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L’histoire d’amour entre Ernest BERTHET et Valentine THEPIN a mal fini
Pierre Ernest BERTHET nait le 28 mars 1866 à Vignoux-sous-les-Aix (18). C’est le petit frère de Théophile l’arrière-arrière-grand-père de mon mari.
Il connaîtra peu son père qui décède alors qu’il n’est âgé que de quatre ans. La famille déménage pour rejoindre leur grand-père Jean-Baptiste BEDU, l’ancien maire de Morogues à qui j’avais déjà consacré un article, tout juste veuf.
De sa jeunesse je ne sais pas grand chose, car il manque une année de recensement sur la commune de Morogues. Sur sa fiche matricule on apprend qu’avant ses vingt ans il est ouvrier boulanger et qu’il travaille aux Aix d’Angillon. Je sais aussi que vers l’âge de 17 ans il commence à fréquenter Valentine THEPIN, la fille unique du charpentier du bourg, Charles THEPIN.
C’est au printemps 1887 que Valentine, âgée de 18 ans, doit se rendre compte qu’elle est enceinte ; elle en fait sans doute part à Ernest qui lui avait déjà parlé de mariage il y a peu de temps. La grossesse se déroulait-elle mal ou bien était-elle trop honteuse ? Au cours du mois de mai Ernest se rend chez plusieurs pharmaciens pour se procurer de quoi provoquer un avortement. C’est finalement un horloger qui, sans trop réfléchir, lui fournit de l’acide oxalique ; un produit détachant et qui élimine la rouille… Ernest fait donc boire à Valentine « un liquide inconnu », puis une poudre dans un verre de vin blanc. Pour ne pas être découverte par ses parents, elle se rend chez une voisine « la femme POISSON » pour boire la mixture. Cette dernière lui aura aussi de son propre chef administré une tasse d’eau de savon.
La grossesse se poursuit mais Valentine est de plus en plus malade, en proie à des vomissements répétés et des diarrhées. Sa mère s’inquiète et Valentine lui avoue enfin être enceinte d’Ernest, avec qui elle entretient des relations depuis quatre ans.
Le 11 octobre 1887, Valentine accouche finalement d’un petit Désiré Isidore Abel, né de père inconnu. C’est son oncle Lucien ALFROY, journalier à Morogues qui déclare la naissance. Douze jours plus tard le petit Désiré décède. Et hélas l’état de Valentine ne s’arrange guère.
Le 5 novembre Ernest part à Nevers pour y faire son service militaire. Neuf jours plus tard Valentine décède. Le lendemain, son père dont on imagine la douleur d’avoir perdu sa fille unique, apprend par l’époux POISSON la triste histoire et dépose immédiatement plainte à la gendarmerie. Une autopsie est réalisée par le docteur LONGUET, qui découvre que le foie de Lucie est atrophié, les lésions ressemblant à l’atrophie jaune, que l’on rencontre plus souvent dans les pays chauds, mais qui pourrait être liée à l’ingestion d’acide oxalique.
Le 20 novembre Ernest est arrêté puis jugé le 1er février 1888. Ses antécédents ne jouent pas en sa faveur : il semblait avoir une grande influence sur Valentine, lui aurait soutiré de l’argent, promis de l’épouser et menacé de la quitter si elle ne prenait pas les drogues pour l’avortement. Il n’est pas condamné de suite. Il passe une nouvelle fois devant le juge, et un médecin légiste parisien vient donner une contre expertise. Il semblerait qu’une bonne partie de la séance ait été prise par la discussion entre les médecins. Mais Ernest est finalement condamné à 18 mois de prison fin mars 1888 « pour avoir occasionné à autrui une maladie en lui administrant volontairement une substance nuisible à sa santé.
Les déboires judiciaires entre la famille BERTHET et THEPIN connaîtront une suite malheureuse, relatée par les journaux. Le 1er janvier 1893 le père de Valentine a sans doute un peu bu et confondant sans doute Ernest avec une autre autre personne, il vient à sa rencontre. Le journal précise que Charles vient trouver Ernest « avec lequel il est très mal », ce que l’on imagine sans peine. Ernest est surpris et répond un peu brusquement, Charles THEPIN s’emballe. Le frère d’Ernest, Théophille, arrive à ce moment et pense que son frère est menacé, il empoigne Charles THEPIN et le fait tomber à terre. Il sera condamné à 50 francs d’amende.
Le 28 octobre 1896, Ernest sera réhabilité par la cour d’appel de Bourges de cette condamnation.
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D… DADU Marie et son second époux buraliste
Je parlais hier de la commune de Vignoux-sous-les-Aix, nous y restons aujourd’hui. Marie DADU vit en 1872 dans le bourg avec son second époux Louis DUMONTET, buraliste. Elle est âgée de 57 ans, il en a 53. De son activité de buraliste, je n’ai aucune information pour le moment : de nouvelles recherches en perspective !
Marie avait épousé en 1836 Philippe BERTHET, aïeul de mon mari. Ce dernier est décédé en 1848. J’ai trouvé trois enfants de ce couple :
- Jean François, mort à l’âge de 4 ans.
- Pierre, aïeul de mon mari que nous ne retrouverons pas dans le recensement de 1872 car il est décédé deux ans plus tôt à l’âge de 30 ans.
- Marie Egyptienne Ersandine, l’un des choix de prénoms les plus audacieux rencontré dans cet arbre !
Elle épouse en 1851 Louis DUMONTET, dont je n’ai retrouvé qu’une fille, Anna Louise née en 1852 et qui décèdera à l’âge de 13 ans.
En 1872, il ne lui reste donc plus qu’une seule fille, Marie Egyptienne. Cette dernière vit à Ménetou-Salon, au hameau de Tasnières, avec son époux Jean DADU, un homonyme de sa mère, alors fermier. Avec eux vivent 5 enfants de 7 ans à 1 an (chapeau à la maman)… aussi que cinq domestiques !
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C … coïncidence
Il peut arriver en généalogie des coïncidences tout à fait improbables. Je l’ai vécu une première fois, où en feuilletant un journal en ligne du département voisin (des milliers de pages tout de même), je tombe sur la mention du suicide d’un aïeul. J’ai vécu de nouveau une succession de coïncidences, mais cette fois-ci la fin est plus joyeuse !
Me voici donc plusieurs mois plus tôt, en train de chercher une illustration pour le challenge AZ. J’ouvre le site Delcampe, site sur lequel j’achète des cartes postales anciennes.
Je tape le nom de la commune de Vignoux-sous-les-Aix, mais alors que par habitude je ne sélectionne que les cartes postales, cette fois-ci j’affiche tous les documents. Au milieu des cartes postales je vois un livret de famille. Un patronyme connu… et surtout un prénom peu commun. Jean Baptiste Théophile. Bon sang ! C’est le livret de famille de l’ancêtre sur lequel je viens de rédiger un article !!! Et s’il ressort dans mes recherches, c’est que le vendeur a indiqué la commune d’origine de cet ancêtre dans le titre (car le mariage a eu lieu dans une commune voisine).
Et c’est ainsi qu’après avoir gagné l’enchère, nous avons récupéré ce livret de famille dont personne ne sait comment il a pu se retrouver dans une boutique, puis sur internet. Il est de retour dans la famille, et entre de bonnes mains !