partir le lendemain à 6h15 le 1et bataillon et du 8ème.18 tués, 10 blessés, 20 disparus. Louis, Camille ROBERT en faisait partie.
Une journée où l’on ne parle pas de grands combats, une journée presque « ordinaire dans les tranchées.
- Journal du 27ème RI, le 14 avril
Le régiment occupe les mêmes emplacements que la veille.
5h : les 5 et 6èmes compagnies relèvent en 2ème ligne les 7èmes et 8èmes compagnies qui viennent bivouaquer à la Croix Saint Jean.
15h15 : le 1er bataillon quitte Pont sur Meuse pour aller remplacer le 3ème btn et des éléments du 13è d’Infanterie pour les remplacements en première ligne. Le relevé s’effectue difficilement, les 1ères, 2ème et 4èmes compagnies ne connaissant qu’imparfaitement leurs nouveaux secteurs. Elle est toutefois terminée à 22 heures.Encore une fois pas de grandes batailles. Se dire que Georges Isidore COTTAT, est peut-être mort tout « simplement » à cause d’un problème d’organisation…
Le quatrième et dernier volet de ce généathème sur la guerre 14/18 portera sur les « Dezat » morts pour la France. Mais je pense que je vais poursuivre mes investigations l’an prochain et peut-être même les années suivantes.
Nécropole nationale à Marbotte – Google street view 2013
Sources : SGA Mémoire des Hommes. Fiches Morts pour la France. Journaux des Marches et Opérations. Archives du Cher : actes de naissance.
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Morts pour la France 14/18 : le 4ème RI à Signeulx [2]
Je poursuis ma série d’articles concernant les soldats morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny. Après avoir présenté ces hommes [1], nous allons cette semaine passer la frontière pour nous rendre en Belgique.En lisant les fiches des soldats, j’ai remarqué que certains hommes étaient morts en Belgique. J’ai retrouvé trois fois le même lieu et la même date de décès : le 22 août 1914 à Signeulx. Ces hommes faisaient tous partie du 4ème Régiment d’Infanterie. Il n’en fallait pas moins pour que je cherche à en savoir plus sur les évènements qui ont eut lieu.
- Les hommes concernés
Louis Marie BIZET est né le 2 novembre 1889 à Sury-en-Vaux de parents vignerons et domestiques. Il était soldat de 2ème classe et âgé de 25 ans le 22 août 1914.
Louis Georges THOMAS, également soldat de 2ème classe, est né le 14 septembre 1893 à Sury-en-Vaux de parents vignerons : THOMAS Louis Étienne et FLEURIET Marie Euphrasie. Il a 20 ans lors des évènements à Signeulx.
Fernand LAPORTE est caporal tambour, né le 21 août 1889 à Verdigny de parents vignerons. Isidore LAPORTE est en effet vigneron à Chaudoux et marié à Léontine NEVEU. Il était le seul homme d’une fratrie de trois sœurs ou devrais-je dire trois « Marie » : Marie Louise Camille, Marie Marthe et Marie Léontine Germaine.
- Ce qui s’est passé le 22 août 1914 à Signeulx
Avertissement : n’ayant pas pu accéder au journal des marches et opérations de ce régiment, je me suis basée sur des retranscriptions trouvées sur internet [2].
Ancien cimetière militaire français à Signeulx source
Le 4ème Régiment d’Infanterie (4 RI) tient garnison à Auxerre. Ils quittent cette ville le 5 août 1914. Le régiment débarque le 6 août à Sampigny et gagne Woinville où il reçoit l’ordre de s’installer défensivement face à Metz. Le 21 août, après avoir parcouru 40 kilomètres sous une forte chaleur, il gagne la frontière belge. En route, les hommes voient la ville de Longwy en flammes.Le 22 août ils franchissent au petit matin la frontière belge à Signeulx. Les habitants de la localité les informent que les allemandes sont à 3 km. La 9èmedivision (4ème, 82ème, 113ème et 131èmeRI) doit attaquer sur le front Signeulx – Gorcy. Le 4ème RI a pour objectif Mussy-la-Ville. Le brouillard est intense, on y voit à peine à 50m. Les allemands sont retranchés et les accueillent par le feu. Il faut se replier. Le soir le régiment se regroupe à la ferme de Bouillon : les pertes se montent à 18 officiers et 1200 hommes au total, dont nos trois hommes.Le plan des combats est disponible ici.La bataille des Frontières est la première phase de combats le long des frontières franco belge et franco allemande entre le 7 et le 23 août 1914. Le 22 août 1914 ce sont 22000 hommes qui perdent la vie. La seule solution est de battre en retraite : c’est la Grande Retraite qui se termine par la bataille de la Marne début septembre [3].
