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Forêt
Quittons champs et vignes pour nous diriger vers les forêts. Deux de mes ancêtres y ont travaillé, j’en ai d’ailleurs déjà parlé dans différents articles. Alors, dans quelle forêt vivaient-il en 1872 ?
En premier, Auguste CHAMPION, charbonnier, et Marie Louise PALISSON, tous deux âgés de 34 ans. Ils vivent à Sancergues dans la grande rue, je ne savais pas jusqu’alors qu’ils avaient vécu dans cette commune. Dans leur foyer nous retrouvons quatre enfants, une fille dénommée « Cadette » de 10 ans (merci l’agent recenseur), Pierre Auguste 5 ans, Joséphine Louise 3 ans et Gustave 1 an. Mon aïeul Pierre Francisque ne naîtra qu’en 1878.
Point de forêt donc, en 1872 mon charbonnier habite en ville (ce qui ne sera pas toujours le cas)… Qu’en est-il de son beau-père ?
Passons donc aux parents de Marie Louise : Pierre PALISSON 65 ans, et sa femme Françoise MIGEON âgée de 73 ans. Pierre est garde forestier. Avec eux se trouve Marie Louise CHAMPION, fille de mon couple précédent, âgée de 9 ans. Elle ne fait peut-être qu’une avec la dénommée « Cadette » du recensement précédent ?
Ils vivent au bourg de Feux… Étonnant quand même que ces ancêtres qui vivent de la forêt habitent dans les bourgs !
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C comme … charbonnier comme son père
Retour dans le Sancerrois, cette-fois à l’Ouest, en direction de la Loire. Je vous propose de pénétrer dans le cœur dans la forêt…
Lorsque Pierre Francisque CHAMPION nait au petit jour du 20 mai 1878 à la Bascule, les seuls hommes à la maison sont Auguste et Gustave, âgés de 11 et 7 ans.
Son père, Auguste, n’est pas là comme l’atteste son acte de naissance. Certainement retenu par son métier de charbonnier. Pour mettre au monde son septième enfant, Marie Louise PALISSON est assistée de Françoise GOGOT, une femme expérimentée de 65 ans. On est venu chercher Françoise aux Chailloux à un kilomètre de là, et elle a rejoins la maison à l’orée de la forêt.
En plus d’Auguste et Gustave, Aline âgée de 9 ans et Alexandrine, 3 ans, se penchent au-dessus du nouveau-né. Il ne découvrira pas ses deux grandes sœurs tout de suite : Marie Alexandrine, 18 ans, et Marie Louise, 16 ans ne vivent déjà plus à la maison.
Son enfance est marquée par les allées et venues de son père, tantôt à la maison, l’été dans une cabane en forêt. Peut-être voit-il la fumée de loin, s’élever de la forêt ?
Pierre a un peu plus de deux ans, lorsque Françoise GOGOT vient de nouveau à la maison. Son père est encore absent, et un nouveau petit frère, Louis fait son arrivée au mois de juillet.
Alors qu’il n’a pas encore quatre ans, Marie Louise leur rend visite et le ton monte. Il faut imaginer Auguste, les mains noircies par son dur labeur se mettre à gronder. Au cœur de l’hiver, Marie Louise elle met au monde un petit Paulin Auguste, alors même qu’elle n’est pas mariée. Cette dernière ira tenter sa chance à Paris et laissera le petit Paulin avec ses parents. Il deviendra le petit dernier de la fratrie.
Qu’est-ce qui a poussé Pierre Francisque à devenir charbonnier ? Son grand frère Auguste est parti à Bannay devenir journalier, Gustave devient jardinier, le petit Louis exercera la profession de maçon. Pierre Francisque suivra les pas de son père jusque dans le cœur des forêts. Il en ressortira en 1899 pour son service militaire. Avant d’être mobilisé des années plus tard pour la première guerre mondiale, mais là c’est une autre histoire…
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F comme Forêt
J’ai pendant longtemps travaillé sur la même branche de mon arbre, celle qui pousse au milieu des vignes. Et un jour, en en commençant ma branche maternelle, j’ai « découvert » la forêt.
