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Le destin de deux ancêtres vignerons décédés en avril 1824
J’ai profité de mes vacances pour explorer deux anniversaires généalogiques mis de côté au printemps dernier. Cette fois-ci, ce sont des communes du Sancerrois, moins souvent citées dans mes recherches, qui sont à l’honneur. Mes deux ancêtres, décédés en avril 1824, appartiennent aux branches paternelle et maternelle de ma maman.
Sylvain ROY, vigneron à Sens-Beaujeu
Sylvain ROY est né en juin 1757 en la commune de Sens-Beaujeu (Cher). Baptisé le 16 juin, il a pour parrain son cousin Sylvain CHARLON, qui lui a probablement donné son prénom, et pour marraine Jeanne GIRAULT, dont aucun lien de parenté n’est mentionné dans l’acte.
Issu d’une famille de vignerons, il commence probablement à travailler la terre dès son plus jeune âge. Au fil des actes, il est successivement désigné comme manœuvre, laboureur, puis vigneron. Le 9 février 1779, à l’âge de 21 ans, il épouse Françoise VATTAN dans la commune voisine de Ménetou-Râtel. Ils sont tous deux âgés de 21 ans. De cette union naîtront au moins huit enfants, dont mon ancêtre Marguerite ROY.
Habitant au hameau de Chezal Riffé, proche du bourg de Sens-Beaujeu, Sylvain a sans doute vécu les événements de « la petite Vendée Sancerroise« . A l’instar des guerres de Vendée, dans un contexte de tensions révolutionnaires, des résistants royalistes (les blancs) affrontèrent les troupes républicaines (les bleus) en 1796 (germinal an IV). Plusieurs centaines de blancs stationnaient sur la place du bourg de Sens-Beaujeu lorsqu’au petit matin des combats éclatèrent, occasionnant de nombreux décès. C’est l’année suivante que naquit mon aïeule Marguerite.
Sylvain décède le 11 avril 1824, toujours au hameau de Chezal Riffé où il aura passé une grande partie de sa vie. Son décès est déclaré par deux de ses fils : Philippe, âgé de 35 ans, et Claude, 22 ans, résidant au lieu-dit « Les Deux Moulins ».
Guillaume BOURGEOIS, vigneron à Ménétréol-sous-Sancerre
Nous quittons Sens-Beaujeu pour rejoindre Saint-Satur (Cher), à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau. Guillaume BOURGEOIS y fut baptisé le 28 novembre 1780. Son père François était tailleur d’habits, une profession que n’exercera pas Guillaume,ce dernier se tournant vers la vigne.
Il épouse Geneviève Eugénie BRANGER le 4 floréal an XI à Ménétréol-sous-Sancerre. Elle-même est issue d’une famille de vignerons. Je leur ai trouvé sept enfants, mais l’histoire de leur dernière fille, Rosalie, est intrigante.
En effet Guillaume décède le 27 avril 1824 à Ménétréol-sous-Sancerre, à l’âge de 43 ans. Cependant, en septembre 1825, la petite Rosalie décède, âgée de 6 mois dans le registre. Une naissance après le décès du père, c’est une situation déjà rencontrée dans mon arbre. Mais si l’officier d’état civil n’a pas fait d’erreur, la grossesse aurait duré 11 mois. Car fait étrange, aucune trace de l’acte de naissance de la petite Rosalie.
Me voici à jour de mes anniversaires généalogiques, à bientôt pour le prochain !
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Il y a 300 ans, le mariage de François BOURGEOIS et Catherine LAUVERJAT
Le 21 novembre 1721 à Ménetou-Salon, François BOURGEOIS épouse Catherine LAVERJAT. Cet acte nous donne assez peu de détails, le minimum pour avancer en généalogie. François est fils de François BOURGEOIS et de Marie MILLET. Catherine est fille de Simon LAUVERJAT et de Silvine BORDINAT. Tous sont originaires de la paroisse. Deux autres témoins sont mentionnés, dont un certain Blaise BERTHET.
Les actes de naissance de leurs enfants nous apprendront que François fut vigneron.
S’il me reste beaucoup d’actes à rechercher sur cette branche (je n’ai même pas encore eu le temps de chercher le mariage des parents), j’ai découvert le triple mariage de trois de leurs enfants le 6 février 1759 à Ménetou-Salon. Leurs enfants ont épousé ce jour des enfants du couple François LAUGERAT et Catherine JACQUET ; ces derniers n’étaient plus en vie au moment du mariage. Les couples concernés sont :
- François BOURGEOIS (l’aîné de la fratrie) et Jeanne LAUGERAT
- Étienne BOURGEOIS (le second fils) et Marie LAUGERAT
- Solange BOURGEOIS (la petite dernière, qui a 17 ans d’écarts avec François) et Michel LAUGERAT. Ce dernier est le couple d’ancêtres de mon mari (sosas 344 et 345)
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Seule et indigente
Aujourd’hui pas de grande maisonnée. Lors du recensement de 1872, Madeleine BOURGEOIS âgée de 64 ans vit seule rue de la Crille dans le village de Ménétréol-sous-Sancerre.
Dans les observations, il est noté « indigente ». Son fils, Jean DUMAY dont j’ai parlé ici, ne pouvait sans doute pas l’aider à subvenir à ses besoins, lui-même étant domestique dans une ferme.
Madeleine vivait déjà au même endroit en 1866, et je la retrouve de nouveau dans cette rue en 1876 ; elle est notée journalière, pas de nouvelle mention de son indigence. Elle meurt en 1877. Jean DUMAY sera témoin sur l’acte de décès.