[1] Morts pour la France 14/18 : Sury-en-Vaux et Verdigny
[2] Histoire du 4ème Régiment d’Infanterie – Guerre de 1914 – 1918, Historique sommaire du 4ème Régiment d’Infanterie pendant la guerre 1914-1918, http://1914-18.be/, forum de l’association 14-18.
[3] L’armée française de l’été 1914, Animation sur la bataille des frontières
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Morts pour la France 14/18 : Sury-en-Vaux et Verdigny [1]
Pour ce mois de novembre, j’aurai pu partager les photos de mes aïeux ayant participé à la Première Guerre Mondiale (j’en connais au moins trois), sauf que je n’aurai publié que des photos et rien eut d’autre à raconter. Je n’ai en effet en ma possession qu’un seul livret militaire : il faut tout de même que je me garde de quoi travailler pour les années à venir !Pour le thème de ce mois, je vais donc vous axer mes prochains articles sur les soldats morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny : je suis originaire de ces villages, ceci explique cela. Pour ce premier article, je vais vous présenter ces hommes ; pour les prochains billets je détaillera la vie de certains d’entre eux.Les informations dont je dispose
J’ai recueilli les noms des soldats morts pour la France sur les monuments aux morts des deux villages. Un site répertorie (entre autre) les monuments aux morts du Cher : Monuments du Cher 1914-1918.Je suis ensuite allée sur le site du ministère de la défense SGA / Mémoire des hommes pour accéder aux fiches de ces soldats.De jeunes hommes …
L’âge au décès de ces soldats s’échelonne de dix neuf à trente sept ans. C’est ce qui m’a inspiré ce titre de génération sacrifiée !
Pierre Gabriel BARON est né le le 31 octobre 1898 à Sury-en-Vaux et mort le 2 octobre 1918 à Orfeuil dans les Ardennes. Il faisait partie du 21ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
Louis REZZARD est né le 6 mars 1877 à Sury-en-Vaux et est décédé à l’hôpital mixte de Cormery, de suites de blessures de guerre le 27 novembre 1914.
Leurs affectations
Pour le recrutement, les hommes de Sury-en-Vaux et Verdigny devaient passer la Loire et ainsi changer de département et de région ! Le recrutement avait lieu à Cosne-sur-Loire (Nièvre).Sur nos cinquante-sept hommes :Quarante deux faisaient partie de Régiments d’Infanterie
Quatre de Régiments d’Artillerie
Deux de Régiments d’Artillerie Lourde
Trois dans un bataillon de chasseurs à pied
Un dans un Régiment de Cuirassiers
Deux chez les Zouaves
Un dans un bataillon mixte Zouaves et Tirailleurs
Enfin, l’un d’entre eux était infirmier militaireCaserne Binot à Cosne-sur-Loire, 85ème RI de ligne, année 1915 sourceAu niveau des grades, la quasi majorité d’entre eux étaient des soldats de deuxième classe. Mais figuraient aussi deux canonniers, un brigadier, un caporal, un caporal tambour, un lieutenant, un maréchal des logis ainsi qu’un sergent.Les causes de décès
Les soldats ont été le plus souvent tué à l’ennemi ou de leurs blessures. Il est précisé que Henri Gaston JOSSERAND a été tué à l’ennemi par éclats d’obus à Rouvel, dans la Somme.Deux hommes sont également morts en captitivité. Henri Justin GODON est décédé d’une pneumonie au camp Klein Wittenberg en Allemagne.D’autres sont morts de maladie à l’hopital ou en ambulance, le plus souvent de maladies respiratoires : tuberculose, pneumonies.La carte des lieux de décès
Et enfin, voici la cartographie des lieux de décès.
Les prochaines semaines mes articles seront basés sur les découvertes faites en lisant ces fiches.
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Les sorciers du Carroi de Marlou – un procès de sorcellerie en Berry.
Dans l’Berry on n’a pas de pétrole, mais on a des sorciers.
Tout le monde ne le sait pas, mais le Berry est une terre de sorciers, birettes et autres meneurs de loups. Le musée de la sorcellerie situé à Concressault fut d’ailleurs l’un des lieux les plus visités du département du Cher. Il a malheureusement fermé en 2017, et sa collection a été éparpillée entre la France et l’Espagne.
Concernant la sorcellerie, une affaire en particulier est célèbre dans le Sancerrois, celle du « Carroi de Marlou » (carrefour des mauvais loups), situé au-dessus du village de Bué. Les pièces des procès en sorcellerie n’ont pas toujours été conservées, mais ce fut le cas pour cette affaire ; elles ont été publiés en 1998. Le dossier reproduit les dépositions, interrogatoires, confrontations, témoignages sur les possessions ou encore le sabbat…
L’affaire du carroir de Marloup
Je ne vais pas reprendre ici toute l’histoire évoquée dans le procès, mais la description de quelques protagonistes et des principaux faits.
