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Cécile LEBEAU, une vie au bord de la Belaine
Le 28 novembre 1822 à Sury-en-Vaux (Cher), mon aïeule Cécile LEBEAU se remarie. Elle est accompagnée de ses parents laboureurs à « la Chapelle » et au moins un de ses oncles qui sera noté témoin. Le matin même, les futurs époux s’étaient rendus chez Maître BUCHET pour rédiger le contrat de mariage. Ses deux enfants nés du mariage avec François THOMAS, mon aïeul meunier, sont également présents ; ce dernier est décédé cinq ans auparavant au Moulin Alix.
Le futur époux Silvain BEAUVOIS est noté garçon meunier demeurant au Moulin Alix dans la table d’enregistrement des contrats de mariage. Peut-être est-ce là que Cécile l’a rencontré ? Y était-il employé ? Une chose est sûre, elle est bien plus âgée que lui ; avec ses 36 ans elle en a 9 de plus que son époux.
La jeunesse de Cécile et son premier mariage
Cécile est née le 25 juillet 1787 à Subligny (Cher) d’un père laboureur et d’une mère fileuse. Bien loin donc des moulins et des meuniers. Elle épousa le 14 novembre 1809 mon aïeul François THOMAS, meunier, à Savigny-en-Sancerre. Elle était accompagnée de son oncle Augustin, laboureur dans cette commune.
De cette union naîtront trois enfants. En 1811, deux ans après le mariage, vient au monde mon aïeul François THOMAS à Sury-en-Vaux, puis Félicité en juin 1814 et enfin Cécile en octobre 1815. En novembre de la même année décède la petite Félicité au Moulin Alix.
En avril 1817, Cécile se retrouve veuve alors qu’elle n’a pas encore 30 ans. François THOMAS décède au moulin à l’âge de 40 ans, la laissant seule avec ses deux jeunes enfants dont elle deviendra tutrice. La succession de ce dernier nous apprend qu’il avait de bien maigres moyens, et que le moulin ne semble pas lui appartenir.
Un peu de mobilier et à peine 4 ares de vignes… Comme prévu dans le contrat de mariage qu’ils avaient passé, Cécile a gardé pour elle un lit garni (10 francs), un coffre (5 francs), ses « hardes » (10 francs), un douaire (biens prélevés sur la succession de son mari de 20 francs), et enfin un loyer de 10 francs par année de mariage, soit 100 francs.
Après son second mariage
Du second mariage de Cécile, je ne sais pas grand chose, si ce n’est qu’il a duré moins de 10 ans, Cécile épousant un troisième homme en 1832. Cette période de la vie de Cécile reste mystérieuse pour plusieurs raisons :
- Il n’y pas de recensements disponibles à cette époque, je ne sais donc pas où Cécile et Silvain BEAUVOIS ont vécu.
- Les premières recherches sur la naissance d’enfants de ce mariage à Sury-en-Vaux n’ont rien donné.
- Son acte de décès n’a pas été noté par l’officier d’état civil.
- Les tables de succession et d’absence ne sont pas disponibles pour cette période.
Le 8 novembre 1832, Cécile épouse à Sainte-Gemme Georges GUILLON, âgé de 32 ans. Elle en a douze de plus que lui. Étienne BEAUVOIS son beau-frère est présent ainsi que deux frères qui sont témoins de ce mariage.
Ses parents décèdent en 1836 et 1837 à Savigny-en-Sancerre, avant deux événements plus heureux : les mariages de ses enfants François en 1838 et Cécile en 1841.
Cécile vivra tout d’abord avec son époux et son fils François au moulin de Panquelaine situé en amont du moulin Alix, comme l’atteste le recensement de 1846. Dix ans plus tard, Cécile et Georges vivent avec la fille de Cécile et son beau-fils Louis MAURICE au moulin Deza plus en aval, sur la commune de Bannay où elle restera jusqu’à sa mort.
