H… Héritage
Le 4 mai 1859, Jean BEAUNEZ est fatigué. Il est assis sur son lit près de la cheminée, et Maître Louis COURSIER est arrivé. Il est accompagné de trois voisins cultivateurs : Louis BONNARD, Victor LERAT, Pierre SADON. Ambroise ROLLIN, éclusier à la Prée, les a également rejoint.
En ce jour, Jean souhaite rédiger son testament.
On y apprend qu’il est dans un état maladif, mais qu’il jouit du plein exercice de ses facultés intellectuelles. C’est le notaire lui-même qui précise que Jean est demeuré tout du long assis sur son lit à côté de la cheminée, dans sa chambre.
Jean commence par rectifier des éléments des diverses liquidations avec ses épouses. De la liquidation suite au décès de sa première femme, une somme de 500 francs donnée par son oncle Gaspard MILLARY aurait été « omise » (ses enfants auraient donc reçu 50 francs de trop). Avec sa seconde épouse, une créance oubliée. Ce qui fausse bien entendu tous les calculs qui ont pu être faits à l’époque.
Ces rectifications étant faites, il passe au détail de son testament. Cette déclaration est pour moi la plus importante : Jean souhaite que ses enfants qu’il « affectionne tous également » soient sur un pied d’égalité parfaite.
Une décision très importante vient ensuite :
Enfin, en vue de la mort, sentant ma fin prochaine, je nomme Louis Linard mon gendre, tuteur de mes enfants mineurs : Catherine Beaunez, Louis Beaunez et Théodore Beaunez. J’ai la confiance que mon gendre voudra bien accepter cette mission. S’il n’acceptait pas je désigne François Dussault leur oncle lequel est actuellement leur subrogé tuteur.
Louis LINARD est l’époux de Rosalie, tous deux mes aïeux. Et Jean ne semble pas leur avoir parlé de ce projet avant le testament… A-t’il accepté ? Vous le saurez plus tard.
Neuf jours après son testament, Jean se déplace (apparemment) chez le notaire pour le cahier des charges de la vente aux enchères de ses biens. Mais ça, je vous le raconterais plus tard également.
Le 9 août a lieu le partage testamentaire, en présence de quatre témoins.
Avec autant d’enfants, il n’est pas aisé de proposer quelque chose d’équitable ! Jean a réparti ses biens (sa maison et ses terres) entre ses enfants. Et pour que le tout soit juste, certains doivent payer une soulte à leurs frères et sœurs.
Jean décèdera finalement 16 mois plus tard, le 11 décembre 1960 au Chêne d’Herry, à l’âge de 71 ans. Les témoins sur son acte de décès sont Cyprien, son fils, ainsi que Jean-Baptiste DUBOIS son gendre.
Acte de décès - Herry - AD18 : 1853-1862 ; 3E 3706 Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : testament ; partage testamentaire, avril-août 1859 E/23766