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L’accident de Georges et les métiers de Marie
Georges MIDROUILLET nait le 28 juin 1883 au « Fond de Vailly » sur la commune d’Ivoy-le-Pré (Cher), de Pierre Henri MIDROUILLET et Justine MOINDROT, tous deux journaliers. Il est le petit dernier d’une fratrie de cinq enfants ; seize ans le séparent de Jean Baptiste Joseph MIDROUILLET, aîné de la famille et aïeul de mon mari.
L’accident de Georges
Tous les enfants ont travaillé dès leur plus jeune âge ; on les retrouve domestiques, journaliers, vachers, sur la commune d’Ivoy-le-Pré. Et la presse rapporte un terrible accident qui s’est produit en 1894.
Ainsi donc l’un des frères de Georges (je n’ai pas réussi à trouver lequel) travaillait comme garde moulin, et Georges déjà vacher à onze ans a joué avec les cordes dans le moulin et fut pris entre le mécanisme et l’arbre de transmission. Fort heureusement sa patronne l’entend crier et réussi à le dégager. On apprend que sa main gauche est complètement écrasée et que sa jambe gauche est contusionnée. Son état est très inquiétant…
J’ai ainsi cherché à en savoir plus. Vous serez soulagés d’apprendre que l’on retrouve Georges dans le recensement de 1906, à Ivoy-le-Pré où il est domestique chez un nommé LANNOUE. Étonnamment je n’ai pas réussi à trouver sa fiche matricule ; même s’il n’avait pas été apte au service j’aurai dû le voir dans le répertoire. Qu’il ait été handicapé ou non suite à sa mésaventure, il continua de travailler.
En 1920, il épouse Marie Augustine MERLIN (ou MARLIN) chemisière demeurant à Aubigny-sur-Nère. Un mariage « sur le tard », car lui-même est âgé de 36 ans et son épouse de 40 ans ; je ne leur ai d’ailleurs pas trouvé d’enfant. Ils vivent tout d’abord à Ivoy-le-Pré, plus précisément à « Plame-Souris », où Georges est cultivateur, avant de déménager à Aubigny-sur-Nère.
Les professions de Marie
Une fois n’est pas coutume, c’est sur les professions d’une femme que j’ai trouvé le plus d’informations ! En vivant dans une ville de taille plus importante et où étaient implantées des usines, les professions étaient plus variées.
En 1906, je retrouve Marie dans les recensements (merci FILAE). Elle vit à Aubigny-Village avec son frère, ses neveux et sa mère. Elle exerce alors la profession de chaîniste. Elle devait ainsi être ouvrière en bijouterie pour confectionner des chaînes en métal précieux.
Elle changera ensuite de profession. A Aubigny, les femmes sont soit journalières, chaînistes … ou chemisières !
De 1911 à 1920 elle vivra rue des Dames. Et en 1911 le recensement précise qu’elle est chemisière chez Beaumont. Je ne trouve que peu de traces de cette usine, sauf sur Retronews avec une mention dans le Monde Illustré du 26 avril 1916. On y apprend que la maison Beaumont expose au 118 rue Réaumur, à Paris, des pièces fabriquées dans les usines de Elbeuf et Aubigny, ces usines employant 3000 ouvriers.
Après un passage dans la campagne d’Ivoy-le-Pré, Marie revient à Aubigny pour reprendre sa profession de chemisière. Cette fois-ci elle travaille pour Seiligmann. De nouveau une compagnie basée à Paris, qui fait la promotion sur son papier à en-tête de deux usines… mais pas celle d’Aubigny. Ils s’y sont pourtant bien implantés, comme le confirment les articles de journaux qui relatent tour à tour les remises de médailles.. ou les accidents du travail.
Bien des informations dont je dispose n’auraient pu être découvertes sans l’océrisation, ce processus qui permet à un logiciel de reconnaître les caractères d’une image scannée. C’était le thème du Généathème de décembre 2022 !