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Isidore COTTAT, le curé et le drap
Avant les fêtes de fin d’année, je vous propose un article un peu plus long qu’à l’accoutumée pour fêter tant qu’il est temps les 110 ans d’une affaire qui fit connaître le village de Verdigny dans quasiment toute la France !
L’un des protagoniste est Isidore COTTAT*, arrière-petit-fils de Louis COTAT et Marie NEVEU ainsi que de Jean NEVEU et Jeanne NEVEU, et à ce titre deux fois cousin issu de germain de mon aïeule Marie Louise FOUCHARD.
* le patronyme change souvent d’écriture entre COTAT et COTTAT
S’il est né en 1856 à Verdigny, Isidore COTTAT vécut quelques temps à Paris où il fut employé. Le six octobre 1887 à 11 heures du matin il épouse Epifania CADENAS, une institutrice originaire d’Espagne. Le père d’Isidore COTTAT n’est pas présent, mais a couché son consentement sur papier chez maître GUILLIER, notaire à Sancerre. Epifania était donc originaire d’Espagne, plus précisément de Santander, où elle est née le neuf janvier 1859. Son père Manuel CADENAS est négoçiant en vins, ce qui peut expliquer une rencontre avec Isidore issu d’une famille de vignerons ? Ils auront au moins une fille à Paris, Marie née en 1894.
Ils reviennent ensuite à Verdigny, où Isidore COTTAT est brossier. Nous les retrouvons dans le recensement de 1906.
L’affaire commence le 5 avril 1909, date à laquelle Epiphanie (dont le prénom a été francisé) décède à l’âge de 50 ans. La suite, ce sont les journaux qui nous la racontent.
Est-ce par ce qu’elle fut institutrice ? Epifania refusa de son vivant de payer le denier du culte. L’abbé JOUANDIN prévient donc la famille qu’il accepte d’enterrer la défunte, mais « sans apparat ». Il n’ira pas chercher le corps au domicile, et « se bornera à l’église à dire les prières basses ».
Mais le curé oublie d’indiquer à Isidore COTTAT que le drap mortuaire, acheté autrefois par le produit du denier ne serait pas accordé, car considéré comme un ornement du culte. Et c’est là que tout dérape !
Le jour des obsèques, le 7 avril, le fossoyeur prend comme à son habitude le brancard et le drap mortuaire entreposés dans la sacristie et s’en va recouvrir la bière au domicile de la défunte (les journaux nous rappellent que selon la loi de 1904, ce drap n’appartient plus à la paroisse mais à la commune).
Le cortège funèbre arrive. La porte de l’église est fermée. L’abbé JOUANDIN serait en confesse et ne sort pas. François COTTAT, frère d’Isidore, propriétaire et ancien maire de Verdigny, vient le chercher puis retourne parmi les siens. Le curé avant de sortir demande au sacristain Louis BEAUVOIS si le drap mortuaire revêt la dépouille. Le sacristain répond par l’affirmative et se voit ordonner d’aller l’enlever, ce que le sacristain fait rapidement, et de manière un peu brusque de peur qu’on ne l’empêche par la suite.
Protestations dans l’assistance !
L’abbé JOUANDIN est inflexible : la défunte n’a pas le droit au drap mortuaire. Une femme court chez elle et rapporte un drap blanc pour recouvrir le cercueil.
Si l’enterrement eut finalement bien lieu, l’affaire n’en reste pas là ! Le curé et son sacristain sont poursuivis par le Tribunal de Sancerre en vertu de l’article 360 du Code pénal, ils risquent de 3 mois à 1 an d’emprisonnement et de 16 à 200 francs d’amende la violation de tombeaux et de sépultures.
François COTTAT beau-frère de la défunte est cité comme témoin. Il expose les motifs de la plainte et ajoute que le convoi a attendu un quart d’heure que l’on ouvre les portes de l’église.
Le curé rappelle qu’il aurait tout à fait pu refuser la sépulture ecclésiastique à la défunte « en raison des idées manifestées par celle-ci, de son vivant, envers la religion catholique ».
Dans un premier temps, les accusés sont acquittés. Le tribunal estime que le problème vient de la commune qui aurait dû prendre possession du drap mortuaire, qui est par la suite devenu un objet cultuel.
