Mise en ligne des dispenses d’empêchement de mariage sur le site des AD 18 : première recherche
Un premier lot de dispenses de mariage mis en ligne
Les Archives Départementales du Cher nous font un beau cadeau en mettant en ligne de nouvelles sources généalogiues ! Un premier lot de dispenses d’empêchement de mariage, incluant les dispenses de consanguinité, vient enrichir les collections déjà numérisées.
Ces dispenses, délivrées par le pape ou l’évêque, étaient nécessaires pour unir deux personnes qui ne pouvaient se marier selon le droit canonique. Les demandes adressées au diocèse de Bourges peuvent être utiles pour les recherches généalogiques dans les départements du Cher, de l’Indre et de l’Allier.
Vous pouvez dès à présent consulter les dispenses numérisées, couvrant la période de 1698 à 1791, et correspondant aux cotes 2G 57 à 2G 180. Autre bonne nouvelle l’annotation collaborative sera ouverte (elle ne fonctionnait pas le jour où je me suis connectée).

La dispense de consanguinité de Jacques MILLET et Anne MILLERIOUX
A peine avais-je découvert cette nouvelle mise en ligne que je me suis plongée dans mon journal de recherche pour vérifier si une dispense de consanguinité pouvait être retrouvée dans mon arbre généalogique. Et effectivement, j’ai trouvé une première dispense !
Dans l’acte de mariage de Jacques MILLET et Anne MILLERIOUX, mes ancêtres à la huitième génération, une mention faisait référence à une dispense du quatrième degré de consanguinité, signée le 26 janvier 1769.

Munie de ces informations, j’ai consulté le fichier en ligne correspondant à la cote 2G 141 pour l’année 1769. Comme souvent en généalogie, il a fallu parcourir de nombreuses pages, car les 642 vues ne couvraient que le mois de janvier 1769 !
La dispense en question comprenait 6 pages, dont voici un résumé :
Tout d’abord, l’enquête a été menée par Vincent POUPARD, curé de Sancerre, nommé par le vicaire général de l’archevêché de Bourges. Il a rencontré Jacques MILLET et Anne MILLERIOU « pauvres habitants » de la paroisse de Crézancy-en-Sancerre, qui lui ont remis le 20 janvier une requête pour Monseigneur l’Archevêque. Le motif était simple : ils sont parents au quatrième degré de consanguinité, souhaitent se marier… mais sont pauvres. Le curé les a ensuite rencontrés individuellement. Tout d’abord Jacques MILLET, manœuvre âgé de 25 ans demeurant avec ses parents au hameau du Briou. Puis Anne MILLERIOUX, également âgée de 25 ans, vivant avec ses parents au même hameau. Pour cette dernière, le curé s’est assuré qu’elle n’a « point été ravie, ni forcée ni violentée », et qu’elle souhaitait donc se marier de son plein gré.
Deux témoins sont ensuite consultés : Louis RAFESTIN manœuvre de 54 ans au hameau de Ferrière et Vincent DUTOU manœuvre de 50 ans du hameau des Robineaux. Tous deux connaissaient les familles sans être parents, alliés, serviteurs ni domestiques. Ils ont affirmé qu’Anne, âgée de 25 ans, n’avait trouvé d’autre parti convenable que Jacques MILLET, « vû la petitesse de leur paroisse où presque tous sont parents ou alliés, que ce mariage est d’autant plus convenable que les suppliants ont des biens mêlés ensemble, que le père de la suppliante est chargé de sept enfants jeunes, lesquels si leur père venait à mourir trouveraient une ressource dans cet établissement de leur soeur« .
Enfin, nos futurs mariés étant pauvres et misérables, vivant uniquement de leur travail, étaient dans l’incapacité de payer les neuvaines pour obtenir la dispense en cour de Rome. Celle-ci leur a été accordée six jours plus tard.
Outre les informations sur leur niveau de vie, la dispense fournit un arbre généalogique partiel jusqu’à leur ancêtre commun, Jean BUCHET, leur arrière-arrière-grand-père, qui vivait sur la commune voisine de Veaugues.

Cette nouvelle mise en ligne promet de nouvelles recherches !
N’hésitez pas à explorer ces dispenses : lien vers le site.
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Un commentaire
Paul Hurley
Voilà une nouvelle bien intéressante, et je vais consulter ces documents dès que possible. Quand on voit le nombre de mariages consanguins, depuis les manants jusqu’aux nobles, cela devait occuper beaucoup de monde dans l’administration de l’Eglise!