Mauvais garçons
Le point de départ de cet article, dont la première version date de 2016, fut la mise en ligne d’une première vague de fiches matricules de 1859 à 1886 par les archives de la Nièvre.
Si mes ancêtres ne sont pas originaires de la Nièvre, ils dépendaient malgré tout le plus souvent du bureau de recrutement de Cosne-sur-Loire. Me voici donc lancée dans la recherche des hommes de mon arbre nés entre 1839 et 1866 dans l’espoir de trouver quelques nouvelles informations sur eux.
J’en arrive à Frédéric GUENEAU, mon sosa 24, dont je savais déjà qu’il était maçon. Je découvre sa description : un homme de 1,64m, cheveux noirs, yeux gris bleu, visage ordinaire.
Il est appelé à activité le 10 novembre 1880 pour le 4ème régiment du Génie où il deviendra 1er canonnier conducteur. Un certificat de bonne conduite lui sera accordé. Jusque là, rien de très extraordinaire. Mais que vois-je au pied de page ?
« Condamné le 13 novembre 1902 par le tribunal de Sancerre à 16 francs d’amende (sursis à l’exécution) pour coups et blessures. »
Moi qui cherchais un peu de piment dans ma généalogie, me voilà servie !
Mais cette condamnation ne fut pas son premier coup d’éclat. La presse nous apprend qu’il devait être d’un naturel bagarreur, puisqu’en octobre 1904 une partie de carte avec son employé dégénéra en coups, et qu’en mai 1907 il prit pour cible deux hommes qu’il accusa d’avoir abimé son tandem.
Je ne m’arrête pas là, voulant retrouver la trace de ses frères. J’avais noté la naissance de René GUENEAU en 1862. Je pars donc à sa recherche. Je découvre qu’il est maçon comme son frère. Il est dispensé de service militaire car Frédéric est déjà au service. Il a ensuite quitté le Berry et fera parler de lui dans le département de la Seine.
Il est tour à tour condamné :
- Le 24 août 1885 par le tribunal correctionnel de la Seine à 15 jours de prison pour coups et blessures et outrages à agents.
- Le 9 février 1877 (plutôt 1887 ?) à un mois de prison pour vol à Marseille.
- Le 29 février 1888 par le tribunal de Gien à 15 jours de prison pour vagabondage.
- Le 3 avril 1890 à 3 mois de prison pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine.
Il est à peine sorti de prison qu’il refait parler de lui en ne répondant pas à la convocation pour la première période d’activité de réserviste en août 1890.
Depuis la première publication de cet article, mes recherches sur René ont avancé grâce aux bénévoles, qui m’ont transmis les informations disponibles sur les condamnations de Gien et de Marseille. Il ne me reste maintenant plus qu’à aller à Paris !
Article initialement publié le 20 octobre 2016, mis à jour le 28 janvier 2024
7 commentaires
Sirius
Voilà qui donne un peu de piment à votre généalogie! Du côté de mon père irlandais, je ne suis pas en reste, avec un arrière grand-père dont on dit qu’il a fini soit au fond d’une geôle américaine, soit assassiné par la pègre hiberno-américaine… dont il a peut-être fait partie! C’était vers 1895.
Elodie
La seule solution est de se rendre aux archives aux Etats-Unis !
Sirius
Je n’ai déjà pas le courage de me rendre à celles de Paris…
Beatrice
Rien de tels que les mauvais garçons pour livrer des billets riches en anecdotes ! Jolie liste de condamnations
Elodie
Tout à fait, merci à eux 😉
Sirius
Voilà qui montre que les immigrés n’ont pas inventé la délinquance! Ceux-là ont des noms « bien d’cheu nous »…
Elodie
Il n’y a qu’à lire la rubrique faits divers dans la presse ancienne !