Le parquet général fit appel, en estimant que de fait, le drap appartient bien à la commune et relève du service extérieur des inhumations.
Le jugement de Sancerre sera infirmé, et les prévenus condamnés à 16 francs d’amende avec sursis. « Le fait d’enlever brutalement un drap mortuaire placé sur un cercueil dans un but de décence et de piété constitue un outrage et un manque de respect ».
Sources : Ascendance de Marie Louise FOUCHARD et Louis Isidore COTTAT : registres d'Etat Civil de Sury-en-Vaux et Verdigny, Archives départementales du Cher. Mariage d'Isidore COTTAT et Epifania CADENAS : 6 octobre 1887, Paris Vème, Archives départementales de Paris. Décès d'Epiphanie : 5 avril 1909, Verdigny, Archives départementales du Cher. Articles de presse : La Dépêche du Berry, 19 octobre 1909, 18 novembre 1909 ; L'indépendant du Cher, 16 novembre 1909, 23 novembre 1909, 11 décembre 1909 ; Le Journal, 10 décembre 1909 ; Le Progès de la Côte d'Or, 11 décembre 1909 ; L'Emancipateur, 12 décembre 1909 ; La Lanterne, 12 décembre 1909.
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Quarante-deux, quarante-trois
42, 43… comme le numéro sosa des ancêtres dont je vais vous parler aujourd’hui.
Et un nouveau lieu, le Bourg de Verdigny. C’est là que vivent François COTAT, vigneron et 41 ans et Marie BLONDEAU, âgée de 40 ans. Trois enfants vivent avec eux : François Xavier, 14 ans, Louis Auguste, 13 ans, et mon aïeule Félicité alors âgée de 5 ans.
Félicité épousera Louis Désiré BLONDEAU (l’orphelin dont je vous ai parlé il y a peu), qui est son cousin germain.
Des légendes familiales que j’ai entendu, Félicité semblait être une femme au sacré tempérament ; veuve à 41 ans elle reprendra l’exploitation de main de maître comme l’atteste ses professions dans les actes : vigneronne, patronne, propriétaire…
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Il y avait une erreur dans mon arbre, au revoir Martial !
Après une pause généalogique, j’ai repris la vérification de mon arbre. Au programme : vérifier les sources, compléter les cases vides dans mon logiciel. Et qui plus est avec un nouveau joujou : un abonnement Filae en promotion. Après en avoir terminé avec les ancêtres de ma septième génération, j’attaque la huitième.
J’en arrive à mes sosas 134 et 135 Pierre NEVEU et Marie COTAT, qui ont donné naissance à mon aïeule Marie NEVEU née le 27 octobre 1818 à Verdigny. Je rentre les patronymes et prénoms.
Lorsque horreur, je tombe sur ce résultat.
Deux couples homonymes mariés à 4 ans d’écart dans la même commune ! Celui que j’avais « choisi » dans mon arbre s’est marié en 1814 (cohérent avec la date de naissance de Marie fin octobre 1818). Le second s’est marié le 14 janvier 1818. Diantre, il y a plus de 9 mois avec la naissance de Marie ça colle aussi !
Je revérifie donc les informations dont je dispose dans l’acte de mariage de Marie NEVEU, afin de trouver un nouvel indice.
- Ses parents habitent Verdigny, ils sont vivants au moment du mariage. C’est bon pour les deux couples en question.
- Du côté des témoins, les oncles du marié sont Louis et Patient NEVEU. Soyons prudents cette fois, il pourrait s’agir d’oncles par alliance. Mais pas de Patient NEVEU marié à une COTAT. Il semblerait bien donc que Patient et Louis, soient oncles paternels de Marie NEVEU. Or mon Pierre NEVEU marié en 1814 n’a pas de Louis ou Patient comme frères, à l’inverse du Pierre NEVEU marié en 1818. J’ai donc bien fait une erreur dans mon arbre…
Au revoir donc Martial NEVEU, Jeanne GIRARD et compagnie, bienvenue Jean NEVEU, Jeanne NEVEU, Louis COTAT et Marie NEVEU !