Tout part de Pierre Francisque CHAMPION (1878-1938) qui apparaît dans le livret de famille de mon arrière-grand-père avec comme profession « charbonnier ». En voilà une activité pas banale !
Son père Auguste Alexandre CHAMPION (1837-?) est également charbonnier. Mais une génération au-dessus, son père est tout simplement journalier, je perds le fil de la forêt ici.
Détail amusant, le beau-père d’Auguste CHAMPION, Pierre PALISSON est lui garde forestier. Mais de la même manière, plus de trace de la forêt chez ses parents.
Je me disais que ce genre de métier devait se transmettre de génération en génération. Mais en faisant quelques recherches je me suis rendue compte que dans cette branche, les métiers liés à la forêts sont de « l’opportunisme ». Ainsi Pierre PALISSON est laboureur à 29 ans, tout comme Auguste CHAMPION est journalier à ses débuts. Être journalier dans les champs ou dans la forêt, finalement peu importe.
Cet aïeul aura par contre beaucoup déménagé : entre les actes de naissance de de ses enfants et les recensements, j’ai noté pas moins de cinq localisations différentes. Il est également « absent du domicile » lors de la naissance de l’une de ses filles. Passait-il son temps dans la forêt ?
En bleu la localisation d’Auguste CHAMPION et en rouge Pierre CHAMPION, son fils.
J’ai jeté un œil aux recensements de 1901.
A Saint-Bouize on trouve 6 scieurs de long, 1 bucheron … mais aussi 6 sabotiers, 9 charpentiers et 5 menuisiers.
A Feux, on trouve 5 scieurs de long, 2 fendeurs, 1 garde forestier, 3 menuisiers et 3 sabotiers. -
Mon père, cet inconnu … Jacques Champion
Cela arrive à tout généalogiste, à un moment où un autre lors de ses recherches : trouver un ancêtre né de père inconnu. C’est le cas de mon Sosa n°112 Jacques CHAMPION, né le 18 février 1810 à Feux de Jeanne CHAMPION alors âgée de 30 ans et de père inconnu.
Il n’en faut pas plus pour piquer ma curiosité, car d’autres éléments de son acte de naissance sont étonnants :
- Le métier de Jeanne CHAMPION : mendiante
- Elle n’est pas originaire de ce village, mais de Crézancy-en-Sancerre à vingt kilomètres de là.
- Alors que j’imaginais difficile pour une femme ayant un enfant naturel de se marier … elle trouvera un mari à peine 3 ans après la naissance de Jacques.
Il me faut alors fouiller les archives et tout reprendre par ordre chronologique :
Pour une raison que je n’ai pas encore élucidée, toute la famille CHAMPION, Jeanne y compris, déménage de Crézancy-en-Sancerre où Pierre CHAMPION était vigneron. Elle s’installe à Feux, au lieu-dit des Beurthes.
Le 11 mai 1808, Bonnet CHAMPION, frère de Jeanne, décède à l’âge de 22 ans. Il était domestique et vivait « dans la maison de sa mère ». J’apprends alors que son père est également décédé, mais aucune trace d’un acte. Peut-être ont-ils quitté Crézancy suite à ce décès ?
Le 18 février 1810 nait Jacques CHAMPION.
Le 9 février 1812 une certaine Marie LUMINAIRE, 48 ans, décède à Feux, à la loge du Pont. Mais que vient-elle faire dans notre histoire ?
Le 20 septembre 1813, son veuf de mari âgé de 51 ans épouse Jeanne CHAMPION. Il s’appelle Jacques CHEVALLIER. Son prénom ne vous dit rien ? Il est tour à tour manœuvre et fendeur de bois.
Bien entendu, nous ne saurons jamais la vérité, mais je pense qu’il y avait bien anguille sous roche…