Celui par qui l’affaire arrive à partir de l’automne 1582 est Bernard GIRAULT (homonyme de mon beau-père). Un sorcier, Jehan TABOURDET, l’aurait possédé en faisant venir à lui par l’intermédiaire de son cousin, une petite bête noire (une sorte de taupe sans pied ni poils et de la grosseur d’un sabot) qui lui demande de renoncer à Dieu. Différentes séances d’exorcisme auront lieu, puis un procès à partir du 21 décembre. Celui-ci s’appuiera sur les dires du jeune homme, de voisins des prétendus sorciers et des dépositions des accusés. Pas moins de cent soixante personnes seront citées ou interviendront directement dans le procès. Le tout sur fond d’ensorcellement d’enfants ou d’animaux, de maladies.
Revenons un peu à nos sorciers.
Jehan TABOURDET, dit des Berthilles aurait rencontré le diable à de multiples reprises et assisté au sabbat. Un soir en revenant de Neuilly en Sancerre, au Bec d’Assiette, il rencontre un homme habillé de noir qui le tente ; ce n’est autre que le diable. Cinq ans plus tard celui-ci revient frapper à sa porte, et l’emmène au Carroi de Marloup où se tient le sabbat avec cinq ou six personnes, mais il n’y prendra pas part. Il rencontrera ensuite à de multiples reprises le diable et ira au moins une fois par an au sabbat.
Un autre protagoniste est CAHOUET, connu comme sorcier et meneur de loup. Un certain Louys FROU racontera qu’après avoir refusé de rester souper chez lui, il fut contraint d’y retourner à cause de mille loups lui barrant la route. Durant le procès il niera tout ce qui lui est reproché.
Le diable apparaît sous différentes formes : souvent sous forme d’un cavalier noir, ou bien un chat noir, un cheval noir. Le fameux sabbat y est décrit : on danse à l’envers, il y a des chandelles noires, on adore le derrière du diable sous la forme d’un homme en noir. Il s’y passe des choses non racontables ici entre sorciers et sorcières, voire avec le diable. Souvent à la fin, le diable donne des poudres aux participants, qui auraient la particularité de faire mourir.
Extrait de l’interrogatoire de Joachim GIRAULT, dit le bossu de la Brosse
[…] Fut lors porté au sabat au carroy de Marlou où il adora le diable en forme d’homme noir, luy baisa le derrière comme les autres qui y estroient, dansa avec eulx, et apres la danse le diable leur maistre, qui se disoict avoir nom Chevau, eut accointance charnelle avec la femme de François Macé de Chavernolet, et chascung d’eulx après lui […]
A l’issue du procès, cinq hommes seront pendus et étranglés puis leur cadavre brûlé. Une sorcière présumée est retrouvée pendue en prison, son corps sera brûlé. Exécuté au carroi de marloup, TABOURDET se rétractera.
Sur l’ouvrage
Il ne se contente pas de retranscrire les pièces du procès. Chronologie, cartes, lexiques, liste des noms de personnes et des lieux qui permettent de s’y retrouver plus facilement au milieu de tous ces personnages. A la suite du texte, se trouvent différents études sur l’histoire locale, le procès, les stratégies de l’accusation ou encore les sorciers d’hier et d’aujourd’hui.
Les sorciers du Carroi de Marlou. Un procès de sorcellerie en Berry, 1582-1583. Nicole Jacques-Chaquin et Maxime Préaud. Editeur : Jérôme Millon, novembre 1998. Collection Atopia. 511 pages.
Cet article publié le 31 octobre 2013 a été mis à jour en 2024
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Jean BEAUNEZ le voyageur en cent mots
Un défi un peu plus compliqué cette fois, à savoir conter la vie d’un ancêtre … en cent mots. Pour ma participation à ce nouveau challenge de Sophie Boudarel, j’ai choisi Jean BEAUNEZ mon premier ancêtre morvandiau.Jean BEAUNEZ voit le jour en 1789 dans le Morvan, un lieu vallonné et de bocage. Il grandit dans une fratrie de huit frères et sœurs. Personne ne saura jamais quelle mouche les a piqués, mais il est parti avec son oncle Gaspard s’installer à plus de cent kilomètres de là.
Il se mariera trois fois à Herry, dans le Berry, et de ces unions naîtrons douze enfants. Pour son dernier mariage, il est âgé de quarante neuf ans, et son épouse est de trente ans sa cadette. Il vivra ses derniers jours comme manœuvre au Chêne, dans la plaine.