Des moulins à blé présents sur la Belaine, il en existe encore sept aujourd’hui, bien qu’ils ne soient plus en activité. Un moulin était présent à Panquelaine depuis le XIIIème siècle, le Moulin Déza a quant à lui été construit au XVIIème siècle. Les moulins à eaux étaient associés à un moulin à vent ; par exemple le Moulin Déza était exploité en même temps qu’un moulin situé sur la commune voisine de Szinte-Gemme.
En 1860 Cécile enterre son troisième époux. Ce dernier lèguera le peu de biens qu’il possède à son beau-frère Pierre THUILIER vivant à Sury-en-Vaux. Quelques semaines avant son décès, Cécile verra revenir au moulin un de ses petits-fils âgé de 23 ans militaire en convalescence ; malheureusement il ne survivra pas.
Cécile décèdera à l’âge de 82 ans, le 27 janvier 1870 à Bannay. François THOMAS mon aïeul, qui a quitté le métier de meunier pour devenir vigneron, est l’un des témoins sur son acte de décès. Le second est Louis MAURICE, son gendre, qui sera également son héritier.
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Cheffe de ménage, seule avec 5 enfants
La vie de mes ancêtres ne devait pas être un long fleuve tranquille, et certains ont dû avoir une vie particulièrement difficile.
Tout comme Célestine THOMAS, que j’ai retrouvée dans les recensements en 1872. Alors âgée de 52 ans, elle vit avec 5 de ses enfants au hameau des Champions à Ménetou-Râtel. Elle y est « cheffe de ménage », car seule avec ses enfants.
Le plus âgé des enfants est Paul GUENEAU, chanvreur de 30 ans. Nous retrouvons ensuite Auguste, Adèle, mon ancêtre Frédéric âgé de 13 ans et René le petit dernier âgé de 10 ans.
Son mari Pierre GUENEAU est décédé 9 ans auparavant ; elle était alors âgée de 43 ans , l’aîné de ses enfants avait 21 ans et le petit dernier 1 an… J’ai du mal à imaginer comment elle a pu tout gérer seule.
Pour ceux qui n’en ont pas rencontré dans leur arbre, le chanvreur est celui qui travaille le chanvre (textile).
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Meunier sur la Belaine
J’ai dans mes ascendants plusieurs meuniers. Mais il n’est pas toujours précisé dans les actes le lieu précis du moulin ; il faudrait dépouiller les recensements, les archives de notaire ou faire des recherches dans le cadastre. Ce n’est qu’à l’état de projet pour l’instant
Heureusement on peut parfois tomber sur ces informations qui permettent de pousser les investigations un peu plus loin. Ainsi mon ancêtre François THOMAS (1776-1817) aurait été meunier à Moulin Alix, sur la commune de Sury-en-Vaux. Renseignement pris, ce moulin se trouve sur la Belaine.
La commune de Sury-en-Vaux était plutôt bien pourvue en moulins : moulins à vent sur les collines ou à eau dans le creux des vallons. La Belaine n’est qu’un ruisseau prenant sa source au sud du Petit Chaudenay à Ménetou-Râtel. Il traverse ensuite Sury-en-Vaux, longe le bois de Charnes puis traverse Bannay avant de rejoindre le Ru et le lit de la Loire. Ce ruisseau aurait alimenté jusqu’à huit moulins, aujourd’hui presque tous disparus, ou réhabilités.Un internaute a étudié l’historique des noms de ruisseaux dans notre région, voici ce qu’il a pu trouver sur la Belaine :
Riparia de Siagacoin in Vallibus, La rivière de Baillene, Ripparia de Vellene, Baillene, Bellennes, La rivière de Vallenes, La Veleyne, Rivière de la Vellaine, La rivière de Bellennes, La rivière de Belaines, La rivière de Ballaine, Vellaine, la rivière de Belaine, Ruisseau de Belaine
Ceci est un condensé : plus d’informations sur le site ici.